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mercredi 6 juin 2018

La forme de l'eau, par Guillermo del Toro et Daniel Kraus (version audio)

Fiche technique :

Auteurs : Guillermo del Toro et Daniel Kraus
Lu par : Manon Jomain
Titre : La forme de l'eau
Editeur : Hardigan
Durée de lecture : 11 h 58
Date de parution : Avril 2018


Présentation éditeur :

Nous sommes en 1963, et Elisa Esposito survit tant bien que mal. Née muette, abandonnée par sa famille, elle travaille de nuit comme femme de ménage au Centre Occam de recherche aérospatiale.
Un soir, elle surprend quelque chose qu'elle n’était pas censée voir : un homme amphibie prisonnier d'une cuve, qui doit être étudié par les scientifiques pour faire avancer la course à l'espace de la Guerre Froide. La créature est terrifiante, mais aussi magnifique - elle fascine Elisa. Utilisant la langue des signes, celle-ci établit une communication. Bientôt, la créature devient sa seule raison de vivre.
Pendant ce temps, Richard Strickland, le militaire brutal qui a capturé la créature en Amazonie, envisage de la disséquer avant que les Russes ne tentent de s'en emparer. Elisa doit tout risquer pour sauver la créature. Avec l'aide d'une collègue qui souffre du racisme ambiant et d'un voisin malchanceux qui n'a plus rien à perdre, elle met au point un plan d'évasion. Mais Strickland ne l'entend pas de cette oreille. Et les Russes sont bel et bien sur l'affaire...
Le fantastique, la romance et l'horreur s'entremêlent dans une histoire d'amour obsédante et tragique, qui a remporté le Lion d'or du meilleur film à la Mostra de Venise en 2017.


Avis :

La forme de l'eau est tout d'abord un film fantastique de Guillermo del Toro, sorti sur les écrans français en février dernier. Son adaptation en roman, coécrit par Daniel Kraus, a été publiée en mars par les éditions Bragelonne dans une belle version reliée et illustrée. Voici enfin la version audio, en exclusivité chez Audible depuis le mois d'avril. Je n'ai pas vu le film, j'hésitais à acheter le roman, mais grâce à Audible j'ai pu découvrir cette histoire qui me tentait beaucoup : merci à eux pour ce sympathique partenariat !
 
La forme de l'eau est une belle histoire, violente, romantique et légèrement fantastique. Elle met en scène des personnages plus ou moins torturés, qu'il s'agisse des humains ou de la divinité aquatique capturée en Amazonie. Bien qu'ils soient un peu trop stéréotypés et prévisibles, j'ai bien aimé suivre leurs différents parcours. Les principaux personnages appartiennent tous à des minorités, invisibles et discriminées dans l'Amérique des années 1960 : femmes, handicapés, personnes de couleurs, homosexuels, ils vont prendre peu à peu conscience de leur place dans la société et du rôle qu'ils peuvent jouer. Par opposition Richard Strickland, militaire œuvrant pour la toute puissance des Etats-Unis, va peu à peu sombrer dans une folie destructrice qui n'épargnera rien ni personne.
J'ai apprécié l'ambiance et les thèmes développés dans ce roman : l'horreur de la guerre et les dégâts qu'elle inflige par ricochets, la lutte pour la suprématie militaire entre Russes et Américains, les sacrifices qu'exige le dévouement à une cause, le réveil des minorités et leurs premières revendications... L'ambiance générale est oppressante, électrique. Il suffit d'une étincelle pour que tout bascule dans l'horreur. Du coup l'histoire d'amour improbable qui débute entre la créature et la douce Elisa est une bouffée d'oxygène bienvenue. L'intrigue générale est intéressante. elle n'est pas linéaire, il y a une alternance entre différentes histoires qui se télescopent peu à peu. Passé et présent se répondent et permettent de bien appréhender la personnalité profonde des personnages.
 
Le reproche que je ferais à ce livre audio concerne la narratrice. Je n'ai pas réussi à apprécier sa lecture et sa manière de jouer les différents personnages, trop artificielle, limite surjouée. J'ai eu beaucoup de mal à me concentrer sur le son de sa voix, surtout au début, même si j'ai fini par m'y habituer au fil du temps. Cela a rendu mon écoute laborieuse, et c'est vraiment dommage.
 
Dans l'ensemble, si je fais abstraction de la voix, j'ai bien apprécié La forme de l'eau. Je vous conseille de le tester avant de l'acheter, un extrait est disponible gratuitement sur le site d'Audible.



jeudi 26 janvier 2017

Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler, de Luis Sepúlveda

Fiche technique :
 
Auteur : Luis Sepúlveda
Traducteur : Anne Marie Métailié
Titre : Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler
Editeur : Métailié
Nombre de pages : 126
Date de parution : Janvier 2004
Public : à partir de 8 ans
 
 
Quatrième de couverture :
 
Zorbas le chat grand noir et gros a promis à la mouette qui est venue mourir sur son balcon de couver son dernier œuf, de protéger le poussin et de lui apprendre à voler. Tous les chats du port de Hambourg vont se mobiliser pour l’aider à tenir ces promesses insolites.
A travers les aventures rocambolesques et drôles de Zorbas et Afortunada, on découvre la solidarité, la tendresse, la nature et la poésie.
 
 
Avis :
 
Voici une magnifique histoire, drôle et émouvante, qui aborde avec simplicité des thèmes forts et positifs tels que le respect (des autres, de la nature, de la parole donnée), l'entraide et la tolérance.
« [...] il faut que tu saches qu'avec toi, nous avons appris quelque chose qui nous emplit d'orgueil : nous avons appris à apprécier, à respecter et à aimer un être différent. Il est très facile d'accepter et d'aimer ceux qui nous ressemblent, mais quelqu'un de différent c'est très difficile, et tu nous a aidé à y arriver. »
J'ai adoré ce conte animalier moderne, qui peut se lire aussi bien par de jeunes lecteurs que par des adultes. Tout le monde y trouvera son compte : entre l'écriture poétique de Luis Sepúlveda, les valeurs positives qui font du bien au moral et les personnages adorables et bien croqués, vous n'aurez que l'embarras du choix. Que vous soyez un amoureux des chats ou non, vous ne pourrez qu'aimer Zorbas et la sympathique bande de matous du port de Hambourg, vous désoler face aux dégâts engendrés par la pollution et vibrer devant cette tendre histoire d'amour et d'amitié. Les chapitres sont courts et s'enchainent sans peine, le vocabulaire est riche sans être compliqué, la lecture est fluide et rapide. Un petit bijou, parfait pour découvrir Luis Sepúlveda, un auteur que j'apprécie énormément.
 
A noter que l'Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler a été adaptée (librement) en dessin animé en 1999 sous le titre La mouette et le chat. Je ne l'ai pas vu, mais d'après la bande annonce les points principaux de l'histoire ont l'air d'être présents ; j'ai également l'impression que cette adaptation est destinée aux plus jeunes, qui pourront alors découvrir le livre en grandissant...



 
 
 

samedi 8 août 2015

Big Game, de Dan Smith

Fiche technique :

Auteur : Dan Smith
Traducteur : Cyril Laumonier
Titre : Big Game
Editeur / Collection : Michel Lafon / Jeunesse
Nombre de pages : 284
Date de parution : Mai 2015


Quatrième de couverture :

Comme tous les garçons de son village, et ce depuis des générations, Oskari doit accomplir le rite d’initiation qui fera de lui un homme. Sa mission : chasser un animal sauvage.
Livré à lui-même en plein cœur de la forêt boréale, il s’apprête à rentrer bredouille, lorsqu’un avion explose sous ses yeux. Près du lieu de l’accident, il découvre une capsule de sauvetage et à l'intérieur, un homme. Oskari est alors investi d’une nouvelle mission : le sauver des terroristes qui le pourchassent. Une aventure hors du commun qui sera pour lui l’occasion de découvrir la véritable signification du mot « courage ».


Avis :

J'ai lu Big Game dans le cadre d'un partenariat avec le site Livraddict et les éditions Michel Lafon. Un grand merci à eux pour m'avoir permis de découvrir ce roman jeunesse dépaysant et plein d'action.

Une fois n'est pas coutume, Big Game n'est pas un roman adapté au cinéma, mais un film (plus précisément un scénario) adapté en roman. Cela se sent au découpage, nerveux et haletant, où chaque court chapitre correspond à une action ou à un retournement de situation. Le rythme de lecture est rapide, le suspense est constant et les évènements s'enchaînent sans trop de temps mort. Même si l'intrigue semble improbable et tirée par les cheveux, le roman fonctionne très bien.
Je me suis prise au jeu facilement, tremblant pour le jeune Oskari, en oubliant totalement les grosses ficelles et les invraisemblances tant la lecture a été prenante. A mon avis, un(e) adolescent(e) devrait y prendre encore plus de plaisir que moi, car le héros leur ressemble sur certains points. Pas très sportif, peu sûr de lui, plein de doutes et victime d'un profond sentiment d'infériorité, mais voulant faire ses preuves et ne pas décevoir ses proches, Oskari est un jeune finlandais plein de ressources qui va tout mettre en œuvre pour réussir l'épreuve de son passage à l'âge adulte, à savoir ramener une proie aux hommes du village ; d'une tête de cerf Oskari passe allègrement à un président sain et sauf, mais peu importe, le principal est de ramener quelque chose, suivant en cela les préceptes ancestraux de la tribu :
« La forêt est un juge sévère, elle donne à chacun ce qu'il mérite. Nous devons savoir l'écouter, et nous battre bec et ongles pour notre proie. C'est ce que nous faisons depuis des siècles et ce que nous ferons pour des siècles. Rien ne nous est offert gratuitement. »

Les personnages sont intéressants, j'ai beaucoup aimé le décalage entre la fiction et ce que serait la "réalité" : l'ado qui doute devient un sauveur qui accompli des prouesses, et le président des Etats-Unis un homme un peu balourd qui se repose presqu'entièrement sur un jeune garçon de 12 ans. Les méchants sont vraiment méchants, même si leurs motivations sont simplistes, et n'hésitent pas à tuer pour arriver à leurs fins. Il y a des courses poursuites à foison, ça canarde et ça explose de tous les côtés, mais le roman laisse quand même la place à quelques petits passages d'introspection, où l'on découvre toute la beauté de la forêt boréale, et où l'on apprend à connaitre plus en profondeur nos deux héros.
 
Big Game est donc un roman jeunesse qui se lit très bien, qui possède le rythme frénétique d'un très bon film d'action, et que les adolescent(e)s féru(e)s d'aventures devraient apprécier tout particulièrement.


Notation :

7,5/10.


Pour les plus curieux d'entre vous, voici la bande annonce du film de Jalmari Helander et Petri Jokiranta dont est adapté le roman Big Game. Il n'y a malheureusement pas de sortie prévue en France pour l'instant...






samedi 4 juillet 2015

Doctor Who : À la croisée des mondes

Fiche technique :
 
Scénariste : Tony Lee
Illustrateurs : Mark Buckingham et Matthew Dow Smith
Traducteur : Yoann Boisseau
Titre : Doctor Who : À la croisée des mondes
Série / Volume : Doctor Who comics volume 8
Editeur : French Eyes
Nombre de pages : 100
Date de parution : Avril 2013
 
 
Quatrième de couverture :
 
Le Docteur, dernier survivant d'une race appelée les Seigneurs du Temps, voyage avec ses compagnons à bord du TARDIS, le célèbre vaisseau à l'apparence d'une cabine de police londonienne.
Avant de se poser sur une planète aux univers parallèles multiples dans le but d'y passer quelques jours de vacances, il est préférable de vérifier qu'elle n'est pas sur une faille temporelle instable, surtout lorsqu'un vaisseau sontarien vient s'y écraser, provoquant l'éclatement de tous les univers !
 
 
Avis :
 
J'ai eu la possibilité de lire Doctor Who : À la croisée des mondes grâce à l'opération Masse critique du site Babelio. Merci à eux, ainsi qu'aux éditions French Eyes, pour m'avoir fait parvenir ce comics.
 
Doctor Who : À la croisée des mondes contient deux histoires indépendantes sur le thème du voyage dans le temps et des mondes parallèles. Le Docteur est ici accompagné de Rory Williams et d'Amy Pond, ce qui situe clairement ces histoires dans le cadre de la onzième incarnation du Docteur, plus précisément les saisons 6 ou 7 de la série TV Doctor Who. Voilà pour le contexte. Maintenant, passons au contenu de la bande dessinée.
 
De gauche à droite : Rory, le Docteur et Amy
Histoire n° 1 :
En route pour assister à la finale de la coupe du monde de football au Wembley Station (1966), le TARDIS dépose les trois compagnons mille ans trop tôt, en plein conflit entre vikings et anglo-saxons. Le Docteur mettra en œuvre un moyen original pour pacifier une situation explosive.

Cette première histoire, assez courte, est pour moi la mieux dessinée. Les gros plans sont assez beaux et détaillés, et les personnages parviennent - un peu - à ressembler à leurs doubles de la série TV. Les autres cases sont par contre peu détaillées et plutôt moches, avec des personnages minimalistes et très peu de décors. L'histoire en elle-même est intéressante, l'ambiance est farfelue, j'ai passé un bon moment en la lisant.
 
Le Docteur, Rory et Amy
Histoire n° 2 :
Le Docteur, Amy et Rory passent quelques jours de vacances à Multiworld, un vaste complexe construit sur une fluctuation stabilisée de faille temporelle. Treize mondes différents permettent une immersion totale dans l'histoire de la Terre, à des périodes aussi différentes que la préhistoire, la conquête de l'ouest américain ou la seconde guerre mondiale. Les vacances se passent pour le mieux jusqu'à l'arrivée d'un vaisseau sontarien en piteux état...
 
Cette seconde histoire est plus développée et plus intéressante que la première. Elle fait intervenir de nombreux personnages, des technologies extraterrestres, il y a beaucoup d'action, de poursuites, de retournements de situation, le tout en étant fidèle à l'ambiance loufoque de la série TV. J'aurai pu prendre beaucoup de plaisir à la lire s'il n'y avait eu ces dessins approximatifs, bâclés, pour ne pas dire immondes ! Les personnages sont difficilement reconnaissables, tout en angles et en ombres, parfois à peine esquissés, avec des visages lisses, sans yeux ni bouche.


Ben Rory, où sont tes yeux ?! C'est normal que tu ne trouves pas le Docteur !
Les postures sont statiques et les couleurs ternes, pour résumer j'ai détesté. Et pourtant, je ne suis pas quelqu'un de difficile. 
Ces illustrations ont vraiment rendu la lecture de cette seconde histoire laborieuse, je n'ai malheureusement pas réussi à passer outre... C'est vraiment dommage car au final il ne me reste qu'une impression de grand gâchis.
 
Dernier point gênant, et je m'arrête là sinon vous allez finir par penser que je râle tout le temps (^_^') : il n'y a aucune séparation entre les deux histoires, si ce n'est une illustration grand format (et un changement radical de style !). Mais ce n'est pas une vraie séparation dans la mesure où des illustrations pleine page, il y en a même à l'intérieur des histoires ! J'aurais apprécié une page de titre au début de chaque histoire, ou alors un petit sommaire, avec le titre de l'histoire, le nom du dessinateur et la pagination ; ce n'est pas grand chose, mais c'est bien pratique et là cela m'a vraiment manqué car je ne sais pas qui de Mark Buckingham ou Matthew Dow Smith a réalisé les plus belles planches...
 
En conclusion, j'ai trouvé les histoires intéressantes et amusantes, bien dans l'esprit de la série TV, mais les illustrations sont vraiment trop inégales et ont un côté bâclé qui m'a vraiment gêné ; pour moi, il s'agit d'une bande dessinée à réserver aux fans inconditionnels de la série qui souhaiteraient absolument tout posséder...
 
 
Notation :
 
6,5/10.



 

dimanche 17 août 2014

La princesse des glaces, de Léonie Bischoff et Olivier Bocquet

Fiche technique :
 
Auteurs : Léonie Bischoff et Olivier Bocquet
Titre : La princesse des glaces
Editeur / Collection : Casterman / Univers d'auteurs
Nombre de pages : 128
Date de parution : Janvier 2014
 

Résumé éditeur :
 
Erica Falck, trentenaire installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise où elle écrit des biographies, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête, Erica est vite convaincue qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint. Stimulée par cette flamme naissante, Erica se lance à la conquête de la vérité et met au jour, dans la petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître, des secrets détestables. Bientôt, on retrouve le corps d’un peintre clochard : encore une mise en scène de suicide…
 

Critique :
 
A Fjällbacka, il n'y a pas de rideaux aux fenêtres. Ce n'est pas qu'il n'y a rien à cacher : c'est que tout le monde regarde ailleurs. Ce qui permet à certains secrets de rester enterrés pendant des décennies. Mais quand ils refont surface, personne n'en sort indemne. Personne.

La princesse des glaces est l'adaptation en bande dessinée de la première enquête d’Erica Falck et de Patrik Hedström, écrite par Camilla Läckberg en 2003.
N'ayant pas lu le roman original, je ne peux pas vraiment juger de la qualité de l'adaptation. Ce que je peux vous dire par contre, c'est que la bande dessinée se lit et se comprend très bien. Trois planches au début de l'album présentent les différents personnages de l'histoire, ce qui permet de rentrer facilement dans l'histoire. L'intrigue est prenante, les rebondissements sont nombreux, et le tout est agréablement illustré et mis en couleur (couleurs chaudes, lumineuses, pour les souvenirs d'enfance, couleurs plus froides pour l'enquête). Les personnages d'Erica et de Patrik sont vraiment attachants ; j'aurai aimé en apprendre plus sur leur histoire d'amour (un peu rapide dans la bande dessinée) qui contrebalance les meurtres sordides sur lesquels ils enquêtent : pour cela je vais me plonger dans le roman original. J'espère que le second volume des enquêtes d’Erica Falck et de Patrik Hedström sera également adapté en bande dessinée car j'ai vraiment aimé cette première histoire.
 

Notation :
 
8/10.
 
 
Voici deux planches pour vous faire une idée du travail des auteurs :
 
Présentation des personnages
 
Planche 01
 
 
 
 

jeudi 1 mai 2014

Charly 9, de Richard Guérineau

Fiche technique :

Auteur : Richard Guérineau
Titre : Charly 9
Editeur / Collection : Delcourt / Mirages
Nombre de pages : 128

Date de parution : Novembre 2013
 
 
Résumé :
 
Charles IX fut de tous les rois de France l'un des plus calamiteux. À 22 ans, pour faire plaisir à sa mère, il ordonna le massacre de la Saint-Barthélemy qui épouvanta l'Europe entière. Abasourdi par l'énormité de son crime, il sombra dans la folie. Transpirant le sang par tous les pores de son pauvre corps décharné, Charles IX mourut à 23 ans, haï de tous... Pourtant, il avait un bon fond.
 
 
Critique :
 
Cette bande dessinée est l'adaptation, très réussie, du roman de Jean Teulé Charly 9, paru aux éditions Julliard en 2009.
En ce qui concerne l'histoire, ce roman graphique est fidèle au roman de Jean Teulé, on y retrouve le même humour et les mêmes "péripéties" qui font sombrer ce pauvre Charles IX dans la folie : le massacre de la Saint-Barthélemy, imposé par sa mère et ses conseillers (où comment passer de "Un mort ?" à "Tuez-les tous !!"), le changement de date pour le commencement de l'année (où comment faire des milliers de morts à cause de traditions vestimentaires inadaptées), la fabrication de fausse monnaie pour lutter contre l'appauvrissement du pays, la distribution de brins de muguets aux habitants de Paris (où comment empoisonner des citadins affamés)... Quoi que tente Charles IX, cela se termine invariablement par une catastrophe.
Au niveau des dessins et du découpage de l'histoire, je dois dire que j'ai adoré le travail de Richard Guérineau. Le contraste entre le rouge et le noir pour les scènes de mort et de violence est tout simplement magnifique. J'ai également beaucoup aimé les références humoristiques à Peyo (Charles IX à la chasse ressemblant étrangement à Johan) ou à Morris (le portrait du roi façon Lucky Luke), cela permet d'alléger un peu le récit.
Pour résumer donc : une très bonne adaptation de roman, de l'humour, des anecdotes historiques qui vous donneront envie d'en savoir plus sur ce roi maudit, et un très beau travail de dessinateur. N'hésitez-pas, allez le découvrir !
 
 
Notation :
 
8.5/10.
 
 
Et voici, pour le plaisir des yeux, trois planches de Charly 9 :
 






 

mercredi 15 janvier 2014

Les cerfs-volants de Kaboul, de Khaled Hosseini

Fiche technique :

Auteur : Khaled Hosseini
Titre : Les cerfs-volants de Kaboul
Editeur / Collection : 10/18 / Littérature étrangère
Nombre de pages : 416
Date de parution : Septembre 2006
 
Résumé :
 
Bien que frères de lait, Amir et Hassan ont grandi dans des mondes différents : le premier est le fils d'un riche commerçant, le second est le fils de leur serviteur. Inséparables, liés par une même passion, les deux garçons se vouent une amitié indéfectible.
Mais ce lien va se briser à jamais. Alors que sous ses yeux Hassan subit une véritable ignominie, Amir reste pétrifié. Peur ? Lâcheté ? Honte ? Pris dans une terrible confusion des sentiments, il n'esquissera pas un geste pour sauver son ami.
Été 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux États-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. Il existe un moyen de te racheter, lui annonce la voix au téléphone. Mais ce moyen passe par une plongée au coeur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé.

 
Avis :

Bien qu'ayant entendu parler de ce roman en termes élogieux depuis plusieurs années, je n'avais jusqu'à présent pas vraiment eu envie de le lire. Était-ce parce qu'un auteur afghan écrivant une histoire sur l'Afghanistan me semblait être trop "à la mode" pour faire confiance aux critiques plus que positives qui fleurissaient partout ?
Toujours est-il qu'il y a quelques jours, je suis tombée par hasard sur le roman graphique en soldes chez France Loisirs. A moins de 5 € je ne prenais pas un grand risque. Je l'ai donc acheté... et dévoré dans la soirée. Dès le lendemain j'ai emprunté le roman original, que j'ai dévoré également.
J'ai découvert ici un magnifique - et émouvant - roman sur l'amitié, l'amour (filial) et la rédemption, avec en toile de fond une histoire de l'Afghanistan du début des années 1960 au début des années 2000. Le style de l'auteur est fluide et agréable, l'histoire passionnante et les personnages attachants. Accessoirement, j'ai également beaucoup appris sur l'Afghanistan (histoire, vie quotidienne, coutumes...), ce qui me permet d'appréhender autrement l'actualité...
 

Notation :
 
9/10.


Et voici le roman graphique tiré de ce magnifique roman. Paru aux éditions Belfond en 2011, j'ai trouvé que c'était une adaptation fidèle, très bien illustrée par Fabio Celoni.






 

mercredi 20 novembre 2013

Les zombies n'existent pas, de Sylvain Escallon

Fiche technique :

Auteur : Sylvain Escallon
Titre : Les zombies n'existent pas
Editeur / Collection : Sarbacane / BD
Nombre de pages : 120
Date de parution : Novembre 2013


Résumé :

Piquier tue. Il tue dans les villes – Rouen, St Brieuc, Paris… Il tue sans logique apparente. Mais il tue toujours selon le même rituel : une victime anonyme, un doigt coupé et un signe cabalistique tracé au sang, sur un mur.
Pourquoi ? Il l’ignore lui-même. C’est « la voix » dans sa tête qui le force à agir, interférence spectrale lui chuchotant ses consignes, comme des mélopées de cauchemar.
De son côté, l’inspecteur Kowalski enquête. Accumulant les indices, il dessine peu à peu le portrait-robot de son suspect – un raté, licencié de la vie, broyé dans les rouages de la matrice… jusqu’à ce qu’un nouveau rebondissement l’arrête : Piquier est mort depuis un an exactement !…


Critique :

Adaptation du roman Lazarus d’Emanuel Dadoun paru aux éditions Sarbacane en 2010, Les zombies n'existent pas est la première bande dessinée publiée par un tout jeune scénariste / dessinateur, Sylvain Escallon.
L'intrigue est très prenante, on ne s'ennuie pas une seconde. Le rythme de l'histoire est tantôt lent, tantôt rapide, les rebondissements nombreux, le fait de passer du point de vue de l'inspecteur Kowalski à celui du tueur est très intéressant. On se laisse porter par le style de l'auteur, dont les masses d'encre noire traduisent bien l'ambiance sombre et angoissante qui se dégage de l'histoire... 
Habituellement, je ne suis pas trop fan de ce genre de dessins, mais cela ne m'a pas empêchée d'apprécier la bande dessinée... qui m'a donné envie de découvrir le roman dont elle est tirée.


Voici des exemples du style de Sylvain Escallon :
Source : http://editions-sarbacane.com/les-zombies-nexistent-pas/
Dédicace de l'auteur. Festival Sang d'encre de Vienne, 17 novembre 2013.



Note :

7,5/10.