dimanche 31 janvier 2016

Inner city, de Jean-Marc Ligny

Fiche technique :
 
Auteur : Jean-Marc Ligny
Titre : Inner City
Editeur / Collection : ActuSF / Hélios
Nombre de pages : 324
Date de parution : Janvier 2016
 
 
Quatrième de couverture :
 
En quelques années, Paris est devenue une ville fantôme. Ses derniers habitants sont plongés en permanence dans les réalités virtuelles, bien protégés par une enceinte qui garde à l’extérieur, en banlieue, les pauvres et les miséreux. Mais leur vie dorée est menacée par un tueur agissant dans la Haute Réalité tandis que de l’autre côté du périf, la révolte gronde.
Dans ce climat explosif, Hang traque les scoops les plus sanglants pour mieux les injecter (et les vendre) dans ces mondes virtuels pendant que Kriss enquête pour neutraliser ce serial killer...
 
Roman cyberpunk clef dans la science fiction française et dans la bibliographie de Jean-Marc Ligny (AquaTM, La Saga d’Oap Täo...), Inner City est une nouvelle preuve de l’engagement de son auteur. Il a été couronné à sa sortie par le Grand Prix de l’Imaginaire.
 
 
Avis :
 
Pour ce début d'année, les éditions ActuSF ont décidé de nous gâter en publiant cette version corrigée, remaniée et mise à jour (en tenant compte du développement des technologies informatiques et de communication) d'un roman cyberpunk initialement paru en... 1996. Je ne sais pas trop quel a pu être son impact il y a vingt ans, mais en 2016 Inner City fait froid dans le dos tant la réalité sociétale qu'il présente peut nous paraître proche !
 
Je n'avais jamais lu de romans de Jean-Marc Ligny. J'ai testé les premières pages d'Inner City sur le site des éditions ActuSF et j'ai été happée par le récit dès les premières lignes, ce qui m'a convaincue de le lire. N'étant pas une geek j'avais un peu peur de ne pas vraiment comprendre les références informatiques et / ou technologiques, mais en lisant le roman en entier toutes mes craintes se sont envolées : ce qui nous est décrit ici n'est au final rien d'autre que ce que nous vivons actuellement, en un peu plus élaboré évidemment : réseaux sociaux, commerce et jeux en ligne, immersion 3D, avatars... Quand on voit que Sony s'apprêt à sortir un casque de réalité virtuelle pour le grand public, on se rend compte qu'on est très proche des cyglasses utilisées dans le roman !

Inner City est un très bon roman, qui tient tout autant du polar que de la science-fiction. Et comme tout roman noir que se respecte, il nous livre une image saisissante d'une société à la dérive. D'un côté, il y a un Paris vidé de ses habitants, aux rue désertées et aux voitures poussiéreuses, où les seules traces de vie apparentes sont les robots qui assurent l'entretien et les tâches courantes ; seules quelques personnes errent dans les rues, soit pour le travail, soit parce qu'elles sont en plein délire. Presque toute la population est connectée en permanence à MAYA, la Haute Réalité qui permet de vivre une infinité d'expériences et de réaliser ses fantasmes les plus fous, moyennant finances bien entendu ! De l'autre côté, il y a la banlieue, pauvre et ultra-violente, où personne n'est connecté mais où tout le monde rêve de pouvoir un jour passer de l'autre côté du champ de force qui protège la capitale... Il y a aussi quelques enclaves, des petits villages moribonds où vivent quelques personnes âgées et les rares citoyens exclus de MAYA qui tentent un retour aux sources. Et au milieu de tout cela, il y a Hang, qui n'hésite pas à quitter Paris pour partir à la recherche d'images de plus en plus violentes, de plus en plus choquantes, pour alimenter une réalité virtuelle en quête perpétuelle d'émotions. Et il y a Kriss, une jeune femme employée pour récupérer ceux qui se sont perdus dans la Haute Réalité au point d'oublier qu'ils ont un corps physique. Dans un monde obnubilé par les écrans, où les contacts réels et physiques ont pratiquement disparu, il fallait bien la traque d'un mystérieux assassin pour permettre leur rencontre...

« Il s'est passé tant de choses pour eux, et la situation est encore si critique, qu'ils n'ont pas le temps de réaliser ce qui leur arrive vraiment : la fuite en Basse Réalité, hors du conmonde, sans espoir de retrouver dans un proche avenir le réconfort convivial et chatoyant de MAYA, ses milliers de jeux, simuls, netrades, ses univers gigognes, ses mines de connaissances en hyperview, ses millions d'avatars et de sims en interaction - là où est la vraie vie en somme, fluide, multiforme, composite, métalabyrinthique, éminemment malléable... Prisonniers du réel, de la Basse Réalité si rude, si simple et si pauvre, ils savent que, tôt ou tard, il leur faudra affronter leur conscience. »

L'intrigue d'Inner City est très intéressante et bien développée. Il y a de nombreux rebondissements, beaucoup d'action, et toutes les questions que l'on peut se poser pendant la lecture trouvent une réponse avant la fin du roman. Les descriptions sont vivantes, il n'y a aucun problème pour visualiser ce monde futuriste, en réalité assez peu éloigné du notre. Les personnages sont intéressants, et même si je ne me suis pas beaucoup attachée à eux j'ai pris plaisir à les suivre tout au long de leur aventure. Le style de Jean-Marc Ligny est agréable à lire, les descriptions ne sont pas lourdes, les dialogues ne sonnent pas creux, et il y a des touches d'humour qui viennent alléger le récit. Mais ce que j'ai préféré dans ce roman, ce sont les thèmes abordés en filigrane, passionnants et qui nous font réfléchir sur notre société accro aux écrans, aux scoops à tout prix et à la violence des images. Inner City pourrait être la représentation du futur de nos sociétés dites civilisées, et franchement cette vision de l'avenir m'a effrayée...



 

samedi 23 janvier 2016

Rencontre avec Jussi Adler-Olsen

Jeudi 21 janvier 2016 a eu lieu à la librairie Decitre Lyon Bellecour une rencontre avec l'auteur de thriller danois Jussi Adler-Olsen. Si je le connaissais de nom, je n'avais pas encore eu l'occasion de lire sa célèbre série, Les enquêtes du Département V, dont le sixième tome vient de sortir en France. Mon amie A. étant une grande fan, elle m'a convaincue de l'accompagner à Decitre. Ce fut l'occasion de rencontrer un auteur passionnant, hilarant et extrêmement sympathique.
 
 
Jussi Adler-Olsen en charmante compagnie, entre la traductrice (à gauche) et la libraire animatrice de la rencontre (à droite).
 
Pour que tout le monde puisse le voir et l'entendre correctement, Jussi Adler-Olsen a décidé de rester debout tout le temps de la rencontre. Une gentille attention, qui m'a permis de faire quelques photographies et une courte vidéo. Vous excuserez leur qualité plus que moyenne, mais je n'avais que mon téléphone sous la main...
Pendant plus d'une heure, Jussi Adler-Olsen nous a parlé de sa célèbre série, mais aussi de sa méthode de travail, de ses projets et de sa vie. Il a également répondu à de nombreuses questions, toujours avec sourire et bonne humeur.
 
Voici les principaux points à retenir de cette rencontre :
 
 
Les enquêtes du Département V
 
Cette série comportera 10 tomes au total. Les synopsis généraux ont été écrits dès le début, seules les intrigues policières sont pensées au fur et à mesure. Les idées directrices de la série sont le refus des abus de pouvoir (nombreux dans la famille, le travail ou en politique) et les secrets. Chacun des trois principaux personnages (Carl, Rose et Assad) a un secret, que le lecteur découvrira petit à petit, jusqu'au dernier tome qui dévoilera la trame globale. A la base, l'intrigue était pensée sur le long terme pour deux personnages principaux (Carl et Assad), puis Jussi Adler-Olsen a décidé d'ajouter un troisième personnage, Rose, pour apporter un élément un peu fou, qui bouscule tout, à l'histoire.
Concernant la crédibilité de ses personnages, l'auteur se demande ce que signifie être crédible : tout et n'importe quoi pouvant arriver dans le monde, tout dévient forcément plausible. Jussi Adler-Olsen préfère créer des secrets crédibles, et des dialogues dans lesquels peuvent se reconnaître les lecteurs, les sujets abordés dans ses romans étant plutôt universels.
 
 
Les adaptations à l'écran
 
Les enquêtes du Département V vont être adaptées en série pour la télévision américaine. Scott Frank en a acheté les droits et compte réaliser dix saisons, une par roman. Jussi Adler-Olsen aura un droit de regard sur la série, mais celle-ci sera tournée à Boston et se déroulera aux Etats-Unis. Sortie prévue d'ici deux ans !
 
Les enquêtes du Département V ont déjà été adaptées au cinéma. Si les films sont techniquement bons, Jussi Adler-Olsen leur reproche un certain manque de profondeur vis à vis des personnages et regrette les nombreux raccourcis qui ont été pris avec les histoires originales. Il reste six films à tourner, qu'il espère plus conformes avec ce qu'il espérait.


Ses projets
 
Les trois romans, indépendants, qu'il a écrit avant Les enquêtes du Département V seront édités en France d'ici trois ans, après la publication du 10ème et dernier volume de la série.
Jussi Adler-Olsen a d'autres projets d'écriture, dont un roman qu'il a déjà commencé à rédiger, en parallèle avec les derniers tomes de sa série. Ce roman ne se passera pas au Danemark car l'auteur, qui aime voyager, aime faire ses recherches à l'étranger. Il est d'ailleurs frustré avec Les enquêtes du Département V dont l'action principale se déroule à seulement quelques kilomètres de chez lui !
 
 
Sa méthode de travail
 
Jussi Adler-Olsen n'a pas de routine, il peut écrire n'importe où, n'importe quand. Il a néanmoins un petit rituel avant de commencer à rédiger : il porte le chapeau de son défunt père, qu'il trouvait très réfléchi, pendant 5 à 10 minutes. Après cette petit période de réflexion / introspection, il chausse ses écouteurs et écrit en musique, à côté de sa femme qui peint. Il a besoin de cette ambiance artistique pour donner le meilleur de lui-même.
Il écrit toute la journée sous WordPerfect, puis se relit le lendemain. Il retravaille alors son texte quatre ou cinq fois, jusqu'à en être satisfait. Quand il pense avoir atteint la perfection, il transforme son texte en format .pdf et peut alors admirer son œuvre.
Les idées de ses romans lui viennent de la vie quotidienne, des gens qu'il peut rencontrer ou de ce qu'il peut voir à la télévision. Ses recherches lui prennent beaucoup de temps, mais ne servent que pour un seul roman. Il adore résoudre les problèmes et peut passer des heures à tenter de trouver des méthodes réalistes pour tirer ses personnages d'affaire.
 
 
Son parcours
 
Jussi Adler-Olsen a une vie bien remplie, qui a débuté par une enfance atypique en hôpital psychiatrique.
 

Quand Jussi Adler-Olsen nous parle de son enfance...

Véritable touche à tout, il a été successivement musicien, restaurateur de maisons, libraire, éditeur, chef d'entreprise, écrivain... Il se définit lui-même comme un fainéant qui a honte de sa paresse (comme l'était également son père), c'est pourquoi il enchaîne expériences et activités depuis son plus jeune âge.
 
 
Cette sympathique rencontre s'est terminée par la traditionnelle séance de dédicaces, ainsi que par une séance photos (très gentiment prises par Madame Adler-Olsen) à laquelle je ne m'attendais pas vu le monde présent ; je suis repartie avec Miséricorde (le premier volume de la série) dédicacé et deux superbes photos souvenirs qui illustreront à merveille mon carnet de lecture 2016 !



Le radis de cristal, de Mo Yan

Fiche technique :

Auteur : Mo Yan
Traducteurs : Pascale Wei-Guinot et Wei Xiaoping
Titre : Le radis de cristal
Editeur / Collection : Philippe Picquier / Picquier poche
Nombre de pages : 176
Date de parution : Novembre 2000


Présentation éditeur :

Dans l'univers fruste d'une campagne chinoise, un enfant vagabond qui ne communique jamais par la parole s'émeut d'une caresse, d'un crépitement, de brèves émotions furtives : à travers son regard, les sons, les odeurs, les matières et les couleurs prennent une intensité poétique poignante.


Avis :

Le radis de cristal se compose de deux nouvelles dont la première, la plus longue, donne son nom au recueil.

Le radis de cristal (1984) : Le temps des grands travaux communaux est venu. Noiraud, un enfant d'une dizaine d'année maltraité et affamé par sa belle-mère, au point d'être devenu muet et légèrement débile, se retrouve à travailler sur le chantier. Constamment distrait par ce qui l'entoure, il va passer de poste en poste et se découvrir ainsi une place dans le monde des adultes.

Déluge (1985) : Après de violentes pluies, un homme et sa femme sur le point d'accoucher (les grands-parents de l'auteur) se retrouvent seuls dans leur cabane isolée sur un petit mont au milieu des marais. Surviennent alors de biens étranges visiteurs...

Ces deux nouvelles m'ont laissé une impression assez mitigée. J'ai bien aimé l'écriture de Mo Yan, ses descriptions très imagées, poétiques parfois, surtout en ce qui concerne la nature. J'ai bien aimé également cette plongée dépaysante dans une Chine rurale présentée à deux périodes différentes.
Malheureusement, j'ai eu un peu de mal à cerner le but de l'auteur : ces histoires sont anecdotiques, ce sont des tranches de vie sans début ni fin, on ne voit pas vraiment où il veut en venir, et honnêtement j'ai eu parfois un peu de mal à le suivre. Ses personnages ne sont pas très attachants, je n'ai rien ressenti pour eux, un comble quand on voit que Noiraud, par exemple, avait potentiellement tout pour susciter mon empathie (un petit garçon hors du monde, victime de brimades et de mauvais traitements, comment rester de marbre ?). Du coup je les ai regardés évoluer de loin, sans prendre part à leur existence, sans vibrer face au bonheur et au malheur qui les touchait... Dommage, car j'ai l'impression d'être passée en partie à côté de cette lecture...
 
 
 
 

mardi 19 janvier 2016

La dernière nuit du Raïs, de Yasmina Khadra

Fiche technique :

Auteur : Yasmina Khadra
Titre : La dernière nuit du Raïs
Editeur : Julliard
Nombre de pages : 216
Date de parution : Août 215


Quatrième de couverture :

« Longtemps j'ai cru incarner une nation et mettre les puissants de ce monde à genoux. J'étais la légende faite homme. Les idoles et les poètes me mangeaient dans la main. Aujourd'hui, je n'ai à léguer à mes héritiers que ce livre qui relate les dernières heures de ma fabuleuse existence.
Lequel, du visionnaire tyrannique ou du Bédouin indomptable, l'Histoire retiendra-t-elle ? Pour moi, la question ne se pose même pas puisque l'on n'est que ce que les autres voudraient que l'on soit. »
Avec cette plongée vertigineuse dans la tête d'un tyran sanguinaire et mégalomane, Yasmina Khadra dresse le portrait universel de tous les dictateurs déchus et dévoile les ressorts les plus secrets de la barbarie humaine.


Avis :

« Ce que je dis est parole d’Evangile, ce que je pense est présage. Qui ne m’écoute pas est sourd, qui doute de moi est damné. Ma colère est une thérapie pour celui qui la subit, mon silence est une ascèse pour celui qui le médite. Je suis Mouammar Kadhafi… »

Je ne connaissais que peu de choses concernant Mouammar Kadhafi. Longtemps présenté comme le croquemitaine de l'Occident, dirigeant d'une main de fer un pays sous embargo, il était surtout célèbre pour ses harangues tonitruantes, ses méthodes expéditives et sa garde rapprochée d'amazones. Grâce au magnifique roman de Yasmina Khadra, j'ai découvert l'homme derrière le personnage.
Le temps d'une nuit, du 19 au 20 octobre 2011, sa dernière sur terre, Mouammar Kadhafi nous livre ses pensées et ses souvenirs, nous faisant découvrir le parcours d'un homme et l'histoire d'un pays. De son enfance pauvre de Bédouin au coup d'Etat qui l'a porté au pouvoir, c'est une vie de non-dits et de rancœurs qui est à l'origine de son ascension fulgurante. Et ce sont d'autres non-dits qui le mèneront à sa perte, personne dans son entourage n'osant lui dévoiler la dure réalité d'une situation devenue intenable. Aux prises avec une révolution populaire gangrénée par la barbarie islamiste, le Frère Guide perdra tout, jusqu'à sa vie, sans pour autant se renier.
 
Le style de Yasmina Khadra est, une fois de plus, captivant. Le ton est juste, réaliste, on pourrait vraiment penser lire les mémoires de Khadafi que l'on imagine sans peine gesticuler, déversant sa haine et sa colère sur le monde. L'écriture est riche et imagée, parfois poétique. La tension monte petit à petit, au fur et à mesure que s'écoule la nuit, pour aboutir au final haletant et inoubliable.
Du grand art, que j'ai dévoré d'une traite !
 



Et voici, pour les matchs de la rentrée littéraire PriceMinister, l'interview (très très) imaginaire de Mouammar Kadhafi. Les questions sont © Andrée la papivore, reporter de l'extrême (^_^') et les réponses sont des citations extraites de La dernière nuit du Raïs de Yasmina Khadra.
 

Bonjour M. Kadhafi. On vous présente souvent comme un dictateur mégalomane. Qu'avez-vous à répondre à cela ?
 
« Je ne suis pas un dictateur.
Je suis le vigile implacable ; la louve protégeant ses petits, les crocs plus grands que la gueule ; le tigre indomptable et jaloux qui urine sur les conventions internationales pour marquer son territoire. Je ne sais pas courber l'échine ou regarder par terre lorsqu'on me prend de haut. Je marche le nez en l'air, ma pleine lune en guise d'auréole, et je foule aux pieds les maîtres du monde et leurs vassaux.
On raconte que je suis mégalomane.
C'est faux.
Je suis un être d'exception, la providence incarnée que les dieux envient et qui a su faire de sa cause une religion. »
 
Vous êtes le frère Guide. Quelle vision de la vie pouvez-vous nous transmettre ?

« La vie est tellement complexe. Et tellement incongrue. Il y a à peine quelques mois, toute honte bue, l'Occident tapissait mon chemin de velours, m'accueillait avec les honneurs, brodait des lauriers sur mes épaulettes de colonel. On m'a autorisé à dresser ma tente sur la pelouse de Paris en pardonnant ma muflerie et en fermant les yeux sur mes « monstruosités ». Et aujourd'hui, on me traque sur mon propre fief comme un vulgaire gibier de potence évadé du pénitencier. Étranges, les volte-face du temps. Un jour vous êtes idolâtré, un autre vous êtes vomi ; un jour, vous êtes le prédateur, un autre vous êtes la proie. » 
 
Au printemps 2011, la situation dans certains pays arabes est devenue explosive. Était-ce prévisible ? En aviez-vous parlé avec vos collègues chefs d'Etat ?
 
« J'avais beau mettre en garde les souverains arabes, ces fêtards empiffrés n'écoutaient que les minauderies de leurs obligés. Ils étaient au complet au Caire, en rang d'oignons, se surveillant en catimini, les uns arrogants sous leur couronne de patriarche constipé, les autres trop obtus pour avoir l'air sérieux. Des nouveaux débarqués qui se croyaient déjà arrivés, présidents d'opérette incapables de se débarrasser de leur instinct de bouseux, émirs pétrodollars tout droit sortis du chapeau d'un prestidigitateur, sultans empaquetés dans leur robe de fantôme, littéralement dégoûtés par les péroraisons que ressassaient à l'envi les tribuns. Pourquoi étaient-ils là ? Ils se fichaient copieusement de ce qui ne concernait pas leurs coffres forts. Occupés à se remplir les poches, ils ne se rendaient compte ni du monde qui mutait à une vitesse vertigineuse ni des lendemains chargés d'orages en train de s'enfieller à l'horizon. Le malheur de leurs sujets, le désespoir de la jeunesse, la clochardisation de leurs peuples, c'était le cadet de leurs soucis. Persuadés d'être à l'abri des mauvaises passes, ils géraient, comme on dit. Et puis, ils n'avaient rien à craindre puisqu'ils ne faisaient pas de vagues ni les durs à cuire. »
 
Comment imaginez-vous l'avenir de votre cher pays ?
 
« La Libye me doit tout. Si elle part en fumée aujourd'hui, c'est parce qu'elle est indigne de ma bonté. Pars donc en fumée, maudite patrie. Ton ventre est infécond, aucun phénix ne naîtrait de tes braises mourantes.
Pour qu'une forêt se régénère, elle doit brûler, nigaude-t-on.
Foutaises !
Il est des forêts qui ne survivent pas à leur sinistre. Elles s'immolent comme les illuminés, et plus jamais herbe ne pousse sur leurs cendres. »
 
Merci de nous avoir accordé un peu de votre temps si précieux.
 
 
 
 

jeudi 14 janvier 2016

La vie est facile, ne t'inquiète pas, d'Agnès Martin-Lugand

Fiche technique :
 
Auteur : Agnès Martin-Lugand
Titre : La vie est facile, ne t'inquiète pas
Série / Volume : Diane, volume 2
Editeur / Collection : Michel Lafon
Nombre de pages : 320
Date de parution : Avril 2015
 
 
Présentation éditeur :
 
Depuis son retour d’Irlande, Diane a tourné la page sur son histoire tumultueuse avec Edward, bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l’aide de son ami Félix, elle s’est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire. C’est là, aux Gens heureux lisent et boivent du café, son havre de paix, qu’elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné et surtout il comprend son refus d’être mère à nouveau. Car Diane sait qu’elle ne se remettra jamais de la perte de sa fille.
Pourtant, un événement inattendu va venir tout bouleverser : les certitudes de Diane quant à ses choix, pour lesquels elle a tant bataillé, vont s’effondrer les unes après les autres.
Aura-t-elle le courage d’accepter un autre chemin ?
 
 
Avis :

Il y a un peu plus de deux ans, j'ai lu et apprécié Les gens heureux lisent et boivent du café, et ce malgré mon manque de sympathie pour l'héroïne, Diane. Quand j'ai vu que la suite était sortie je l'ai réservée à la médiathèque, et quelques mois plus tard j'ai enfin pu emprunter La vie est facile, ne t'inquiète pas. Malheureusement, prise par mes lectures en cours, je n'ai pu lire que les premières pages avant de devoir le rendre... Comme je ne voulais pas attendre plusieurs mois avant de pouvoir lire la suite, j'ai décidé de tester le livre audio sur le site Audiblequi propose un livre gratuit au choix pour découvrir leur catalogue. Une belle découverte, et une expérience que je vais renouveler sans tarder.
 
Mais trêve de bavardages, venons-en au roman !
 
Un an après son retour d'Irlande, Diane est en partie apaisée. Elle a reconstruit sa vie, faite d'habitudes et de petits rituels : le travail dans son café littéraire, les discussions avec les habitués, les déjeuners dominicaux avec son meilleur ami Félix et les visites sur les tombes de sa fille et son mari. Si elle est arrivée petit à petit à faire le deuil de son époux, au point de pouvoir recommencer à sortir avec des hommes, elle continue à se sentir extrêmement mal à l'aise en présence d'enfants. Une rencontre fortuite avec Edward va la replonger dans ses souvenirs irlandais : pour le meilleur ou pour le pire ?
La vie est facile, ne t'inquiète pas est une très belle histoire riche en émotions, faite de larmes mais aussi, parfois, de rire. Le sujet est difficile, le travail de deuil après la perte tragique de sa famille n'étant pas une chose aisée, mais l'auteur s'en sort sans tomber dans le pathos. J'ai bien versé quelques larmes, les passages émouvants étant nombreux, mais j'ai terminé le roman le cœur léger, gonflé d'espoir devant cette histoire d'amour... Amour au sens large d'ailleurs : amour passion, amour filial et amitiés indéfectibles sont autant de liens tissés entre les personnages, attachants, que la vie n'a pas épargnée. Bien sûr on pourrait reprocher quelques facilités à l'intrigue, un petit manque d'originalité, une fin peut être trop prévisible, mais emportée par la lecture cela ne m'a nullement dérangé.
 
La vie est facile, ne t'inquiète pas est mon premier livre audio. J'avais des a priori pas forcément positifs sur le principe, j'avais notamment un peu peur de ne pas supporter la voix de la lectrice ou de ne rien retenir de l'histoire car ma mémoire est bien plus visuelle qu'auditive.
Cette écoute m'a prouvé qu'il n'en est rien. J'ai retenu et apprécié le roman comme si je l'avais lu, un peu plus même, car la douce voix de Faustine Urbain m'a immergée plus profondément dans l'histoire : j'avais l'impression d'entendre Diane en personne me raconter cette nouvelle période de sa vie, me faire ses confidences... Du coup j'ai beaucoup mieux supporté le personnage que dans le premier opus de la série.

 

Fiche technique :
 
Lu par : Faustine Urbain
Durée : 5h50
En exclusivité sur le site Audible
 
Faustine Urbain a une voix douce et agréable qui correspond parfaitement bien au personnage de Diane. Elle m'a littéralement transportée dans l'histoire !




 

mercredi 13 janvier 2016

L'homme sans nez, de Ninon Maréchale

Fiche technique :

Auteur : Ninon Maréchale
Titre : L'homme sans nez
Editeur : Auto édition
Nombre de pages : 247
Date de parution : Septembre 2015


Quatrième de couverture :

La vie de Melville bascule le jour où il perd l’odorat. Il n'est pas malade, il n'a subi aucun choc, pourtant, ce matin qui aurait pu être comme tant d’autres, il se réveille avec la sensation désagréable d’avoir perdu une partie de lui-même. En ouvrant les yeux, Melville ne reconnaît ni son corps, ni le monde qui l’entoure, ni la femme étendue à ses côtés qui partage sa vie depuis huit ans. Ce jour-là, rien n’est plus comme avant. Ce jour-là marque le début de sa quête pour comprendre les raisons de son trouble, pour retrouver les sensations perdues et celui qu’il a été.
 
 
Avis :
 
J'ai pu lire L'homme sans nez grâce à un partenariat Livraddict. Un grand merci au site Livraddict ainsi qu'à l'auteur, Ninon Maréchale, pour m'avoir fait découvrir ce très bon roman.
 
Melville Sanson souffre d'anosmie, c'est à dire d'une perte de l'odorat, totale dans son cas. Fortement handicapé, il refuse dans un premier temps d'en parler à sa compagne. Il va supporter angoisse et examens médicaux seul jusqu'à ce que la vérité éclate. Poussé à suivre une thérapie, Melville va alors commencer une quête dans sa vie et son passé pour tenter de découvrir l'origine de ce mal soudain...

Le style de Ninon Maréchale est très agréable à lire. Son écriture fluide et délicate nous emporte dès les premières lignes, les pages s'envolent et sans que l'on s'en rende compte le roman est déjà terminé. Les chapitres sont courts, la progression de l'histoire se fait sans heurts ni longueurs, je ne me suis pas ennuyée une seconde pendant ma lecture. L'intrigue et les personnages sont ancrés dans le quotidien, si bien que l'identification et l'empathie fonctionnent sans problème, ce que j'apprécie beaucoup. Le fait que l'histoire nous soit racontée par Melville renforce la sympathie que l'on peut éprouver pour lui ; j'ai trouvé que c'était un personnage touchant avec ses gaffes et ses maladresses, à qui l'on pardonne bien des hésitations. Malgré les sujets abordés (maladie, perte de repères et d'identité, poids du secret.. et bien d'autres que je n'évoquerais pas pour que vous gardiez le plaisir de les découvrir petit à petit), le ton du roman n'est ni grave ni désespéré, c'est une bouffée d'oxygène, émouvante et légèrement humoristique.

L'homme sans nez est, s'il en est besoin, la preuve qu'il y a du très bon dans les romans auto édités. Alors, laissez-vous tenter et venez partager ce moment important de la vie de Melville...



 

mardi 12 janvier 2016

Interview de Paul A. Garance

Paul A. Garance © Le Télégramme, 2015


L'héritage des Centaures, second volume de l'excellent Cycle des Centaures, est sorti en novembre 2015 aux éditions Callisto. C'est l'occasion idéale pour donner la parole à Paul A. Garance, son talentueux jeune auteur.

Bonjour Paul, merci d'avoir accepté cette petite interview. En quelques mots, pourriez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Bonjour. C'est moi qui vous remercie : tout d'abord pour les belles chroniques que vous avez consacrées à mes livres, et ensuite pour cette interview qui me permet de parler de mes romans d'une façon plus approfondie.
Qui suis-je ? Un heureux père de famille, d'une trentaine d'années, qui, après une dizaine d'années d'expérience en tant que webmaster dans l'administration, ai complètement réorienté ma carrière pour devenir famille d'accueil avec mon épouse.
L'écriture fait partie de mes nombreux violons d'Ingres, parmi la photographie, l'infographisme, le théâtre, le cinéma, etc. J'ai écrit un peu de tout dans de nombreux genres : poésie, théâtre, nouvelles, scénarios... Je me suis même entraîné sur les forums de RPG dans l'univers de Harry Potter ou des superhéros, sorte de fanart à plusieurs mains.
Fin 2012, mon premier roman, La Terre des centaures a été publié, suivi de Erwan, l'elfe au canard en 2014, pour les enfants, et enfin L'Héritage des centaures en novembre 2015.


Parlons un peu du Cycle des Centaures, votre saga fantasy jeunesse en deux volumes. Comment est née cette histoire ?

Comme je l'ai dit précédemment, j'étais auparavant webmaster. J'ai créé de nombreux sites web, pour le travail mais aussi pour moi, pour le plaisir d'allier la technique à l'artistique.
J'ai notamment participé à une sorte de jeux de rôle sur Internet, consistant à créer et faire intéragir des pays virtuels. Un jeu captivant qui réunissait des passionnés d'Histoire, de politique, de géographie, etc. J'ai beaucoup appris avec eux, y compris dans l'art de la diplomatie !
C'est dans ce cadre que j'ai imaginé une île peuplée de centaures. Je me suis lançé le défi de créer un pays peuplé non pas d'humains, mais de centaures. En me demandant ceci : dans un pays peuplé de créatures mi-humaines, mi-animales, quelle pourrait être leur culture, les traditions, l'Histoire... ? C'est le genre de défi que j'adore : me poser des contraintes pour mieux faire partir mon esprit en vrille.
J'ai créé le site internet, fabriqué des photo-montages, écrit des histoires à leur sujet... Puis je les ai fait intéragir avec les autres pays virtuels avec des réactions souvent imprévisibles, mais stimulantes. Tout cela a contribué à enrichir l'univers des centaures.
Si bien qu'à un moment donné, j'ai eu envie d'en écrire un livre. Cela faisait longtemps que je rêvais d'écrire un roman, sans forcément trouver un sujet qui tienne la route. Avec les centaures, et tout ce que j'avais créé autour, je me suis senti prêt à me lancer dans cette aventure. La suite, vous la connaissez.


Il n'est pas courant de trouver des centaures dans la littérature, même dans la littérature jeunesse, en dehors de certains récits mythologiques. Comment vous est venu cette idée originale ?

Il est vrai que les centaures sont souvent relégués à des rôles secondaires, comme dans Harry Potter, Percy Jackson, Le Monde de Narnia, etc. Sans parler des textes de l'Antiquité évidemment.
Je ne sais pas vraiment qu'est-ce qui m'a amené à m'intéresser à ces créatures, mais je les trouve superbes. Le cheval, en soi, est déjà l'une des plus belles créatures de notre planète. Notre Histoire doit beaucoup à "la plus belle conquête de l'Homme". Je pense que le centaure répond au fantasme de bien des cavaliers : ne faire qu'un avec leur monture. Symboliquement, c'est une image très forte.
Mais ce qui m'a fasciné chez les centaures va au-delà de ce symbole. J'ai eu une approche plus psychologique : comment vivre en étant à moitié humain, moitié animal, en étant du coup totalement partagé entre deux mondes qui ne se comprennent pas, se craignent mutuellement et vont jusqu'à se détruire, alors qu'ils ont tant besoin l'un de l'autre ? Ce conflit psychologique est au coeur de la culture des centaures et va créer de nombreux problèmes à mes personnages humains.


La Grande Rage, cette guerre impitoyable entre humains et animaux, est l'un des points les plus marquants de la saga. Comment en êtes-vous venu à développer cette idée "dérangeante", qui ne peux que nous faire réfléchir aux liens que nous entretenons avec les autres espèces ?

Dans le premier jet de La Terre des centaures, il n'y avait pas de Grande Rage. Il en résultait un joli roman d'aventure, mais sans réel enjeu. Je n'en étais pas satisfait. Il fallait "pimenter" un peu tout ça, créer du danger, donner plus de poids à la découverte des centaures.
L'idée m'est venue par les centaures eux-même, de par leur dualité. Et si j'élargissais à toute la planète le conflit qui se concentre dans chaque centaure ? Et quel rôle joueraient ces créatures dans un tel monde ? Quel serait leur parti pris : celui des humains ou celui des animaux ?
Et toujours cette contrainte, ce défi : comment sauver l'humanité d'une guerre contre toute les espèces animales en même temps ?
Quand j'étais petit, j'étais fasciné par le film "Les Oiseaux" de Hitchcock, et avais été terrifié par "Les Dents de la mer" (depuis, j'ai peur des grands fonds marins). J'ai également adoré la trilogie des Rats de James Herbert. Il n'y pas longtemps, j'ai retrouvé un début de roman écrit quand j'étais au lycée, qui ressemble beaucoup à la série "Zoo", avec un chien s'attaquant soudain à sa famille : comme quoi, cette idée d'une guerre entre humains et animaux me trottait depuis un moment déjà.


Les thèmes abordés dans ces deux romans sont nombreux : amour, amitié, confiance, relations intergénérationnelles, mais aussi respect de la nature, dérives technologiques, poids de la religion… Le fait que deux des principaux personnages soient des adolescents en difficulté permet-il de faire passer quelques messages importants plus facilement aux jeunes lecteurs ?

Dans quel but nous racontons-nous des histoires depuis que l'homme est homme ? Pour transmettre des valeurs. Elles participent à l'éducation des enfants et permettent aux adultes de mieux se comprendre dans un monde incompréhensible.
Ecrire des histoires me permet donc de partager ma vision du monde, transmettre mes valeurs mais aussi mes interrogations car je n'ai pas la prétention d'avoir réponse à tout. C'est pour ça que j'aborde de nombreux sujets, car tout m'intéresse.
Je voulais écrire un roman intergénérationnel. Mes personnages ont des âges et des origines variées, avec chacun ses problématiques : de l'adolescent pressé à l'adulescent cherchant sa place ; de l'adulte amer au vieillard perdu.... Mais, effectivement, les adolescents ont un rôle plus importants que les autres dans cette histoire. Celui de Lucas, notamment, est inspiré des enfants que j'accueille avec mon épouse. Il me permet de leur rendre hommage : leur histoire est souvent bouleversante et leur combat héroïque, d'autant plus à l'adolescence où l'adulte en devenir se cherche. C'est une période capitale, déterminante, et pourtant très courte à l'échelle d'une vie.
Dans un monde en conflit comme dans celui que je décris, la société a besoin de l'ouverture d'esprit des jeunes, de leur espoir débordant pour un monde meilleur, de leur courage, leur prise de risque... Ils n'ont pas peur de réinventer les règles et bousculer les idées reçues. Tout cela se perd malheureusement souvent au fil des âges. Et c'est pour cela qu'ils sont indispensables dans mon récit. Je m'adresse à eux, sans concession et sans les infantiliser, pour leur donner confiance : ils sont le monde de demain.


Roman d'aventures, fantasy, steampunk… Les genres présents dans Le cycle des Centaures sont variés mais se marient harmonieusement. Quelles sont vos influences littéraires ? Certains auteurs sont-ils à l'origine de votre envie d'écrire ?

Pour l'époque et le style aventurier-scientifique, mon roman fait écho aux romans de Jules Verne, mais surtout à une série de romans peu connus d'un auteur célèbre, Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes, qui avait aussi écrit les exploits du Professeur Challenger. C'est à lui que vous devez les histoires d'îles perdues peuplées de dinosaures. Je m'en suis largement inspiré, sauf que moi que j'y ai mis des centaures.
Les auteurs qui m'ont donné envie d'écrire sont nombreux, mais si je devais n'en citer que trois : J.K. Rowling, Bernard Werber et Philipp Pullman.


En lisant Le cycle des Centaures, je n'ai pu m'empêcher de penser à certains films d'animation d'Hayao Miyasaki, en particulier "Princesse Mononoke". Les thèmes de prédilection du réalisateur japonais (relations entre humains et nature, écologie et technologie) se retrouvent dans votre œuvre, de même que leur traitement, à la fois violent et poétique... Son travail a-t-il eu un rôle dans l'écriture de votre saga ?

Vous touchez dans le mille ! J'A-DO-RE Miyasaki ! J'aime l'idée d'une nature représentée comme une entité vivante, capable de se rebeller, de se retourner contre les humains. On retrouve régulièrement ce précepte dans les oeuvres japonaises. Cela a été un des fils conducteurs de mon récit. Sur ce thème, "Princesse Mononoke" fait partie de mes films préférés, mais aussi "Nausicaa". Je suis ravi que vous y étiez sensible.


Quels sont vos projets actuels ?

Je travaille actuellement sur un album jeunesse avec mon épouse, également illustratrice. Ensuite, j'écrirai la suite de Erwan, l'elfe au canard. Ceci fait, je pense m'attaquer à une nouvelle duologie steampunk, avec une approche inédite de la magie. J'ai de nombreux autres projets, dans des genres variés, avec des thèmes me tenant à coeur, comme le handicap.
 
 
J'ai hâte de vous lire à nouveau ! En attendant, j'invite tout le monde à venir vous découvrir sur votre site internet ou via votre dossier de présentation... sans oublier bien entendu de lire vos excellents romans !!  
 
 
BIBLIOGRAPHIE :


Fiche technique :
 
Auteur : Paul A. Garance
Titre : La terre des Centaures
Série / Volume : Le cycle des Centaures, volume 1
Editeur : Callisto
Nombre de pages : 314
Date de parution : Décembre 2012
 
Présentation éditeur : 
 
Nous sommes en 1887, en Melpothalie.
Le monde est en guerre depuis La Grande Rage. Vingt-cinq longues années durant lesquelles les animaux se sont rebellés contre les hommes. Et cet affrontement se poursuit sans que les autorités puissent trouver une solution à cet état de violence.
Le Docteur Becki, éminent spécialiste, pourrait être la clé d’un arrêt des hostilités, mais celui-ci a disparu. Son neveu, Samuel, jeune homme peu enclin aux aventures dangereuses, partira tout de même à sa recherche.
Il va explorer une île, un Nouveau Monde, et faire une découverte qui pourrait changer le cours de la guerre. 
 
Ce premier tome d’une duologie fantasy steampunk nous entraine dans les couloirs palpitants des romans d’aventures dignes de Jules Verne et d’Edgar Allan Poe. Voyages extraordinaires, peuples inconnus et personnages hauts en couleur font de cette histoire une œuvre haletante, qui convient aussi bien aux lecteurs confirmés qu’aux jeunes curieux. Le Cycle des Centaures nous convie aussi à une réflexion juste et utile sur les problématiques environnementales de notre siècle.
 
Mon avis : ICI
Autres avis de lecteurs : LA


Fiche technique :
 
Auteur : Paul A. Garance
Titre : L'héritage des Centaures
Série / Volume : Le cycle des Centaures, volume 2
Editeur : Editions Callisto
Nombre de pages : 332
Date de parution : Novembre 2015
 
Présentation éditeur :
 
Quintarlaz est en émoi : le Docteur Becki est de retour ! Les rumeurs disent qu'il aurait ramené un monstre des îles du Sud, à moitié humain, moitié animal !
Bien malgré lui, Alfred s'apprête à révéler au monde l'existence des centaures. Alors qu'il espère que sa découverte permettra de faire évoluer les mentalités, et, peut-être, mettre fin à la Grande Rage, il va être confronté à des puissances insoupçonnées qui ne veulent surtout pas voir leur secret révélé et ne reculeront devant rien pour l'en empêcher.
Alfred devra encore une fois compter sur son neveu Samuel, son jeune ami Lucas, Noxa et le Capitaine pour résoudre de nouveaux mystères et affronter de terribles épreuves. Plus que jamais, ils sont à deux doigts de percer l'énigme de la Grande Rage, alors que le monde des humains est sur le point de vaciller.
Après avoir exploré La terre des centaures, ce deuxième tome nous entraîne dans une nouvelle aventure pleine de mystères et de rebondissements, où la guerre contre les animaux connaît un terrifiant regain de violence. La découverte de nouveaux personnages extraordinaires vous entraînera toujours plus loin dans le monde fantastique imaginé par l'auteur. Les péripéties des Becki et leurs amis vous tiendront en haleine jusqu'à la dernière page.
 
Mon avis : ICI
Autres avis de lecteurs : LA


Fiche technique :
 
Auteurs : Paul A. Garance et Léa Fabre
Titre : Erwan, l'elfe au canard
Editeur : Editions Callisto
Nombre de pages : 136
Date de parution : Avril 2014
 
Présentation éditeur :
 
A ses 10 ans, Erwan, un elfe, va enfin découvrir son animal totem, une créature magique qui deviendra son plus fidèle compagnon toute sa vie. Est-ce que ce sera un dragon ? Une licorne ? Hélas ! C’est un canard ! Toute l’école des elfes se moque de lui. Honteux, Erwan s’enfuit et se perd…
Il va alors rencontrer de nouveaux amis : un nain qui préfère les livres aux pierres précieuses, une sorcière férue de nouvelles technologies, et une humaine en fauteuil roulant, championne de natation.
Tous ensemble, ils vont aider Erwan à se réconcilier avec son canard qui pourrait bien réserver quelques surprises.
 
Avis de lecteurs : ICI



samedi 9 janvier 2016

Sykes, de Pierre Dubois et Dimitri Armand

Fiche technique :
 
Scénariste : Pierre Dubois
Dessinateur - Coloriste : Dimitri Armand
Titre : Sykes
Editeur / Collection : Le Lombard / Signé
Nombre de pages : 80
Date de parution : Novembre 2015


Présentation éditeur :

Lorsque « Sentence » Sykes pose le premier sabot dans ses collines natales, le jeune Jim Starret reconnaît immédiatement une légende de l'Ouest, digne des illustrés avec lesquels il a appris à lire. Mais son nouveau héros n'est pas là lorsque la redoutable bande des Clayton assassine sa mère sous ses yeux. Dès lors, Jim n'a plus qu'une obsession : rejoindre Sykes et participer à la traque. Il a déjà payé le prix du sang. Il ignore encore que ce sont ses démons qui forgent une légende du Far-West...
 
 
Avis :

J'ai pu lire Sykes dans le cadre de l'opération Masse critique du site Babelio. Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Le Lombard pour m'avoir permis de découvrir cette très belle bande dessinée !

J'ai passé un excellent moment de lecture avec Sykes. Je pensais juste en feuilleter quelques pages quand je l'ai reçu, et finalement je l'ai dévoré d'une traite...

Lire Sykes m'a rappelé les bons vieux westerns que je pouvais voir à la télévision chez mon grand-père, il y a une éternité de cela... Le Far-West sauvage, les hommes d'honneur et les bandes de hors-la-loi sans pitié, rien ne manque.
Magnifiquement illustré par Dimitri Armand (les paysages notamment sont de toute beauté), cet album nous plonge dans un monde violent, en pleine mutation, pour le meilleur comme pour le pire. L'intrigue, au demeurant classique (un marshal pourchassant une bande de bandits sans foi ni loi) est passionnante de bout en bout et met en scène une galerie de personnages variés et réalistes, aux passés douloureux et aux caractères bien trempés. Le découpage est dynamique, surtout en ce qui concerne les scènes d'actons, et la présence de planches muettes permet une immersion totale dans l'histoire. La fin, émouvante, peut paraitre un peu rapide, mais elle clôture parfaitement bien l'histoire.

J'aime beaucoup la collection Signé chez Le Lombard, synonyme pour moi de "très bon titre". Sykes ne déroge pas à la règle, c'est vraiment une bande dessinée de qualité que je vous recommande chaudement !
 
 
   
Les premières planches de Sykes... pour vous donner encore plus envie de découvrir cette BD !
 
 
 
 

vendredi 8 janvier 2016

Challenge "Gallmeister"



« Dix ans. Dix ans que les éditions Gallmeister nous font découvrir des merveilles de la littérature américaine. Dix ans : c'est un anniversaire à ne surtout pas manquer !
C'est au travers de belles couvertures caractéristiques, de traductions de qualité, d'excellents choix de publications, d'une promotion proche des lecteurs et surtout d'une passion omniprésente de ce genre littéraire que cette maison d'édition a montré qu'elle était incontournable. » Léa Touch Book.

J'ai découvert les éditions Gallmeister un peu par hasard l'année dernière, et je dois dire que les lectures que j'ai faites, âpres et percutantes ne m'ont pas laissé indifférente. Quand j'ai vu que Léa Touch Book lançait un challenge pour l'anniversaire des éditions Gallmeister, je n'ai pas pu résister à l'envie de m'inscrire pour pousser plus avant la découverte de leur catalogue...


Principe du challenge :

Lire un ou plusieurs romans des éditions Gallmeister.


Durée :

Un an, du 1er janvier au 31 décembre 2016.


Inscription :

Sur le forum Livraddict dans le fil de la discussion, ou via le groupe Facebook mis en place par l'organisatrice.


 

MES LECTURES :