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lundi 23 mars 2020

Les chevaliers du Tintamarre, de Raphaël Bardas

Fiche technique :

Auteur : Raphaël Bardas
Titre : Les chevaliers du Tintamarre
Editeur : Mnémos
Nombre de pages : 272
Date de parution : Février 2020


Quatrième de couverture :

Avant d’être héros, chevalier ou prince, il faut savoir lever le coude !

Silas, Morue et Rossignol rêvent d’aventures et de grands faits d’armes tout en vidant chope de bière sur chope de bière à la taverne du Grand Tintamarre, qu’ils peuvent à peine se payer.
Lorsque la fantasque et très inégalitaire cité de Morguepierre, entassée sur les pentes d’un volcan, devient le théâtre d’enlèvements de jeunes orphelines et voit des marie-morganes s’échouer sur ses plages, les trois compères se retrouvent adoubés par un vieux baron défroqué et chargés de mener l’enquête. Les voilà lancés sur les traces d’un étrange spadassinge, d’un nain bossu et d’un terrible gargueulard, bien décidés à leur mettre des bâtons dans les roues… et des pains dans la tronche.


Avis :

Les chevaliers du Tintamarre, ce sont avant tout trois personnages fantasques, braillards et bagarreurs, qui aiment se retrouver dans leur taverne préférée, nommée Le Grand Tintamarre après une bagarre mémorable. Silas, charcutier de son état, se rêve aventurier et ne se déplace jamais sans son hachoir et sa rapière ; Morue, poissonnier et lutteur, adore se battre à mains nues ; Rossignol, accordéoniste et poète, n'est pas le dernier à se jeter dans la mêlée. Amis d'enfance, ces trois querelleurs sont en fait de doux rêveurs au grand cœur. Ainsi, quand une mystérieuse jeune fille est enlevée, Silas convainc ses deux compagnons de mener l'enquête... après tout, n'est-ce pas ce que feraient de vrais chevaliers ?

Ce premier roman de Raphaël Bardas est une véritable réussite ! Tout est là pour que l'on passe un très bon moment de lecture : il y a, en vrac, des personnages sympathiques et attachants, un univers fantasy original et cohérent, une enquête bien menée, de l'humour et de l'action, des créatures étranges, un peu d'amour, de la baston, une ambiance crapuleuse et des répliques qui font mouche. 
Le style de l'auteur est agréable à lire, les chapitres sont courts et s’enchaînent sans que l'on s'en rende compte. J'ai passé un très bon moment avec nos trois compères, je ne peux donc que vous recommander cette lecture. 




lundi 9 mars 2020

Le libraire de Cologne, par Catherine Ganz-Muller

Fiche technique :

Auteur : Catherine Ganz-Muller 
Titre : Le libraire de Cologne
Editeur : Scrinéo
Nombre de pages : 288
Date de parution : Février 2020
Public : A partir de 14 ans


Quatrième de couverture :

Quand l’amour des livres est plus fort que la haine…
Cologne, Allemagne. 1934.
Poussé à l’exil par les lois anti-juives, le libraire Alexander Mendel est obligé de s’exiler en France avec sa famille. Il confie sa Librairie à son jeune employé, Hans Schreiber.
Par fidélité à son mentor et par haine du régime nazi, Hans décide de se battre, malgré les menaces et les bombes, pour que la Librairie continue à vivre dans cette période tragique.
Le combat d’un libraire, héros ultime d’un pays où règnent la haine et la terreur, qui tente de faire triompher les livres… et la liberté.


Avis :

Le libraire de Cologne est un roman jeunesse qui plaira sans aucun problème à un lectorat adulte. Inspiré d'une histoire vraie - le combat d'un libraire pour que l'accès à la culture demeure envers et contre tous, malgré la barbarie, les pénuries et les bombes - il aborde des thèmes forts tels que le dévouement, la résistance, la survie, le combat pour la liberté.
« A partir de ce jour, Hans fut l'élève du meilleur professeur qui soit : Alexander Mendel. Alexander le laissait fureter de rayon en rayon, toucher les livres, les classer, les aligner, les feuilleter, les sentir. Chacun a un parfum particulier. Quand ils arrivent tout neufs sortis de l'imprimerie, Hans les ouvre et plonge son nez dans la pliure pour humer avec délice l'odeur d'encre fraîche. Chaque livre est une rencontre. Chaque livre recèle un monde à découvrir. Chaque livre est une nouvelle évasion. Hans apprit son métier sans s'en rendre compte.»
Les personnages du roman sont attachants, en particulier Hans qui m'a tout de suite plu avec sa droiture et son amour des livres. Au fil des rencontres, plus ou moins belles, qu'il a pu faire pendant la période 1934-1945, c'est tout le destin d'un peuple qui se dévoile. Cela  nous permet d'appréhender ce qui s'est passé pendant cette période extrêmement troublée (exils, internements abusifs, restrictions, violences gratuites, dénonciations, etc.) et de saisir l'état d'esprit d'une population allemande divisée. 

Les chapitres sont courts. Chacun s'ouvre sur une date, plus ou moins proche de la précédente ; bien souvent plusieurs mois se passent entre deux chapitres, parfois les jours se suivent quand les événements s'accélèrent. Ces instantanés de vie sont passionnants et nous permettent de suivre l'évolution des différents personnages. Ils permettent également de suivre les différentes étapes du combat pour la sauvegarde de la librairie : Hans donne le meilleur de lui-même, il va au bout de ses forces et ne perd pas espoir, même quand tout semble terminé. L'émotion est à fleur de mots, toujours présente sans être excessive, sans tomber dans le pathos. J'ai souvent eu la larme à l’œil, mais je n'ai pas pu lâcher cette histoire tellement je l'ai trouvée belle et inspirante. Ce roman m'a touchée et m'a fait réfléchir, et rien que pour cela je vous le conseille vivement.

A la fin du roman, une chronologie historique et un glossaire permettent à ceux qui le souhaitent d'approfondir le contexte dans lequel évoluent les personnages. Un petit plus très appréciable pour les lecteurs qui ne sont pas familiers avec cette période de l'histoire allemande.




lundi 2 septembre 2019

UnPur, par Isabelle Desesquelles #chroniquelecture

Fiche technique : 

Auteur : Isabelle Desesquelles 
Titre : UnPur 
Editeur / Collection : Belfond / Pointillés 
Nombre de pages : 224 
Date de parution : Août 2019


Quatrième de couverture :

Garder ce qui disparaît, c’est l’œuvre d’une vie. C’est notre enfance.

Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, c’est ainsi que leur mère les appelle. Tous les trois forment une famille tournesol aux visages orientés vers le bonheur. Le destin en décide autrement quand un inconnu pose les yeux sur les jumeaux, se demandant lequel il va choisir.
Quarante ans plus tard s’ouvre le procès du ravisseur, il n’est pas sur le banc des accusés, et c'est sa victime que l'on juge.
Quand l’enfance nous est arrachée, quel humain cela fait-il de nous ?
De l’Italie – Bari et Venise – au Yucatán et ses rites maya ancestraux se déploie ici l’histoire d’un être dont on ne saura jusqu’au bout s’il a commis l’impardonnable.

À sa manière frontale et poétique, Isabelle Desesquelles joue avec la frontière mouvante entre la fiction et le réel, et éclaire l’indicible.
Roman de l’inavouable, UnPur bouscule, envoûte et tire le fil de ce que l’on redoute le plus. 


Avis :

UnPur est un coup de poing littéraire, un roman cruel, à la fois violent et poétique. Un roman dérangeant, qui ne peut laisser indifférent. Un roman auquel on ne peut s'empêcher de penser, même quand il est fermé, même quand il est terminé. Isabelle Desesquelles m'avait bouleversée l'année dernière avec son Je voudrais que la nuit me prenne, elle recommence cette année avec cet UnPur écrit dans le même style sensible et empreint de poésie.
« C'est tellement facile de blesser un enfant. Un petit, on peut le bousiller, juste pour voir, et en être impuni. Recommencer, franchir la limite, et on y va. »
La cruauté des adultes, l'enfance détruite, les souvenirs trompeurs, les silences et les non-dits qui blessent, la rédemption et le pardon impossible... autant de sujets abordés dans ce roman au titre évocateur, à double sens. C'est l'histoire d'un petit garçon victime d'un pédophile et qui craindra toute sa vie d'adulte de lui ressembler, d'avoir les mêmes penchants que lui. Un petit garçon brisé qui raconte son histoire quarante ans plus tard, mêlant souvenirs heureux et abjects, rires et peurs, espoirs et désespoir, réalité et fantasmes. Le récit est noir, parfois difficile à supporter malgré quelques magnifiques éclaircies, mais c'est ce qui fait sa beauté et le rend inoubliable. Le lecteur, happé par la plume addictive de l'auteur, ne cesse de s'interroger, de chercher la vérité et d'espérer une possible rédemption. Suivez mon conseil, ne passez pas à côté de ce roman !

Merci au site Babelio ainsi qu'aux éditions Belfond pour cette belle claque littéraire.




samedi 31 août 2019

Les galeries hurlantes, par Jean-Marc Dhainaut #chroniquelecture

Fiche technique :

Auteur : Jean-Marc Dhainaut 
Titre : Les galeries hurlantes
Série / Volume : Alan Lambin, volume 3 
Editeur / Collection : Taurnada éditions / Fantastique 
Nombre de pages : 222 
Date de parution : Juillet 2019 


Quatrième de couverture : 

Karine, dix ans, joue avec un ami imaginaire. Tout ce qu'elle sait, c'est son âge et qu'il n'aime pas Alan Lambin, le spécialiste en paranormal que son père, désemparé et dépassé par une succession de phénomènes étranges, a appelé à l'aide.
Et si l'origine de tout cela se trouvait dans les anciennes galeries minières existant toujours sous ce village du Nord ? Le seul moyen d'accéder à ce dédale oublié de tous serait les sous-sols d'un hôpital abandonné et hanté par le souvenir de tous ceux qui y laissèrent leur vie, un matin d'hiver, treize ans plus tôt. 


Avis :

Jean-Marc Dhainaut est un excellent conteur populaire. Ne voyez rien de péjoratif dans ce terme. Cela signifie tout simplement que l'auteur sait parfaitement raconter une histoire et entraîner le lecteur lambda dans son univers, sans faire de chichis. C'est diablement efficace, j'en raffole et j'en redemande !

J'avais adoré les deux premiers romans mettant en scène Alan Lambin, le spécialiste en phénomènes paranormaux œuvrant dans la France des années 1980. La maison bleu horizon a été un coup de cœur en 2017 (la critique est ICI) et Les prières de sang paru en 2018 m'a conforté dans mon opinion : nous avions là une série de qualité aux intrigues soignées, avec des personnages récurrents particulièrement attachants. C'est une série fantastique, mais qui - d'après les nombreux retours que j'ai pu avoir - plait sans problème aux lecteurs frileux devant ce genre littéraire. 
«[...] sur la chaise vide que Karine avait demandée près d'elle apparut subitement une silhouette brumeuse. Alan la regardait, les yeux exorbités, les poils hérissés, pendant qu'Etienne et Rozenn terminaient leur assiette. L'au-delà venait, à cet instant précis, de tirer Alan Lambin par la main.»
Ce troisième tome des aventures d'Alan Lambin est tout aussi bon que les deux premiers, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. L'intrigue est prenante, le suspense et l'effroi sont bien dosés, de même que l'émotion. J'apprécie énormément le personnage d'Alan et le duo qu'il forme avec son assistante Mina : empathiques, bienveillants, un peu maladroits (surtout Alan), ils œuvrent pour le bien et la vérité. Leur sincérité me touche beaucoup et c'est l'un des points forts de cette série. Le final explosif me laisse espérer une suite tout aussi passionnante que ce que j'ai pu lire de Jean-Marc Dhainaut jusqu'à présent... j'ai hâte !

Un grand merci aux éditions Taurnada pour ce partenariat, je me suis régalée.




dimanche 28 juillet 2019

Petits meurtres au Caire, par Olivier Barde-Cabuçon #chroniquelecture


Fiche technique :

Auteur : Olivier Barde-Cabuçon
Titre : Petits meurtres au Caire
Série / Volume : Commissaire aux morts étranges, volume 8
Editeur / Collection : Actes Sud / Actes noirs
Nombre de pages : 368
Date de parution : Juin 2019


Quatrième de couverture :

Coursés par un navire barbaresque alors qu’ils quittent Venise, le commissaire aux morts étranges et son père, le moine hérétique, font naufrage et sont séparés. Le moine se retrouve prisonnier de l’île de la mystérieuse Calypso, et le chevalier de Volnay est emmené comme esclave au Caire ! Il y est retenu dans l’étrange demeure d’une princesse mamelouke adepte des dieux anciens, et de ses trois suivantes orientales au comportement singulier. Tandis que son père fait tout pour se précipiter à son secours, on découvre dans la maison de la princesse les corps de deux amants, visiblement morts au milieu de leurs ébats. Meurtre ou suicide ?
Les deux hommes se voient confier l’enquête avec, pour enjeu, l’affranchissement de Volnay. Dans l’Égypte colorée du Coran et sensuelle des Mille et Une Nuits se présente à eux une affaire des plus retorses. Au Caire, où les rapports de force et d’autorité sont inversés, maîtres et esclaves ne sont pas forcément ce qu’ils paraissent…
À travers la rencontre, toujours actuelle, de l’Orient et de l’Occident, Olivier Barde-Cabuçon nous offre la plus inattendue et la plus dépaysante des enquêtes du commissaire aux morts étranges.


Avis :

Connaissez-vous les enquêtes du Commissaire aux morts étranges ? Cette série de romans policiers historiques me tient en haleine depuis plus de sept ans. J'attends toujours la suite avec beaucoup d'impatience et je m'en délecte, année après année, sans jamais m'en lasser. Tout, dans ces romans d'Olivier Barde-Cabuçon, me plonge dans un plaisir sans fin : la reconstitution de la vie quotidienne au XVIIIème siècle, les intrigues tortueuses à souhait, les enquêtes que je tente de résoudre en même temps que les héros, le style de l'auteur, travaillé et agréable à lire, et surtout les personnages extrêmement attachants dont j'aime suivre les évolutions.

Ce huitième opus des aventures du chevalier de Volnay et du moine hérétique ne déroge pas à la règle : je l'ai beaucoup aimé, même si ce n'est pas le meilleur tome de la série selon moi ! La découverte de l'Egypte ottomane, de son organisation politique et sociétale, est réellement dépaysante, j'ai beaucoup appris lors de cette lecture. Les contes des Mille et une nuits et les survivances des anciens rites antiques se mêlent aux préceptes du Coran pour nos deux enquêteurs qui ont fort à faire pour résoudre un double meurtre et se sortir d'un mauvais pas... C'est intelligent, surprenant et passionnant. L'intrigue est compliquée (un peu trop peut-être ?), les personnages sont complexes et attachants comme il se doit, et tout amateur d'histoire et de littérature classique se régalera des références et anecdotes présentes dans le roman. 

Si vous connaissez cette série, Petits meurtres au Caire devrait vous plaire, ne serait-ce que pour les mésaventures des deux héros. Si vous ne connaissez pas encore les enquêtes du Commissaire aux morts étranges, je ne saurais que vous conseiller de commencer par le premier tome, Casanova et la femme sans visage, qui vous rendra très certainement accro. Pour ma part, vous vous en doutez, j'attends impatiemment la suite des aventures du moine et du chevalier...




lundi 30 juillet 2018

Je voudrais que la nuit me prenne, par Isabelle Desesquelles

Fiche technique :

Auteur : Isabelle Desesquelles
Titre : Je voudrais que la nuit me prenne
Editeur / Collection : Belfond / Pointillés
Nombre de pages : 204
Date de parution : Août 2018


Quatrième de couverture :

« Leur mensonge préféré aux parents, ils viennent le soir vous dire au revoir, on est à moitié endormis et eux vous murmurent "Je serai toujours là, mon délice, mon ange de la joie douce, merveille de l'amour enchanté', ils caressent votre front, que ça rentre bien dans votre tête. Ce doit être pour cela que ça fait si mal le jour où ce n'est plus vrai, où la main d'un père ou d'une mère ne se posera plus sur le front d'un enfant que l'on n'est plus depuis longtemps. Et si cela arrive vraiment trop tôt, on est fauché net. On peut mourir et vivre longtemps. »
Loin du bruit du monde, Clémence grandit auprès de parents rivalisant de fantaisie. Mais elle n'a pas la voix d'une petite fille et ses mots sont ceux d'un mystère cruel. Que s'est-il passé pour que l'innocence se borde ainsi de noir ?
Plongée vertigineuse et poétique dans l'univers de l'enfance, Je voudrais que la nuit me prenne raconte le danger du bonheur. Entre trouble et éclairs de joie, ce roman explore le lien fragile et inaltérable qui nous unit à nos plus proches.
Et la redoutable force du souvenir.


Avis :

Très beau roman d'Isabelle Desesquelles, à paraître pour la rentrée littéraire 2018, Je voudrais que la nuit me prenne explore un sujet difficile de manière poétique.
« A quel moment j'ai compris que pour mes parents je comptais plus que tout ? Que même avec des mauvaises notes, même moins jolie, même pas gentille, je compterais plus que tout pour eux. Plus que notre maison, plus que la mer pour maman, plus que ses livres, plus que tous les élèves réunis de papa, plus que mille milliards de montagnes d'or. Que pour l'un et l'autre je comptais plus qu'eux-mêmes, passais avant ma mère pour mon père, avant mon père pour ma mère, qu'ils m'aimaient à ce point. A quel moment un enfant le comprend ? Et il en fait son socle. On a beau être le plus amoureux des amoureux on ne peut pas faire autrement notre enfant vaut plus que tout. » 
Comment vous parler de ce roman sans en dévoiler le ressort principal ? Je me suis longuement posé la question ... 
Clémence, presque huit ans, vit une enfance heureuse auprès de parents fantasques et aimants. Une vie proche de la nature, entre l'école et les jeux, la belle littérature et les histoires de famille compliquées, la découverte du corps et des premiers émois amoureux... Clémence nous raconte tout, son présent et ses souvenirs d'un passé pas si lointain qui s'entremêlent, ses regrets et le futur qu'elle espère. C'est beau, empreint d'une certaine poésie, mais bien vite le malaise s'installe pour le lecteur. Quelques réflexions paraissent étranges dans la bouche d'une petite fille, quelques indices disséminés ici et là laissent présager un drame qu'elle refusera longtemps d'aborder. Une fois ce secret découvert, le texte prend un autre sens. Bouleversant. Prenant le lecteur aux tripes, le roman ne peut laisser indifférent. Il nous raconte la vie, l'amour, l'impossibilité de l'oubli. Des thèmes forts, traités de manière poignante par l'auteur dont la plume virevolte d'une scène à une autre, nous emportant avec passion dans le sillage de la petite Clémence. Cette très belle histoire va me marquer durablement tant elle m'a émue et fait réfléchir.
 
Merci au site Babelio ainsi qu'aux éditions Belfond pour cette belle découverte littéraire.




mardi 24 juillet 2018

Un matin ordinaire, de Marjorie Tixier

Fiche technique :

Auteur : Marjorie Tixier
Titre : Un matin ordinaire
Editeur / Collection : Librinova / Littérature générale
Nombre de pages : 228
Date de parution : Juin 2018


Présentation éditeur :

Laurence rêve d’un grand voyage mais son mari manque de confiance en lui pour l’emmener à l’autre bout du monde. Et puis surtout, elle a deux petites filles et un père gravement malade. Alors, pour s'évader et se ressourcer, elle court chaque vendredi à heure fixe, selon un rituel immuable.
Ce jour-là, pourtant, une rencontre inattendue l'attend...
C'est donc par un matin ordinaire que le destin de Laurence va basculer et redistribuer les cartes d'une vie de famille jusque-là bien réglée.

Roman polyphonique, Un Matin ordinaire a reçu le premier prix du concours Librinova "Un merveilleux malheur".


Avis :

Superbe roman choral, Un matin ordinaire de Marjorie Tixier est la preuve qu'Auto-édité peut rimer avec Qualité.
 
Un matin ordinaire est la version revue et augmentée d'un très beau roman que j'avais beaucoup aimé, Emmène-moi à Valparaíso. Sorti en 2015, ce dernier avait remporté le premier prix du concours "Nos lecteurs ont du talent" / "Découverte Fnac", un prix largement mérité. Si vous souhaitez découvrir mon avis de 2015, c'est ICI que cela se passe. Et qu'en est-il pour 2018 ? Mon avis n'a globalement pas changé : j'ai adoré cette lecture qui, par rapport à l'édition de 2015, apporte de nombreuses réponses à la fin qui était restée ouverte.
 
Laurence a un rituel bien ancré depuis des années : chaque vendredi matin, elle va courir dans les bois, seule. Empruntant le même trajet, aux mêmes horaires, elle tient absolument à ce moment de liberté, d'évasion, au grand dam de son époux qui craint pour sa sécurité. Mais que pourrait-il lui arriver dans cette petite commune des Alpes où tout le monde se connait ? Il suffira pourtant d'une rencontre malheureuse pour que sa vie bascule, entrainant avec elle tout son entourage...
L'histoire, assez simple, est très intéressante. Elle nous fait réfléchir de manière sensible et délicate aux problèmes de la reconstruction suite à un évènement traumatisant. Les émotions sont vraies, les réactions des personnages également. Tout le monde ne réagit pas de la même manière face à l'irruption de la violence dans sa vie quotidienne et le fait que chaque chapitre donne la parole a un personnage différent permet d'appréhender tout un panel d'émotions : peur, colère, déni, isolement ou ouverture aux autres... que ce soient des enfants, de jeunes adultes ou des personnes âgées, tout le monde a sa manière bien personnelle de faire face à l'adversité.
J'aime beaucoup le style de l'auteur Marjorie Tixier, dont j'avais également apprécié le roman La danse du feu. Sa plume est fluide et agréable à lire. D'une grande justesse et d'un optimisme communicatif. Elle sait parfaitement bien insuffler la vie à ses personnages, ce qui les rend crédibles et attachants. Le fait que le roman soit polyphonique, que chaque chapitre se concentre sur un personnage en particulier qui nous fait entendre sa voix est une très bonne idée. Le portrait de l'héroïne se dessine peu à peu, au gré de l'alternance des points de vue, tout comme l'intrigue d'ailleurs. Les chapitres défilent rapidement, les uns après les autres, sans jamais perdre le lecteur.

Je vous recommande chaudement ce roman, l'essayer c'est l'adopter ! Vous pouvez lire les premières page d'Un matin ordinaire ICI, j'espère que cela vous donnera envie d'en découvrir plus.



 

jeudi 31 mai 2018

Le fruit de ma colère, de Mehdy Brunet

Fiche technique :
 
Auteur : Mehdy Brunet
Titre : Le fruit de ma colère
Editeur / Collection : Taurnada éditions / Thriller
Nombre de pages : 225
Date de parution : Mars 2018
 
 
Quatrième de couverture :
 
Le jour où Ackerman vient demander de l'aide à Josey Kowalsky, le compte à rebours a déjà commencé.
Il faut faire vite, agir rapidement.
Josey n'hésite pas un seul instant à venir au secours de cet homme qui, par le passé, a su le comprendre.
Ensemble, ils vont découvrir que la colère et la vengeance peuvent prendre bien des visages.
Et s'il était déjà trop tard ?
 
 
Avis :
 
Âmes sensibles s'abstenir ! Dès les premières lignes, le ton est donné : ce thriller va être violent, trèèès violent ! Enlèvements, tortures, mutilations, exécutions, rien ne sera épargné au lecteur comme à certains personnages du roman.
 
L'idée générale du roman est excellente, je ne vais pas vous en parler pour vous laisser le plaisir de la découverte mais sachez que c'est plutôt original et bien mené. Les personnages sont crédibles, on comprend bien leurs motivations, qu'ils soient du côté des "gentils" ou des "méchants". L'alchimie entre les deux personnages principaux fonctionne bien ; ils sont apparus dans le précédent roman de Medhy Brunet, Sans raison... mais si - comme moi - vous ne l'avez pas lu cela ne pose pas de problème de compréhension, tout ce que vous devez savoir est dévoilé petit à petit dans le texte.
Le fruit de ma colère est une lecture détente riche en action et en suspense. Il y a une enquête (officieuse) difficile, des courses poursuites, des fusillades, des retournements de situation et des surprises jusqu'aux dernières lignes. En lisant ces pages, j'ai eu l'impression de regarder un bon film d'action : tout y était, rien ne manquait. L'écriture simple et visuelle de Medhy Brunet a fait mouche, je me suis régalée avec cette lecture. Mon principal regret ? Le dénouement un peu précipité, j'aurais apprécié quelques pages supplémentaires...
 
Medhy Brunet est un auteur à découvrir sans hésiter. Le fruit de ma colère est noir, violent, il renvoie à des idées et à des émotions que l'on aimerait laisser enfouies au plus profond de soi... Alors forcément, maintenant j'ai hâte de lire son premier roman, Sans raison..., dont les critiques sont majoritairement élogieuses.



samedi 26 mai 2018

Dernières fleurs avant la fin du monde, de Nicolas Cartelet

Fiche technique :

Auteur : Nicolas Cartelet
Titre : Dernières fleurs avant la fin du monde
Editeur / Collection : Mü éditions / Le labo de Mü
Nombre de pages : 174
Date de parution : Mai 2018


Quatrième de couverture :

Un futur sans abeilles, étouffé dans la grisaille de gigantesques latifundia. Un futur où l’humanité se meurt, privée de descendance.
Albert, journalier agricole, répand le pollen à la main. Manon, sa compagne engagée à l’usine, sombre peu à peu dans la folie. Et dans la morosité du quotidien, une lueur, Apolline sous les cerisiers… les dernières fleurs avant la fin du monde.
Après Petit Blanc, conte cruel et onirique, Nicolas Cartelet incarne son héros Albert Villeneuve dans un futur désenchanté, où les hommes luttent contre leur impuissance.


Avis :

Parfois, quand je lis les premières pages d'un roman, je sais immédiatement qu'il va me hanter longtemps. C'est le cas de ces Dernières fleurs avant la fin du monde. Nicolas Cartelet m'a bluffée avec ce court récit nerveux et intelligent. Un coup de cœur pour cet auteur dont je découvre la plume pour la première fois.
 
Tout m'a plu dans Dernières fleurs avant la fin du monde. Le futur tel qu'il nous est décrit, à savoir un monde gris et mort, tellement proche de ce qui nous attend. Les gens ne vivent plus, ils survivent. Il n'y a plus d'art, de beauté, de rêve, juste du travail harassant pour quelques provisions qui empêchent de mourir de faim. Il n'y a plus de passé, sinon de vagues réminiscences et quelques objets en fin de vie ; il n'y a pas d'avenir non plus, pas de descendance ni de perspective d'amélioration. Les personnages, profondément humains, sont pleins de failles, de défauts et de lâchetés. Il y a parfois une pointe d'espoir, un début d'idée de révolte, une vague éclaircie dans la grisaille ambiante. L'histoire, racontée par Albert, est assez simple mais passionnante. Le style de l'auteur est vif et percutant. Les phrases claquent, la ponctuation est réduite au minimum, il n'y a pas de dialogue direct mais des images fortes et une palette d'émotions bien retranscrite. On ressent parfaitement bien l'urgence, la peur, l'épuisement, le renoncement... mais également la légèreté qui arrive parfois à percer cette ambiance pesante. Une véritable réussite, un roman qui interpelle, qui fait réfléchir et qui ne peut décidemment pas laisser indifférent !
 
A noter que le personnage d'Albert Villeneuve apparaissait dans le précédent roman de Nicolas Cartelet, Petit Blanc. Je ne l'ai pas lu et cela ne m'a pas posé de problème pour comprendre Dernières fleurs avant la fin du monde, mais sachez qu'il va se retrouver en haut de ma pile à lire sans tarder.



lundi 21 mai 2018

L'amour entre deux rives, de Marine Ienzer

Fiche technique :
 
Auteur : Marine Ienzer
Titre : L'amour entre deux rives
Editeur : Nouvelles plumes
Nombre de pages : 462
Date de parution : Février 2018
 
 
Quatrième de couverture :
 
Amy, bientôt 30 ans et une vie un peu trop routinière à son goût, quitte Paris pour la Bretagne sur un coup de tête. Elle a accepté une étrange proposition reçue par mail : rafraîchir une vieille demeure contre un salaire conséquent.
Tout juste arrivée à Benodet, elle comprend pourquoi l’offre n’a pas trouvé preneur pour l’instant : la maison est hantée par Will, un fantôme aussi séduisant qu’arrogant.
D’abord électrique, cette cohabitation évolue doucement vers une relation tendre et complice qui pousse Amy à enquêter sur le passé de Will : quel drame le retient sur Terre ?
 
 
Avis :
 
Prix de la romance 2018, L'amour entre deux rives est une magnifique histoire qui m'a émue jusqu'aux larmes. A découvrir sans hésiter en avant première chez France Loisirs et d'ici quelques semaines chez votre libraire !
 
Racontée alternativement par Amy et Will, les deux personnages principaux, l'histoire débute comme une romance classique : une rencontre plutôt explosive entre deux êtres que tout semble opposer, une cohabitation difficile qui se transforme petit à petit en amitié, puis en amour... Un amour douloureux, quasi impossible entre une personne vivante et un esprit errant.
« Elle devait rester loin de moi. Elle avait la vie devant elle, la mienne était derrière moi. J'en voulais au monde entier de l'avoir mise sur ma route cinquante ans trop tard. Si la situation avait été différente, elle aurait été la personne avec qui j'aurais eu envie de tout partager. »
Cette histoire d'amour est tellement belle que l'on a envie d'y croire et de la voir évoluer dans le bon sens, envers et contre tout. Le côté fantastique ne m'a pas dérangé du tout, la romance marche très bien et j'y ai adhéré sans problème. Cela rajoute même du piquant, un petit côté dramatique vraiment appréciable qui la rend originale.
 
Mais L'amour entre deux rives n'est pas qu'une simple romance. Il s'agit également d'un drame qui aborde des sujets difficiles tels que le deuil, la culpabilité ou le pardon, avec délicatesse et bienveillance.
 
J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour les personnages, tous plus attachants les uns que les autres. J'ai pris beaucoup de plaisir à les découvrir, à suivre leurs parcours, et j'ai eu beaucoup de mal à les quitter à la fin du roman.
 
Les chapitres sont courts et la plume de Marine Ienzer transporte facilement le lecteur dès les premières lignes. Les descriptions et les dialogues sont bien dosés, les émotions biens transcrites, il y a des rires et de l'émotion dans ces pages. J'ai terminé le roman en larmes, mais le cœur léger face à cette très belle histoire pleine d'espoir.
 
Ne passez pas à côté de ce roman, magnifique et positif. Marine Ienzer est une jeune auteure talentueuse à découvrir sans hésiter, preuve ce prix de la romance décerné par les lecteurs qui est amplement mérité.
 
 
 
 

mercredi 9 mai 2018

Le vase rose, par Eric Oliva

Fiche technique :

Auteur : Eric Oliva
Titre : Le vase rose
Editeur / Collection : Taurnada éditions / Thriller
Nombre de pages : 232
Date de parution : Mai 2018


Quatrième de couverture :

Et si votre pire cauchemar devenait réalité ?
Quand votre vie bascule, vous avez le choix : sombrer dans le chagrin ou tout faire pour vous relever.
Frédéric Caussois a choisi.
Pour lui, aucun compromis, il doit savoir, connaître la vérité.


Avis :

Une fois de plus, les éditions Taurnada m'ont fait passer un excellent moment de lecture ! Je ne connaissais pas encore l'auteur Eric Oliva et Le vase rose me l'a fait découvrir pour mon plus grand plaisir.

Le vase rose, c'est la dernière nouvelle du Petit Nicolas que lira Frédéric à son jeune fils Tao pour l'endormir. Car Tao va mourir, dans d'atroce souffrances, empoisonné par un médicament administré par son père. Un médicament que le jeune garçon avait l'habitude de prendre et que son père venait d'acheter à la pharmacie... Un temps suspecté puis innocenté, au fond du gouffre, anéanti par la douleur, les cachets et l'alcool, Frédéric ne doit son salut qu'à une seule idée : trouver qui est responsable de la mort de son enfant. Car le médicament n'a pas été empoisonné au hasard, il en est persuadé !

J'ai adoré ce roman policier du début à la fin. Dès les premières pages, l'auteur arrive à captiver le lecteur avec les petits riens de la vie quotidienne, et ce jusqu'à ce que le drame arrive. Impossible alors de lâcher le roman avant de connaitre le dénouement... Et quel dénouement, l'auteur m'a bluffée ! Tout est parfaitement maîtrisé, le lecteur va de surprises en révélations en suivant l'enquête menée par Frédéric, exaspéré par l'inertie de la gendarmerie. Et nous voilà à chercher qui est coupable en même temps que le personnage principal, échafaudant des théories au fur et à mesure des rencontres fortuites ou planifiées. Je ne dirais pas quel est le début de piste pour ne rien vous dévoiler, mais sachez que cela pourrait potentiellement arriver à tout le monde.
Les personnages sont vraiment attachants, en particulier Frédéric pour qui j'ai ressenti beaucoup d'empathie. Tous pourraient être nos voisins, nos amis. Il n'y a aucun surhomme dans cette histoire, juste des gens comme nous confrontés aux dures réalités de la vie. L'ambiance de petit bourg rural est bien retranscrite, de même que le quotidien de la brigade de gendarmerie. La lecture est agréable, facile, l'alternance entre les moments d'action, le suspense et l'introspection du personnage est très bien dosée. Bref je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.

Je vous recommande chaudement cette lecture si vous aimez les personnages attachants et les enquêtes bien ficelées se déroulant dans un environnement quotidien. Pour ma part Le vase rose m'a conquise, et je sais que je lirais les autres romans d'Eric Oliva sans aucune hésitation.



mardi 17 avril 2018

Ar-Men, l'enfer des enfers par Emmanuel Lepage (#1Blog1BD)

Fiche technique :

Auteur : Emmanuel Lepage
Titre : Ar-Men, l'enfer des enfers
Editeur : Futuropolis
Nombre de pages : 96
Date de parution : Novembre 2017


Présentation éditeur :

Au large de l’île de Sein, à la pointe Finistère, Ar-Men émerge des flots. Construit en 1867 on surnomme ce phare mythique « L’enfer des enfers ». Sa lumière veille les navires, et les protège des récifs menaçants. Les hommes se sont succédés pour l’entretenir, sentinelles d’une côte déchiquetée que les marins redoutent.
Germain, dans les années 1960, est l’un de ces gardiens téméraires et solitaires. Dans l’édifice isolé, contre vents et marées, il a trouvé son exacte place, emportant là ses blessures et son abandon d’une vie sur terre, avec les autres hommes.


Avis :

Quelle claque cette bande dessinée !! Je l'ai lue par curiosité, un peu par hasard, et je ne regrette absolument pas. J'ai adoré le thème et son traitement, mélange de fiction et de documentaire, c'est absolument passionnant et instructif.


Ar-Men, surnommé « L’enfer des enfers », est le phare le plus exposé et le plus difficile d'accès de Bretagne, c'est-à-dire du monde. Construit à la pointe ouest de la Bretagne, à l'extrémité de la chaussée de Sein, entre 1867 et 1881, il culmine à 33,50 m au dessus de la mer. Occupé par des gardiens qui se relayaient une fois à deux fois par mois, le phare a été automatisé en 1990.

En nous faisant suivre le quotidien de deux gardiens de phare dans les années 1960, Emmanuel Lepage nous plonge au cœur de la Bretagne. Il nous fait découvrir les légendes locales (en particulier Ys, la légendaire cité engloutie par la mer), la vie quotidienne des îliens et des marins au fil des époques, la beauté des lieux et les dangers de la mer. Plusieurs histoires s'entremêlent, et si j'ai été légèrement perdue pendant les premières pages de la lecture j'ai rapidement trouvé mes marques.
L'histoire des gardiens est émouvante, leur vie quotidienne à l'intérieur du phare est difficile et réglée comme du papier à musique. Isolés "au bout du monde", à la merci des éléments déchainés, ils ne peuvent bien souvent compter que sur eux-mêmes.
Quant à l'histoire de la construction du phare au XIXème siècle, elle est passionnante. Ce fut une entreprise folle, titanesque, un travail de fourmis dans un environnement plus qu'hostile et des conditions extrêmes. J'ai énormément appris pendant la lecture, et cela m'a donné envie d'en apprendre encore plus une fois la dernière page tournée.
 
Les illustrations collent parfaitement bien à l'histoire. Il n'y a pas beaucoup de petits détails, les traits ne sont pas nets, mais je trouve quand même les dessins magnifiques. Ils rendent parfaitement bien compte de la violence des éléments déchainés ou du calme de la mer au petit matin. La mise en couleurs est sublime, il y a un mélange de sépia, de noir et blanc, de couleurs pastels ou vives, presque criardes, suivant les époques ou les histoires racontées.  
 
Que vous soyez intéressés ou non par l'histoire maritime, ,je vous recommande chaudement cette bande dessinée qui saura vous emporter dans « L’enfer des enfers ». Un immense merci aux éditions Futuropolis ainsi qu'au groupe PriceMinister - Rakuten pour cette magnifique lecture faite dans le cadre de l'opération l'opération #1Blog1BD.



jeudi 12 avril 2018

Les silences de Lucie, par Alice Pasina

Fiche technique :
 
Auteur : Alice Pasina
Titre : Les silences de Lucie
Editeur / Collection : Incartade(s) éditions / Littérature française
Nombre de pages : 347
Date de parution : Janvier 2018
 
 
Quatrième de couverture :
 
Derrière l’apparence d’un bonheur lisse et idéal, que sait-on vraiment de l’intimité d’un couple ?
Quatre beaux enfants, un mariage solide, un joli pavillon et une carrière d’institutrice dans laquelle elle s’investit au-delà de sa salle de classe, Lucie mène une vie trépidante, totalement dévouée aux autres, où elle se réserve néanmoins quelques précieux moments de liberté.
Lucie a tout pour être heureuse, à moins que… Dès que Ludovic, son mari, rentre du travail, il semble attendre qu’elle se plie au moindre de ses désirs. Lucie est-elle en danger dans cette relation trouble ?
Et quel est ce lourd secret qui la hante depuis l’enfance ? Le miroir aux illusions va bientôt voler en éclats.
 
 
Avis :
 
L'auteure Alice Pasina m'a bluffée avec Les silences de Lucie. Pour un premier roman, c'est une vrai réussite ! Partant d'un sujet difficile, la violence quotidienne faite aux femmes, Alice Pasina nous livre un récit sensible et intelligent, sans céder à la facilité.
 
Ecrit à la première personne du singulier, Les silences de Lucie nous plonge directement dans le quotidien et les pensées de l'héroïne éponyme : son travail d'institutrice dans un quartier difficile, son investissement social pour aider les familles menacées de violences domestiques ou de reconduite aux frontières, sa passion pour les biographies d'artistes italiens de la Renaissance... mais également la monotonie de sa vie auprès de ses enfants et de son époux et l'impression qu'elle a de mourir à petit feu. Peu à peu, le malaise s'installe. Son apparente vie idyllique se fissure, la violence se dévoile, les souvenirs douloureux remontent à la surface. Et puis le doute apparait, les certitudes disparaissent, au point que le lecteur ne sait plus s'il peut continuer à croire ce que raconte Lucie...
 
La plume d'Alice Pasina est agréable à lire : simple, sans chichis, on a l'impression qu'une amie nous raconte son histoire, tout simplement. Les pages défilent sans que l'on s'en rende compte tellement est grande l'envie d'en apprendre davantage. Les révélations, les secrets de famille et le malaise qui s'installe de manière insidieuse donnent un roman sous tension, palpitant. Ce n'est pas un thriller, mais l'effet sur le lecteur est le même. Une réussite, je vous l'ai dit !
 
Un immense merci aux éditions Incartade(s) pour ce partenariat. Je vous recommande chaudement ce premier roman, et je peux vous affirmer qu'Alice Pasina fait désormais partie de ces auteurs dont je lirais les prochains écrits sans hésiter.