mercredi 20 décembre 2017

Mercredi, c'est citation : American Gods, de Neil Gaiman





Les dieux sont extraordinaires [...] mais le cœur l'est encore plus. Car c'est de nos cœurs qu'ils viennent et c'est à nos cœurs qu'ils retourneront...
 
 

Les religions sont après tout des métaphores par définition : Dieu est un rêve, un espoir, une femme, un humoriste, un père, une ville, une maison aux nombreuses pièces, un horloger ayant abandonné son plus beau chronomètre dans le désert, quelqu'un qui vous aime - et même, peut-être, contre toute logique, un être céleste dont le seul but est de faire prospérer et triompher de tous les obstacles votre équipe de foot, votre armée, vos affaires ou votre couple.
 
 
 
 


lundi 18 décembre 2017

American Gods, de Neil Gaiman (version illustrée par Daniel Egnéus)

Fiche technique :
 
Auteur : Neil Gaiman
Illustrateur : Daniel Egnéus
Traducteur : Michel Pagel
Titre : American Gods
Editeur : Au diable vauvert
Nombre de pages : 672
Date de parution : Octobre 2017
 
 
Présentation éditeur :
 
À peine sorti de prison, Ombre apprend que sa femme et son meilleur ami viennent de mourir dans un accident de voiture et qu’ils étaient amants. Seul et désemparé, il accepte de travailler pour l’énigmatique Voyageur qui se prétend Roi de l’Amérique. Entraîné dans une aventure où ceux qu’il rencontre semblent en savoir plus sur ses origines que lui-même, Ombre va découvrir que son rôle dans les desseins de Voyageur est bien plus dangereux qu’il aurait pu l’imaginer. Car, alors que menace un orage d’apocalypse, se prépare une guerre sans merci entre les anciens dieux saxons des premiers migrants, passés à la postérité sous les traits des super-héros de comics, et les nouveaux dieux barbares de la technologie et du consumérisme qui prospèrent aujourd’hui en Amérique…
 
 
Avis :
 
Connaissez-vous American Gods ? Ce roman fantastique de Neil Gaiman paru en 2001 a remporté de nombreux prix littéraires et a été adapté en série télévisée en 2017. Les éditions Au diable vauvert ont saisi l'occasion pour rééditer ce titre phare en édition de prestige illustrée, et franchement c'est une réussite !
 
L'objet livre est superbe. Reliure en toile et titre argenté sous une jaquette au vernis sélectif, pages toutes douces au papier épais de couleur crème qui rend la lecture confortable, illustrations pleine page qui collent parfaitement bien à l'ambiance étrange et onirique du texte... Rien que pour cela American Gods mériterait une place de choix dans votre bibliothèque.
 
Concernant le roman en lui-même, c'est un véritable coup de cœur ! J'en ai savouré chaque page, chaque ligne, emportée par l'imagination débordante et la plume vivante de Neil Gaiman.
J'ai adoré cette idée de combat entre les anciens dieux, oubliés de tous, obligés de vivre d'arnaques et d'expédients à défaut de sacrifices et de vénérations, et les nouveaux "dieux" créés de toute part par la société de consommation américaine, fiers et puissants, bien décidés à conquérir le monde. Un monde qui change, où certaines choses semblent condamnées à disparaître, mais pas sans un baroud d'honneur.
La guerre avait commencé et nul ne le voyait. L'orage se rapprochait et nul ne le savait.
Les personnages sont variés et profonds, tous plus originaux les uns que les autres. J'ai aimé tout particulièrement Ombre, personnage solitaire et détaché de tout qui se dévoile petit à petit. Je l'ai trouvé vraiment attachant avec ses failles et ses espoirs. Personne dans ce roman n'est ce qu'il semble être au premier abord, les surprises et révélations sont nombreuses.
L'intrigue est tortueuse à souhait, il y a de l'action et des moments d'introspection, des rebondissements et du suspense, de l'amour et de la trahison, des rêves et de la magie. Le rythme est tantôt rapide, tantôt lent, comme une bataille qui  se prépare. Les propos sont intelligents et donnent souvent à réfléchir sur le monde actuel, l'histoire est passionnante et l'ambiance est envoûtante.

Pour résumer, American Gods est un roman captivant, épique, et d'une grande originalité. Je vous le recommande sans hésiter : que vous aimiez les mythologies anciennes, les romans fantastiques modernes ou les romans d'aventure et d'action je suis certaine que vous y trouverez votre compte.
 
Voici quelques photographies pour que vous puissiez vous faire une idée du livre. Il est vendu emballé en librairie, et vu son prix il vaut mieux savoir à quoi il ressemble avant de l'acheter. Cliquez sur les photos pour les visualiser en plein écran 😊

 
 
   


Un immense merci aux éditions Au diable vauvert pour ce sublime partenariat. J'ai tellement aimé cette lecture que je me suis empressée d'acheter la version illustrée de la novella qui fait suite à American Gods : Le monarque de la vallée. Je ne l'ai pas encore lu, mais l'objet livre en lui-même est très beau, avec une grande quantité d'illustrations.
 
 
 
 

vendredi 15 décembre 2017

Andrée la papivore a testé : La visite guidée "Sorcellerie et occultisme à Lyon"

Aujourd'hui je vais vous parler d'une visite guidée que j'ai faite il y a quelques semaines. Outre le fait qu'elle est passionnante, elle est organisée par un auteur lyonnais que vous connaissez peut-être : Nicolas Le Breton. Son dernier roman, Sherlock Holmes aux Enfers, vient de sortir, mais il est également l'auteur du diptyque Les âmes envolées / Les cœurs enchaînés, de la trilogie La geste de Lyon et de Grands criminels lyonnais.
 
Quelques titres de Nicolas Le Breton
 
Cette visite guidée a lieu régulièrement, une fois par mois cet hiver, puis une fois par semaine à partir de mars. Ce serait dommage de passer à côté car elle vous permet de découvrir un nouvel aspect de Lyon, sombre et mystérieux. Que vous soyez lyonnais ou simplement de passage dans notre belle ville je vous garantis que vous l'apprécierez ! 



« Cherchons l’hérétique ! C’est sur ces mots que nous débuterons notre quête périlleuse ; guidés par Nicolas Le Breton alias Esquirol l’occultiste, nous irons débusquer les moins fréquentables des Lyonnais de l’histoire.
De l’ultime procès en sorcellerie français qui vit brûler vingt victimes, jusqu’aux hosties sanglantes de l’abbé Boullan, c’est toute une infra-sociologie qui se révèle, un miroir en négatif de notre Occident rationnel.
Car la sorcellerie est l’expression de la révolte sociale, mais aussi le véhicule de la toute-puissance de l’inconscient. Combien furent-ils, à rechercher l’inspiration divine ou démoniaque dans les horreurs et le stupre ? Combien de fêlés illuminèrent-ils la nuit des caves lyonnaises, le secret des appartements, en recherche de spiritualité, de liberté ou de pouvoir ?
»
Le ton est donné dès l'apparition de Nicolas Le Breton. Costume soigné façon XIXème siècle, chapeau rond et canne ornée d'un crâne argenté, nous n'avons pas devant nous un guide classique, mais Esquirol l'occultiste qui va nous initier aux mystères de sa ville.
Religieux pervertis, sociétés secrètes, magie ou sorcellerie, rites anciens et exorcismes, Nicolas le Breton / Esquirol l'occultiste nous plonge dans les recoins obscurs de l'histoire lyonnaise avec passion et humour. Les anecdotes sont nombreuses, illustrées par les lieux devant lesquels nous nous arrêtons ou par des projections de portraits anciens (ayant fait la visite de jour, les projections ont été remplacées par les vues d'un carnet illustré par l'auteur).
 
Il y a un travail de recherche et de documentation sérieux et exhaustif derrière cette visite, et toute l'expérience acquise par Nicolas Le Breton lorsqu'il était guide pour l'Office du tourisme de Lyon. La visite est passionnante et enrichissante, nous apprenons beaucoup sur l'histoire de la ville et cela nous permet de mieux comprendre certains faits actuels...
Moi qui aime l'histoire et les mystères, je me suis régalée ! Alors, êtes-vous prêts à tenter l'expérience ?

 
  
 
 
Informations pratiques :
 
Tarifs :
  • 13 € pour le plein tarif
  • 9 € pour les étudiants / scolaires / bénéficiaires d'aides sociales
 
Durée de la visite : 2 heures environ
 
Conditions particulières : Prévoir de bonnes chaussures de marche, il y a des pentes (goudronnées) et des escaliers (vertigineux 😉) à descendre. La visite débute sur le plateau de la Croix-Rousse et se termine à Saint Nizier, sur la presqu'île.
 
 
Renseignements :
 
 
 
 
Le flyer de la visite (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
 
 
 
 

mardi 12 décembre 2017

Le Prix Littéraire de l’Imaginaire de BooktubersApp, première édition (#PLIB2018)



Le #PLIB2018, qu'est-ce que c'est ?
 
Le #PLIB2018, ou Prix Littéraire de l’Imaginaire de BooktubersApp, est un tout nouveau prix littéraire destiné à récompenser un livre de SFFF (science-fiction, fantasy et fantastique) élu par un jury de blogueurs et de booktubeurs.
Ce tout nouveau prix littéraire est organisé à l'initiative de Céline et Yannick de BooktubersApp et de quatre blogueurs et booktubeurs : Lecture en B, Hélène Ptitelfe, Patatras et Wyrow.
 
 
Le #PLIB2018, comment ça marche ?
 
Après une phase d'inscription, 77 jurés (dont je fais partie) ont été retenus. Les membres du jury ont eu un peu plus d'un mois pour proposer entre un et trois titres relevant des littératures de l'imaginaire (jeunesse et adulte confondus) : uniquement des romans, des volumes uniques ou des premiers tomes quand il s'agissait de séries, hors auto-édition, parus en 2017.
Après cette phase de proposition la liste des titres retenus pour la présélection a été mise en ligne afin que les jurés puissent y sélectionner 7 titres qui seront les finalistes du prix. Restera alors à lire ces livres, à publier nos avis et à voter pour le gagnant.
 
 
Les moments clés du #PLIB2018 :
 
  • Inscription des membres du jury : 30 septembre 2017 au 29 octobre 2017
  • Proposition des 3 titres par les membres du jury : 29 octobre au 5 décembre 2017
  • Clôture de la liste des propositions : 5 décembre 2017
  • Pré-sélection : 1er janvier au 28 février 2018
  • Vote des 7 titres finalistes : 28 février 2018
  • Annonce des 7 titres finalistes : 6 mars 2018
  • Lecture des 7 livres finalistes (obligatoire) : 6 mars 2018 au 30 septembre 2018
  • Envoi des formulaires de votes pour le gagnant du prix : 31 août 2018
  • Vote pour le gagnant : 30 septembre 2018
  • Annonce du gagnant : 16 octobre 2018
 
 
Quel est l'intérêt du #PLIB2018 ?
 
L'intérêt principal est de donner de la visibilité aux œuvres qui nous ont plu. Imaginez, 77 chroniques de lecture pour chacun des titres sélectionnés et un prix décerné à l'auteur que les lecteurs auront plébiscité ! Moi qui aime promouvoir des romans peu ou pas connus, je ne pouvais pas passer à côté de cette opération !
Vous pourrez retrouver tous les avis de lecture sous la référence #PLIB2018 sur les blogs et chaînes Youtube des jurés, sur le forum de BooktubersApp ainsi que sur de nombreux réseaux sociaux : Facebook, Instagram et Twitter.
 
 
Mes propositions pour le #PLIB2018 :
 
Il m'a été difficile de ne sélectionner que trois titres car j'aurais voulu donner leur chance à tellement d'auteurs... Voici néanmoins les romans que j'ai proposé : La maison bleu horizon de Jean-Marc Dhainaut que j'ai adoré, et deux romans qui sont dans ma PAL en attente d'être lus et dont j'apprécie beaucoup le travail des auteurs : Où s'imposent les silences d'Emmanuel Quentin et Sherlock Holmes aux enfers de Nicolas Le Breton.

  
 
 
 
Les titres retenus pour le #PLIB2018 :
 
Plus de 80 titres ont été retenus pour la pré-sélection. Il y a de la fantasy et de la science-fiction, du thriller et de la romance fantastique, du jeunesse et de l'adulte, du francophone et du non francophone... il y en a pour tous les goûts ! Je ne connais pas tous les titres ni tous les auteurs proposés par les jurés, mais cette liste m'a vraiment donné envie d'en découvrir la plupart. 
Les titres retenus pour la pré-sélection sont visibles ICI avec leurs fiches techniques et quatrièmes de couverture, j'espère que cela vous donnera des idées lecture en attendant de découvrir qui sont les finalistes.
 
 
 
 

jeudi 7 décembre 2017

La guerre à la politesse est un combat sans merci !, par Gaspard De Lalune

Fiche technique :

Auteur : Gaspard De Lalune
Titre : La guerre à la politesse est un combat sans merci !
Editeur : Les éditions Textuel
Nombre de pages : 64
Date de parution : Octobre 2017


Quatrième de couverture :

Ce livre réjouissant combine avec panache humour et graphisme.
Entre pop culture et esthétique Belle Époque, il présente de vraies / fausses planches encyclopédiques, publicités et gravures anciennes malicieusement détournées au service de jeux de mots pas toujours polis.
Alors imposteur ou génie méconnu ? Suivez Gaspard De Lalune, artiste Dada prolifique, dans ses très visuels calembours délicieusement absurdes et franchement impertinents.


Avis :

Tout est dit, ou presque, dans la quatrième de couverture. Si vous êtes à la recherche d'un cadeau de Noël original n'allez pas plus loin, La guerre à la politesse est un combat sans merci ! est fait pour vous !
 
La guerre à la politesse est un combat sans merci ! est un très bel album grand format, avec couverture cartonnée et verni sélectif, composé de planches toutes plus jouissives les unes que les autres. Sous forme de publicités anciennes ou de planches encyclopédiques de style Deyrolle (vous savez, ces planches murales que l'on pouvait trouver dans les salles de classes il y a quelques décennies) l'auteur nous propose une multitude de calembours. Certains jeux de mots sont plus fins que d'autres, ou de meilleur goût, mais tous sont extrêmement travaillés et donnent à réfléchir. Expressions détournées, références cinématographiques ou musicales, parfois historiques, ces calembours font appel à la pop culture. Pour schématiser, si vous connaissez les Beatles et les X-Men vous n'aurez pas de problèmes de compréhension. La plupart des jeux de mots sont à base d'homophonies, donc si vous ne les comprenez pas lisez-les à voix haute, vous saisirez ainsi plus facilement les astuces et les références 😉
Pour ma part ces calembours m'ont beaucoup fait rire. Certains m'ont vraiment donné du fil à retordre mais j'ai passé de bons moments à tenter d'en saisir les subtilités. C'est absurde, parfois débile, mais qu'est-ce que ça fait du bien !
 
Gaspard De Lalune signe donc ici un très bel album original et convivial (je ne vous raconte pas les délires en famille pour tenter de comprendre certains jeux de mots !) qui se déguste petit à petit. Vous allez sourire, vous allez rire, et surtout vous allez faire travailler vos cellules grises.
 
Une image valant mieux que mille mots, voici quelques extraits de La guerre à la politesse est un combat sans merci !. Vous excuserez la qualité moyenne des photographies, l'album est trop grand et trop beau pour que je puisse le scanner sans dommages... Un petit clic sur chaque illustration la fera apparaitre en grand format. Profitez-en bien 😊


   
 
 
   
 
 
 
 

lundi 4 décembre 2017

Une vie exemplaire, de Jacob M. Appel

Fiche technique :

Auteur : Jacob M. Appel
Traducteur : Anne Renon
Titre : Une vie exemplaire
Editeur / Collection : Editions de La Martinière / Littérature
Nombre de pages : 286
Date de parution : Octobre 2017


Quatrième de couverture :

Jeune cardiologue éminent, père de deux adorables petites filles, le docteur Jeremy Balint est un homme qui a réussi sa vie. D'autres que lui, apprenant que leur femme dévouée les trompe depuis des années avec un collègue, se laisseraient emporter par la rage.
Pas Jeremy Balint.
Jeremy Balint va prendre son temps, car Jeremy Balint est un sociopathe. Avec méthode et patience, il va organiser l'élimination de son rival.
Et ce n'est que le début.
De nombreux romans mettent en scène des psychopathes, mais jamais un écrivain n'était parvenu à nous plonger avec autant d'acuité dans les arcanes de leur esprit. Jeremy Balint ne nous cache rien. Ne nous épargne rien. Il ne voit tout simplement pas le mal comme nous.


Avis :

Je tiens tout d'abord à remercier les Editions de La Martinière pour ce service de presse. Une vie exemplaire est un roman intéressant à plus d'un titre, et même si je m'attendais à quelque chose de plus palpitant au vu de la quatrième de couverture j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
 
Jacob M. Appel, romancier et nouvelliste américain, a exercé en tant que psychiatre à New York où il a été amené à collaborer avec les services de police. Il s'est servi de son expérience des sociopathes / psychopathes (les deux termes sont interchangeables) pour écrire ce roman qui nous plonge dans l'esprit d'un criminel à figure d'ange.
« Trop souvent, la littérature nous porte à imaginer que ces monstres d'immoralité évoluent en marge de la société, au plus bas de l'échelle, tel le Raskolnikov de Dostoïevski. Cependant, la révélation des derniers scandales financiers et autres systèmes de Ponzi nous a permis de prendre conscience que des personnes dénuées de sens moral gravitent aussi dans les hautes sphères du pouvoir, qu'il soit financier, législatif ou médical. Ils sont là, tout autour de nous, souriant et perpétrant le mal. »
Jeremy Blint est un symbole de réussite sociale : chirurgien brillant et reconnu par ses pairs malgré son jeune âge, il a épousé une femme ravissante. il a deux petites filles adorables, une belle maison, une vie confortable sans aucun souci matériel. Le jour où il comprend que sa femme le trompe avec un collègue, il décide de régler le problème. Pas en divorçant comme le feraient les gens "normaux", car cela mettrait en péril l'équilibre parfait de son existence, mais en tuant l'objet du désir de son épouse : plus d'amant, plus de problème ! Rien de plus simple semble-t-il. Organisé, froid et méthodique, Jeremy va mettre au point un plan qu'il juge infaillible pour se débarrasser de son rival sans être suspecté.
 
Avec une écriture fluide et agréable à lire, Jacob M. Appel nous plonge dans les pensées d'un sociopathe qui s'ignore. En perpétuel décalage, Jeremy doit sa survie en société à la chance et au manque de perspicacité de sa famille et de ses connaissances. Froid, distant, il ne ressent rien. Avec lui tout passe par la réflexion et non par les émotions. Il analyse les situations et adopte alors le comportement que l'on attend de lui, avec plus ou moins de succès, mais sans s'investir émotionnellement, car il en est incapable. Alors forcément le lecteur reste à la surface du personnage, il découvre son mode de pensée mais n'arrive pas à entrer véritablement dans sa tête. Je n'ai rien ressenti pour Jeremy, ni attachement ni dégoût, juste de la curiosité quand à l'avancée de son projet. Nous assistons à la préparation du meurtre entre deux scènes de vie familiale et/ou professionnelle. Quelques événements inattendus viennent compliquer le déroulé du plan mais il n'y a rien là de bouleversant : malgré deux surprises dans le dernier quart de l'intrigue tout parait linéaire, à l'image des pensées de Jeremy.
Une vie exemplaire est un roman intéressant mais pas palpitant. Nous ne sommes pas dans Dexter et ce n'est clairement pas ce que voulait l'auteur. Le côté froid et détaché du roman le rend effrayant, mais pas immédiatement à la lecture, plutôt lorsque l'on y repense, une fois les dernières pages tournées...
 
 
 

samedi 2 décembre 2017

Hysteria Lane, par Alex Carter

Fiche technique :
 
Auteur : Alex Carter
Titre : Hysteria Lane, l'impitoyable loi des séries
Editeur / Collection : Belfond / Littérature contemporaine
Nombre de pages : 560
Date de parution : Octobre 2017


Quatrième de couverture :

Plongez dans l'univers des tournages de séries à Hollywood, la capitale mondiale du divertissement. Vous avez aimé Desperate Housewives ou Vampire Diaries ? Vous allez adorer Hysteria Lane.

Laure dirige une société de relations publiques dans le cinéma à Hollywood. Quand son boyfriend part travailler en France et que sa meilleure amie (et associée) s'en va assister au tournage du film réalisé par son fiancé, Laure se pose des questions sur le sens de sa vie. Et lorsqu'elle rencontre un acteur canadien d'une grande beauté qui n'a pas encore percé, elle réalise que son destin est de produire une série. Mais quelles sont ses motivations réelles : le séduire, lui procurer le rôle dont il a besoin pour se faire connaître ? Ou bien est-ce une véritable vocation ?
Elle va découvrir que, derrière les paillettes, Hollywood est un monde impitoyable pour une jeune femme à l'expérience limitée. Heureusement, Laure ne manque ni de charisme ni de relations pour se sortir des pires situations...


Avis :

Hysteria Lane est le spin-off de la trilogie Movie Star dont j'avais lu le premier tome il y a un peu plus d'un an. Si vous avez apprécié Movie Star il n'y a aucune raison que vous n'aimiez pas Hysteria Lane. Et si vous n'avez pas lu la trilogie pas de soucis, les quelques références aux précédents romans sont clairement explicitées en notes de bas de page.

Nous retrouvons dans Hysteria Lane Ophélie et sa meilleure amie Laure qui ont créé leur société de relations publiques à Hollywood. Alors qu'Ophélie était l'héroïne de Movie Star, elle passe ici au second plan ; c'est néanmoins un plaisir d'avoir de ses nouvelles et de la voir intervenir dans l'intrigue, même de manière limitée. Laure est donc devenue le personnage principal du roman. Je dois avouer que j'ai eu du mal à la supporter au début, avec son côté obsédée hystérique et immature qui fait des scènes toutes les cinq minutes, mais passé le premier quart du roman j'ai commencé à m'attacher à elle et à la suivre avec plaisir. Le fait que ce soit elle qui raconte son histoire y est également pour beaucoup : au plus près de ses pensées et de ses émotions on ne peut que comprendre ses actions, même les plus folles. Les autres personnages principaux sont assez riches et variés, il y a les sympathiques que l'on apprécie dès la première rencontre et ceux que l'on déteste sans hésiter. Les voir évoluer dans le microcosme hollywoodien, entre coups fourrés et entraide, est un régal.
Le contexte du roman est très intéressant, c'est clairement ce que j'ai préféré. On y découvre comment se crée une série télévisée, de la première idée jusqu'à la diffusion. L'auteur a travaillé pendant plus de vingt ans dans le cinéma. Il connait bien ce milieu et se sert de cette expérience pour donner de la crédibilité à l'intrigue. Les références cinématographiques sont nombreuses, jusque dans les titres des chapitres, et donnent envie de (re)voir films et séries.
Concernant la partie romance, je ne me suis pas ennuyée une seule fois. Il y a beaucoup de rebondissements, des scènes de sexe et des scènes de tendresse, de l'amour et de la haine, des rires et des pleurs. C'est moderne, explicite, et sans niaiseries. De plus vu la tournure des évènements, impossible de savoir à l'avance si la fin sera un happy end ou non, et ça j'ai vraiment apprécié.
 
Merci aux éditions Belfond pour ce sympathique partenariat qui m'a fait passer un chouette moment de lecture 😊 Si vous avez aimé Movie Star n'hésitez pas à lire Hysteria Lane. Si vous recherchez une romance moderne se déroulant dans l'univers des séries télévisées n'hésitez pas à lire Hysteria Lane. Bref, n'hésitez pas à lire Hysteria Lane 😉
 




dimanche 26 novembre 2017

L'autre Côté de nulle part, de Jean-Pierre Fontana

Fiche technique :
 
Auteur : Jean-Pierre Fontana
Titre : L'autre Côté de nulle part
Editeur : Armada
Nombre de pages : 286
Date de parution : Octobre 2017
 
 
Quatrième de couverture :
 
Jean-Pierre Fontana maîtrise un grand nombre de genres littéraires, mais c’est dans l’art subtil de la nouvelle qu’il excelle.
Lire ses nouvelles, c’est s’immerger avec plaisir au coeur de mondes insolites que son style actif et imagé évoque de façon quasi cinématographique. Et en technicolor encore !
Après l’important recueil Souvenirs de Demain, paru chez le même éditeur, L’autre Côté de nulle part vient compléter la palette aux multiples talents de l’auteur. Il nous ouvre d’autres portes inattendues car rien ne fait peur à ce diable d’homme, incapable de résister, pour peu qu’on le lui demande, à de nouvelles expérimentations.
 
 
Sommaire des nouvelles :
 
✵ L'Ombre portée
✵ Chronoléthite
✵ La Cité sous le volcan
✵ Le Martien
✵ La Collectionneuse
✵ L'Homme noir
✵ Circé II ou Les proies de Céliamonde
✵ L'Enfant à l'étoile
✵ La Clostro
✵ L'Autre côté de nulle part
✵ Monsieur Verbronq
✵ Le Chat et le rat
✵ Bienvenue parmi Nous
✵ La Martienne
✵ Le Jour où la pluie
✵ Demain matin au chant du colt
 
 
Avis :
 
En quinze nouvelles et une œuvre musicale (malheureusement sans musique), Jean-Pierre Fontana nous entraîne dans son imaginaire riche et imagé, de L'autre Côté de nulle part.
 
Je ne détaillerais pas les nouvelles pour vous laisser le plaisir de la découverte, surtout que certaines sont vraiment très courtes, mais sachez qu'elles vous aideront sans difficulté à vous évader de votre quotidien. Avec elles j'ai voyagé, j'ai frémi, j'ai ri et j'ai été émue, j'ai rêvé et je me suis posée quelques questions.
Jean-Pierre Fontana a une plume directe et descriptive, les décors sont bien plantés et les actions bien décrites, j'ai facilement été transportée, un peu comme si je regardais défiler l'histoire sur un écran. Certains  textes sont des inédits, les autres sont les versions revues et corrigées de nouvelles auparavant publiées dans des revues aujourd'hui introuvables, et pour cause : certains écrits remontent aux années 1960 ! Ce sont plus de cinquante ans d'inspirations de toutes sortes qui peuplent les pages de ce sympathique recueil. Il y en a pour tous les goûts, ou presque, en allant du fantastique à l'horreur, en passant par la science-fiction et l'aventure. Impossible de s'ennuyer en lisant la plume de Jean-Pierre Fontana, je regretterais juste le coté tragique quasi systématique de ces nouvelles : rien de bien gênant cependant pour peu que l'on ne lise pas le recueil d'une traite.
 
Un grand merci aux éditions Armada et au site Babelio pour cette belle découverte faite dans le cadre de l'opération Masse critique.



jeudi 16 novembre 2017

Seules les femmes sont éternelles, de Frédéric Lenormand

Fiche technique :

Auteur : Frédéric Lenormand
Titre : Seules les femmes sont éternelles
Série / Volume : Loulou Chandeleur, volume 1
Editeur : Editions de La Martinière
Nombre de pages : 286
Date de parution : Novembre 2017


Quatrième de couverture :

Au début de la guerre de 1914, un policier décide de revêtir une identité féminine pour échapper à la mobilisation. Ray Février devient « Loulou Chandeleur », détective privé en bas de soie et chapeau à voilette. Ray-Loulou se rend compte qu’il est aussi bon flic en robe qu’en pantalon, et peut-être meilleur homme qu’auparavant.
Aux côtés de la patronne de l'agence de détectives, la charmante Miss Barnett – qui ne connaît pas son secret –, Loulou enquête sur une intrigante affaire de lettres de menaces. Quand le maître chanteur commence à mettre son plan à exécution et que les meurtres se multiplient, notre étonnant duo plonge dans une succession de surprises et de pièges périlleux.
Entre 1914 et 1918, ce sont les Françaises qui ont fait vivre le pays. Ce roman raconte leur émancipation et la difficulté d’être une femme en temps de guerre... surtout quand on n'en est pas une.


Avis :

Je connaissais Frédéric Lenormand pour sa fameuse série Voltaire mène l’enquête qui mêle avec brio humour, enquêtes et faits historiques. L'auteur signe avec Seules les femmes sont éternelles le premier tome d'une nouvelle série de romans policiers historiques ayant pour cadre la première guerre mondiale, et c'est une belle réussite.

Raymond Février, inspecteur de police efficace et doué d'empathie, est surnommé "le Samaritain". Quand il reçoit son ordre de mobilisation, Ray est désespéré. Bien conscient des ravages de la guerre, il refuse de mourir bêtement au fond d'une tranchée comme tant d'autres. Il veut survivre, quitte à passer pour un lâche, mais peu d'options se présentent à lui pour éviter une incorporation qui semble inévitable. Une rencontre lui apportera la solution : il deviendra femme. Raymond Février est mort, vive Louise Chandeleur ! C'est sous cette nouvelle identité que débutera sa nouvelle vie et sa nouvelle carrière de détective privé(e).

L'histoire d'un homme qui se déguise en femme pour échapper aux horreurs de la guerre peut vous sembler connue. Elle est en effet librement inspirée de l’histoire vraie de Paul Grappe dont la vie a notamment été adaptée à l’écran par André Téchiné (Nos Années folles) et plus récemment en bande dessinée par Chloé Cruchaudet (Mauvais genre). Mais l'inspiration s'arrête au travestissement, l'histoire et l'ambiance de Seules les femmes sont éternelles sont totalement différentes des titres précédemment cités.
L'enquête policière, une sombre histoire de chantage accompagné de morts violentes, est bien menée. Les fausses pistes et les rebondissements sont nombreux, et même si j'ai découvert le coupable assez tôt j'ai eu de nombreux doutes tout au long du déroulé des investigations. Cette enquête est un bon prétexte à l'étude de la société : nos héroïnes parcourent Paris à la recherche de la vérité et nous font ainsi découvrir un monde où les hommes sont progressivement remplacés par les femmes dans (presque) toutes les branches de la société, où la débrouillardise est de mise et où le troc s'organise. Cette description de la vie quotidienne en 1914 est vivante et passionnante, j'ai adoré !
Autre point fort du roman, les personnages ! Ceux-ci sont vraiment bien croqués, j'ai trouvé les personnages principaux attachants et j'ai beaucoup aimé les relations qui s'instaurent entre Loulou, qui peine à entrer dans son rôle de femme, et sa patronne Cecily, jeune et naïve, qui interprète de travers tous les signes comportementaux de son enquêtrice.
L'humour est omniprésent. Il balance entre ironie et cynisme, mais le résultat est là : le lecteur a le sourire aux lèvres tout au long de sa lecture. Une certaine gravité ambiante est également présente, certains faits ou réflexions de Ray/Loulou donnent à réfléchir, mais l'humour prédomine largement. La plume de l'auteur est agréable à lire, c'est rythmé et très intéressant, les pages défilent sans que l'on s'en aperçoive.

Pour conclure, je vous laisse méditer sur ces quelques lignes extraites du roman en espérant vous avoir donné envie de découvrir cette excellente histoire. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire Seules les femmes sont éternelles et j'ai hâte de retrouver nos deux héroïnes dans une nouvelle enquête.
« Le pire dans cette guerre n'était pas les combats, les privations, les destructions, les blessures ; c'était ce qu'elle faisait aux gens à l'intérieur. Ces malheurs arrivaient par l'inertie du peuple. L'abattoir n'existait que par le consentement des veaux. La catastrophe ne s'imposait à nous que par le nombre de ceux qui l'acceptaient, telle était la vraie lâcheté. Le renoncement de la masse créait l'abîme, cet abîme n'existait que parce que nous le voulions bien. La lâcheté créait de la résistance. Il avait davantage raison que ceux qui avaient dit oui au massacre : il était en vie.
Il n'avait tué personne en refusant d'aller se faire tuer. Il avait échangé un mort de moins contre une femme de plus. Il n'y avait là rien d'infamant pour la société, une femme vivante valait bien un soldat mort.
»