lundi 23 mars 2020

Les chevaliers du Tintamarre, de Raphaël Bardas

Fiche technique :

Auteur : Raphaël Bardas
Titre : Les chevaliers du Tintamarre
Editeur : Mnémos
Nombre de pages : 272
Date de parution : Février 2020


Quatrième de couverture :

Avant d’être héros, chevalier ou prince, il faut savoir lever le coude !

Silas, Morue et Rossignol rêvent d’aventures et de grands faits d’armes tout en vidant chope de bière sur chope de bière à la taverne du Grand Tintamarre, qu’ils peuvent à peine se payer.
Lorsque la fantasque et très inégalitaire cité de Morguepierre, entassée sur les pentes d’un volcan, devient le théâtre d’enlèvements de jeunes orphelines et voit des marie-morganes s’échouer sur ses plages, les trois compères se retrouvent adoubés par un vieux baron défroqué et chargés de mener l’enquête. Les voilà lancés sur les traces d’un étrange spadassinge, d’un nain bossu et d’un terrible gargueulard, bien décidés à leur mettre des bâtons dans les roues… et des pains dans la tronche.


Avis :

Les chevaliers du Tintamarre, ce sont avant tout trois personnages fantasques, braillards et bagarreurs, qui aiment se retrouver dans leur taverne préférée, nommée Le Grand Tintamarre après une bagarre mémorable. Silas, charcutier de son état, se rêve aventurier et ne se déplace jamais sans son hachoir et sa rapière ; Morue, poissonnier et lutteur, adore se battre à mains nues ; Rossignol, accordéoniste et poète, n'est pas le dernier à se jeter dans la mêlée. Amis d'enfance, ces trois querelleurs sont en fait de doux rêveurs au grand cœur. Ainsi, quand une mystérieuse jeune fille est enlevée, Silas convainc ses deux compagnons de mener l'enquête... après tout, n'est-ce pas ce que feraient de vrais chevaliers ?

Ce premier roman de Raphaël Bardas est une véritable réussite ! Tout est là pour que l'on passe un très bon moment de lecture : il y a, en vrac, des personnages sympathiques et attachants, un univers fantasy original et cohérent, une enquête bien menée, de l'humour et de l'action, des créatures étranges, un peu d'amour, de la baston, une ambiance crapuleuse et des répliques qui font mouche. 
Le style de l'auteur est agréable à lire, les chapitres sont courts et s’enchaînent sans que l'on s'en rende compte. J'ai passé un très bon moment avec nos trois compères, je ne peux donc que vous recommander cette lecture. 




lundi 9 mars 2020

Le libraire de Cologne, par Catherine Ganz-Muller

Fiche technique :

Auteur : Catherine Ganz-Muller 
Titre : Le libraire de Cologne
Editeur : Scrinéo
Nombre de pages : 288
Date de parution : Février 2020
Public : A partir de 14 ans


Quatrième de couverture :

Quand l’amour des livres est plus fort que la haine…
Cologne, Allemagne. 1934.
Poussé à l’exil par les lois anti-juives, le libraire Alexander Mendel est obligé de s’exiler en France avec sa famille. Il confie sa Librairie à son jeune employé, Hans Schreiber.
Par fidélité à son mentor et par haine du régime nazi, Hans décide de se battre, malgré les menaces et les bombes, pour que la Librairie continue à vivre dans cette période tragique.
Le combat d’un libraire, héros ultime d’un pays où règnent la haine et la terreur, qui tente de faire triompher les livres… et la liberté.


Avis :

Le libraire de Cologne est un roman jeunesse qui plaira sans aucun problème à un lectorat adulte. Inspiré d'une histoire vraie - le combat d'un libraire pour que l'accès à la culture demeure envers et contre tous, malgré la barbarie, les pénuries et les bombes - il aborde des thèmes forts tels que le dévouement, la résistance, la survie, le combat pour la liberté.
« A partir de ce jour, Hans fut l'élève du meilleur professeur qui soit : Alexander Mendel. Alexander le laissait fureter de rayon en rayon, toucher les livres, les classer, les aligner, les feuilleter, les sentir. Chacun a un parfum particulier. Quand ils arrivent tout neufs sortis de l'imprimerie, Hans les ouvre et plonge son nez dans la pliure pour humer avec délice l'odeur d'encre fraîche. Chaque livre est une rencontre. Chaque livre recèle un monde à découvrir. Chaque livre est une nouvelle évasion. Hans apprit son métier sans s'en rendre compte.»
Les personnages du roman sont attachants, en particulier Hans qui m'a tout de suite plu avec sa droiture et son amour des livres. Au fil des rencontres, plus ou moins belles, qu'il a pu faire pendant la période 1934-1945, c'est tout le destin d'un peuple qui se dévoile. Cela  nous permet d'appréhender ce qui s'est passé pendant cette période extrêmement troublée (exils, internements abusifs, restrictions, violences gratuites, dénonciations, etc.) et de saisir l'état d'esprit d'une population allemande divisée. 

Les chapitres sont courts. Chacun s'ouvre sur une date, plus ou moins proche de la précédente ; bien souvent plusieurs mois se passent entre deux chapitres, parfois les jours se suivent quand les événements s'accélèrent. Ces instantanés de vie sont passionnants et nous permettent de suivre l'évolution des différents personnages. Ils permettent également de suivre les différentes étapes du combat pour la sauvegarde de la librairie : Hans donne le meilleur de lui-même, il va au bout de ses forces et ne perd pas espoir, même quand tout semble terminé. L'émotion est à fleur de mots, toujours présente sans être excessive, sans tomber dans le pathos. J'ai souvent eu la larme à l’œil, mais je n'ai pas pu lâcher cette histoire tellement je l'ai trouvée belle et inspirante. Ce roman m'a touchée et m'a fait réfléchir, et rien que pour cela je vous le conseille vivement.

A la fin du roman, une chronologie historique et un glossaire permettent à ceux qui le souhaitent d'approfondir le contexte dans lequel évoluent les personnages. Un petit plus très appréciable pour les lecteurs qui ne sont pas familiers avec cette période de l'histoire allemande.