Fiche technique :
Auteur : Jeanne-A. Debats
Titre : Métaphysique du vampire
Editeur / Collection : ActuSF éditions / Hélios
Nombre de pages : 374
Date de parution : Août 2015
Quatrième de couverture :
« C'est mon travail de traquer les monstres. J'en ai connu beaucoup, brièvement. Ils étaient tous humains à la base. »
Navarre, alias Raphaël, est un vampire vieux de plusieurs siècles, terriblement beau, joyeusement bisexuel et surtout un assassin redoutable à la solde du Vatican. Pour sa nouvelle mission, il est envoyé au Brésil sur les traces d’un ancien nazi. Mais, entre les divinités locales et la chaleur du Carnaval, la chasse ne s'annonce pas de tout repos... d'autant qu'il se retrouve accompagné d'un prêtre, au dogme laxiste, et d'une autre créature de la nuit, Dana, particulièrement attirante.
Rythmé, drôle, étonnant, osé... Dans la lignée de L'Héritière, Jeanne-A. Debats, avec Métaphysique du vampire, réinvente le roman vampirique pour mieux nous faire s'interroger sur la notion d'humanité.
Avis :
L'année dernière, j'avais adoré L'Héritière de Jeanne-A. Debat. Parmi la galerie de personnages attachants qui composait le roman il en était un, le vampire Navarre, qui avait éveillé mon intérêt, et pas qu'un peu... Du coup quand j'ai appris que les éditions ActuSF éditaient un recueil des aventures dudit vampire, j'ai sauté dessus !
Métaphysique du vampire se compose d'un court roman, qui donne son nom au recueil, et de trois nouvelles : Lance, Ovogenèse du vampire et La fontaine aux serpents. Tous ces textes ont en commun le personnage de Navarre que l'on voit évoluer à différentes époques : 1936 (Lance) et 1969 (Métaphysique du vampire) où, sous le doux nom de code de Raphaël, il mène des missions secrètes pour le compte du Vatican ; 1995 (Ovogenèse du vampire) où, revenu à la "vie civile" il rend service à un ami et voyage dans le temps ; enfin, 2112 voit Navarre devenir le premier vampire de l'espace (La fontaine aux serpents).
J'ai adoré les trois premières histoires, un peu moins la dernière, La fontaine aux serpents, essentiellement parce que Navarre y fait une apparition tardive et plutôt anecdotique.
Passant allègrement du roman d'aventure à la fantasy, du steampunk au roman d'anticipation, Jeanne-A. Debats nous entraine dans les pas de son vampire atypique, monstre sarcastique qui se nourrit de ses congénères et combat le mal à sa façon. Navarre est obsédé, irrespectueux au possible, râleur et autoritaire, mais c'est ce qui fait son charme. J'ai adoré le suivre à travers les époques, voir évoluer son monde - l'Alter-Monde, composé de dieux anciens et de créatures surnaturelles - et découvrir son histoire personnelle en filigrane.
Les intrigues sont bien menées, passionnantes et hilarantes. L'humour omniprésent, bien souvent caustique et ironique, est d'ailleurs le grand point fort de ce recueil : entendre les réflexions de Navarre sur ses employeurs du Vatican, le voir se coltiner un Lancelot endormi (beau gosse mais bourrin, selon Navarre) à travers l'Allemagne ou partir à la chasse au méchant nazi sous les ordres d'un dieu ancien (Sakpata rebaptisé par notre ami "Sac de patates") m'a donné le sourire tout au long de ma lecture... et même après : il suffit que j'y repense pour être de bonne humeur toute la journée.
La postface de Jean Marigny nous apprend qu'il existe encore une douzaine de nouvelles mettant en scène le vampire Navarre. J'espère que les éditions ActuSF pourront les publier un jour, parce que, clairement, je suis devenue fan !