mardi 30 juin 2015

Yeruldelgger, de Ian Manook

Fiche technique :

Auteur : Ian Manook
Titre : Yeruldelgger
Série / Volume : Yeruldelgger, volume 1
Editeur / Collection : Albin Michel / Littérature française
Nombre de pages : 544
Date de parution : Octobre 2013


Quatrième de couverture :

Le corps enfoui d’une enfant, découvert dans la steppe par des nomades mongols, réveille chez le commissaire Yeruldelgger le cauchemar de l’assassinat jamais élucidé de sa propre fille. Peu à peu, ce qui pourrait lier ces deux crimes avec d’autres plus atroces encore, va le forcer à affronter la terrible vérité. Il n’y a pas que les tombes qui soient sauvages en Mongolie. Pour certains hommes, le trafic des précieuses « terres rares » vaut largement le prix de plusieurs vies. Innocentes ou pas.
 

Avis :

Yeruldelgger est un superbe roman policier, intelligent, passionnant et extrêmement dépaysant.
L'intrigue en elle-même est assez classique pour ce genre de littérature : il y a des meurtres à élucider, un complot à déjouer, des éléments du passé du commissaire à découvrir. Les personnages sont classiques également, on peut notamment trouver un commissaire bourru dévasté par un drame personnel, une jeune flic casse-cou, un supérieur arriviste et incapable, des policiers ripoux, un gamin plein de ressources, un super méchant richissime... Qu'est-ce qui rend ce roman si particulier alors ? Le cadre, essentiellement. L'histoire de passe en Mongolie, pays rarement utilisé dans les romans policiers français, et ce dépaysement total transforme pour moi ce très bon roman en coup de cœur.

« Pourquoi faut-il que nous finissions tous brisés par ces vies sans but ! Nous avions des espaces
immenses, des coutumes et des légendes séculaires, et regarde ce que nous sommes devenus ! »
 
Les personnages, classiques donc, sont très bien campés et j'ai trouvé certains d'entre eux réellement attachants. Le cadre nous fait voyager des steppes désertiques aux forêts touffues de Mongolie, en passant par Oulan-Bator, la capitale au développement anarchique. L'évasion est totale, et l'auteur nous donne beaucoup de détails sur l'histoire, les croyances, les traditions d'un pays qui perd son âme, où tout se vend et tout s'achète. Bien introduits dans le récit, j'ai trouvé ces détails passionnants, ils ajoutent une touche d'authenticité bienvenue au roman.
Le style de Ian Manook est très agréable à lire, le ton est dur mais quelques touches d'humour viennent alléger l'atmosphère.. L'auteur nous fait entrer rapidement dans l'histoire et ne nous lâche plus jusqu'à la dernière page, et même au-delà... Le rythme est rapide, le suspense haletant, actions et retournements de situations se suivent sans temps morts au fil d'un scénario tortueux à souhait. Il est question de meurtres sauvages, de touristes disparus, de complots et de viols dans une société gangrénée par la corruption, qui perd ses valeurs au rythme de l'expulsion des nomades et de l'exploitation intensive du sous-sol par les compagnies chinoises. 
Je me suis régalée, et j'en redemande ! Heureusement, le second volume de la série, Les temps sauvages, est déjà sorti.
 
 
Notation :

9/10.


Ciel de Mongolie.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire