lundi 31 août 2015

Le crime du comte Neville, d'Amélie Nothomb

Fiche technique :
 
Auteur : Amélie Nothomb
Titre : Le crime du comte Neville
Editeur / Collection : Albin Michel / Littérature française
Nombre de pages : 144
Date de parution : Août 2015
 
 
Quatrième de couverture :
 
« Ce qui est monstrueux n’est pas nécessairement indigne. »
 
 
Avis :
 
Comme d'habitude, ce n'est pas avec la quatrième de couverture que l'on va savoir de quoi parle le dernier roman d'Amélie Nothomb ; le titre est dans ce cas précis bien plus révélateur que la citation mise en avant ! Pour faire court, en allant rechercher sa fille à priori fugueuse chez une voyante, le comte Neville reçoit une prédiction embarrassante : lors de la prochaine fête qu'il donnera, il tuera un invité. Noblesse oblige, ce meurtre doit avoir un certain panache et ne pas déroger aux règles en vigueur dans l'aristocratie belge ; le comte Neville tente alors de trouver la victime idéale tout en organisant la dernière garden-party annuelle qui aura lieu dans le château familial.
Le crime du comte Neville contient la plupart des éléments constitutifs des romans d'Amélie Nothomb : un texte court au vocabulaire riche, des patronymes improbables, de longs dialogues teintés de philosophie, des références littéraires, du champagne et des notions de savoir-vivre qui peuvent parfois paraitre désuètes. On aime ou on n'aime pas. Personnellement cela me m'a jamais dérangée, si bien qu'Amélie Nothomb est devenue pour moi un rendez-vous incontournable de la rentrée littéraire... Bien sûr il y a des hauts et des bas, j'ai adoré certains titres et peu apprécié d'autres lectures. Le crime du comte Neville entre pour moi dans la catégorie "peut mieux faire" : le roman se lit bien (et vite, trop vite même !), le style est agréable, il y a une légère touche d'humour, mais je ne lui ai pas trouvé grand intérêt. La conclusion, qui ressemble à un gag, abrupte et rapide, m'a laissée comme un goût d'inachevé qui m'a dérangée. J'avais adoré Pétronille l'année dernière, Le crime du comte Neville ne me laissera pas un souvenir impérissable.
 
 
Notation :
 
7/10.
 
 
 
 

samedi 29 août 2015

L'échappée belle, d'Anna Gavalda

Fiche technique :
 
Auteur : Anna Gavalda
Titre : L'échappée belle
Editeur : France loisirs
Nombre de pages : 126
Date de parution : Janvier 2001
 
 
Présentation éditeur :
 
Simon, Garance et Lola, trois frères et soeurs devenus grands (vieux ?), s'enfuient d'un mariage de famille qui s'annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d'un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s'offrir une dernière vraie belle journée d'enfance volée à leur vie d'adultes.
 
 
Avis :
 
Premier titre d'Anna Gavalda que je lis, L'échappée belle a su me séduire grâce au style amusant de l'auteur et à la présence de personnages sympathiques. Véritable bouffée d'air frais, ce court récit se lit agréablement et facilement. Certes les personnages sont caricaturaux et manquent d'originalité, et le ton général n'est pas exempt d'une certaine naïveté ; malgré cela j'ai passé un très bon moment avec cette fratrie un peu bohème que la vie d'adulte n'a pas réussi à séparer. Frères et sœurs s'aiment énormément et s'octroient une journée de liberté un peu fofolle, faite de rires, de jeux, de taquineries et de musique. Les souvenirs d'enfance s'égrènent, il y a de nouvelles rencontres et des discussions à cœur ouvert, et pendant ce temps les soucis quotidiens s'envolent et laissent place à une délicieuse régression.
Cette dernière journée d'insouciance vécu par les quatre membres de la fratrie fait parfaitement écho à l'ambiance actuelle de fin de vacances, c'est donc le moment idéal pour découvrir L'échappée belle.
 
 
Notation :
 
7,5/10.



mercredi 26 août 2015

La maladroite, d'Alexandre Seurat

Fiche technique :

Auteur : Alexandre Seurat
Titre : La maladroite
Editeur / Collection : Editions du Rouergue / La brune
Nombre de pages : 112
Date de parution : Août 2015


Présentation éditeur :

Tout commence par un avis de recherche, diffusé à la suite de la disparition d'une enfant de 8 ans. La photo est un choc pour une institutrice qui a bien connu cette gamine. Pour elle, pas de doute : cette Diana n'a pas été enlevée, elle est déjà morte, et ses parents sont coupables. Remontant le temps, le roman égrène les témoignages de ceux l'ayant côtoyée, enseignants, grand-mère et tante, médecins, assistants sociaux, gendarmes...
Témoins impuissants de la descente aux enfers d'une enfant martyrisée par ses parents qui, malgré les incitations à parler de plusieurs adultes, refusera de les dénoncer. Ce roman est inspiré par un fait divers récent largement médiatisé car, en dépit de plusieurs signalements, l'enfant n'avait jamais bénéficié de protection. Loin de tout sensationnalisme, l'auteur rend sa dimension tragique à ce drame de la maltraitance.


Avis :
« Quand j’ai vu l’avis de recherche, j’ai su qu’il était trop tard. Ce visage gonflé, je l’aurais reconnu même sans son nom – ces yeux plissés, et ce sourire étrange – visage fatigué, qui essayait de dire que tout va bien, quand il allait de soi que tout n’allait pas bien, visage me regardant sans animosité, mais sans espoir, retranché dans un lieu inaccessible, un regard qui disait, Tu ne pourras rien, et ce jour-là j’ai su que je n’avais rien pu... »
Dès les premières lignes, j'ai été happée par ce roman, très court, mais d'une intensité sans pareille. Construit comme une succession de témoignages, La maladroite donne la parole à ceux qui ont connu la petite Diana, famille, corps enseignant, gendarmes ou médecins, ceux qui ont voulu l'aider mais également ceux qui l'ont martyrisée pendant des années. Aux témoignages forts, émouvants et révoltants des témoins impuissants succèdent les affirmations, glaçantes, du père et de la mère qui jamais ne vont avouer avoir maltraité leur enfant. Un roman bouleversant sur une enfance qu'on assassine, loin de tout voyeurisme (au final on saura très peu de choses sur ce qui se passe réellement dans la famille de Diana). Un roman simple mais d'une grande efficacité, qui va me hanter encore longtemps...
 
 
Notation :

9/10.
 
 
 
 

lundi 24 août 2015

Par ton regard, de Vanessa Terral

Fiche technique :
 
Auteur : Vanessa Terral
Titre : Par ton regard
Editeur : Editions Láska
Version numérique, nombre de pages estimé : 43
Date de parution : Septembre 2014
 
 
Résumé éditeur :
 
Sandra est reporter free-lance. Son sujet actuel la conduit à voyager à la frontière de l’Inde et de la Birmanie, en compagnie de quelques écologistes. Cependant, l’un d’entre eux fait tache, autant par son physique — du genre à ne pas s’y frotter — que par sa vigilance : Joachim. Sandra le soupçonne d’être un agent secret. Lorsqu’une fusillade éclate, elle n’a plus de doute. Et, désormais, elle lui doit la vie…
Mortellement blessé, Joachim ne peut plus dissimuler la vérité à Sandra. Elle seule est en mesure de le sauver, à une condition : qu’elle unisse son existence à la sienne.
 
 
Avis :
 
J'avais découvert Vanessa Terral en 2013 avec son recueil fantastique Ainsi commence la nuit, et mon opinion plus que positive s'est trouvée renforcée par son roman Cinq pas sous terre. Par ton regard m'a également séduite, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette courte romance fantastique.
Vanessa Terral excelle dans la rédaction de nouvelles. En quelques pages l'auteur nous livre une histoire complète, avec une intrigue bien développée, des personnages complexes et attachants, de l'action et de l'émotion, et en prime une jolie réflexion (bien qu'un peu simpliste) sur la protection de la planète. J'ai vraiment bien aimé cette histoire d'amour entre Sandra, l'humaine un brin aventurière, et Joachim, le métamorphe œuvrant pour la sauvegarde de la diversité animale, qui cache un cœur meurtri derrière un aspect d'ours mal léché. La fin heureuse - obligatoire pour ce genre de littérature - n'est pas fermée, elle m'a donnée envie de découvrir d'autres aventures de ce couple de baroudeurs atypiques... Sandra et Joachim en personnages récurrents ? J'adorerais !!
En attendant, le prix de l'ebook est tout petit, moins d'un euro.... profitez-en pour découvrir le style de Vanessa Terral.
 
 
Notation :
 
8,5/10.
 
 
 
 

mercredi 19 août 2015

Sondage...

Mon cher et tendre m'a fait remarquer dernièrement que je notais mes lectures assez large et que personnellement il aurait été plus sévère au vu de certains de mes avis. Sa réflexion a fait écho à une pensée qui me trotte dans la tête depuis quelques temps déjà : dois-je continuer à attribuer une note à mes lectures ou non ? L'exercice n'est pas toujours facile, et je reconnais que parfois avis et note ne semblent pas très synchrones...

Et vous, chers lecteurs, qu'en pensez-vous ? Ce sondage vous permettra de donner votre avis jusqu'au 15 septembre 2015. Vous pouvez également laisser un commentaire ci-dessous. Je vous remercie par avance pour le petit moment que vous consacrerez à répondre au sondage.

 






Le bleu de tes yeux, de Mary Higgins Clark

Fiche technique :

Auteur : Mary Higgins Clark
Traducteur : Anne Damour
Titre : Le bleu de tes yeux
Editeur / Collection : Albin Michel / Littérature étrangère
Nombre de pages : 416
Date d'édition : Mai 2014


Présentation éditeur :

« Toi, dis à ta mère qu’elle est la prochaine. Puis ce sera ton tour… »
Cela fait désormais cinq ans que le petit Timmy vit sous la menace du tueur qui a abattu froidement son père devant lui. Est-ce dans l’espoir de retrouver la trace de l’assassin que sa mère Laurie, célèbre productrice télé, lance une série choc sur des cold cases ?
Le premier épisode revient sur l’affaire du « Gala des lauréates » : il y a vingt ans, la mondaine Betsy Powell et son mari organisaient une grande soirée en l’honneur du diplôme de leur fille et de ses trois amies. La nuit même, Betsy mourait étouffée… Réunis pour la première fois, les acteurs du drame s’apprêtent à reconstituer la scène du crime dans un climat de suspicion générale. Surexposée médiatiquement, Laurie ne risque-t-elle pas d’attirer l’attention de l’inconnu qui a juré de la tuer ?
Mené de main de maître, un suspense fascinant signé par une Mary Higgins Clark au sommet de son art.


Avis :

Il y a une quinzaine d'années, j'aimais beaucoup lire les romans de Mary Higgins Clark. Et puis je me suis lassée, ses thrillers devenant de moins en moins passionnants, de plus en plus prévisibles. J'ai voulu redonner une chance à l'auteur avec Le bleu de tes yeux, mais je n'ai apparemment pas choisi le bon roman pour me réconcilier totalement avec Mary Higgins Clark...
 
L'intrigue de ce thriller, qui se déroule dans la haute société new yorkaise, mêle deux affaires qui n'ont rien en commun, mais qui, par un "heureux" hasard, vont se résoudre simultanément. L'affaire du « Gala des lauréates » est intéressante, j'ai bien aimé cette idée de reconstitution d'un meurtre non résolu vingt ans plus tard avec les principaux suspects de l'époque. Les secrets sont nombreux, tous les suspects auraient eu une bonne raison de commettre ce crime et leur confrontation va percer un abcès qui empoisonne leur existence depuis de longues années. A cette affaire se greffe la vie privée de Laurie, réalisatrice de télé réalité à l'origine de la reconstitution du « Gala des lauréates ». Son mari a été assassiné cinq ans auparavant, et depuis une lourde menace pèse sur sa vie et celle de son fils : qui est le mystérieux "Yeux Bleus" qui leur en veut au point de menacer leur vie ? Quelles sont ses motivations, et quand va-t-il frapper à nouveau ?
Le style de Mary Higgins Clark se lit facilement et le roman est découpé en courts chapitres, ce qui fait que ce thriller se lit très rapidement. Dans ce cas, quelle est la pertinence des nombreuses répétitions qui parsèment le récit ? Il a été répété environ une vingtaine de fois qui étaient les suspects et quels étaient leurs mobiles : à moins d'avoir une lecture très morcelée ou une mémoire de poisson rouge, ces répétitions ne servent à rien si ce n'est alourdir le texte. Les personnages sont sympathiques mais un peu trop lisses, et surtout extrêmement prévisibles : quand ils apparaissent on devine rapidement ce qu'ils sont et comment cela va se terminer pour eux. Le suspense est bien présent, la tension monte petit à petit, mais le tout retombe comme un soufflé mal cuit dès que s'approche le dénouement. Tout cela donne au final un thriller gentillet, sans grande violence, où pas une seule fois je n'ai tremblé pour Laurie ou son fils Timmy. A réserver en priorité aux inconditionnels de l'auteur.
 
 
Note :

7,5/10.
 
 
 
 

mardi 18 août 2015

Petites mésaventures amoureuses volume 1, de Yuki Yoshihara

Fiche technique :
 
Auteur : Yuki Yoshihara
Traducteur : Julie Gerriet
Titre : Petites mésaventures amoureuses
Série / Volume : Petites mésaventures amoureuses volume 1
Editeur / Collection : Soleil / Shojo
Nombre de pages : 192
Date de parution : Novembre 2014
 
 
Présentation éditeur :
 
Sale journée pour Kanzaki : son copain l’a larguée et, à 23h dans le froid sur le pas de sa porte, elle découvre qu’elle a perdu ses clés. Et le double des clés est bien sûr resté chez son ex... Elle sera sauvée par son voisin du dessus, un célibataire un peu bizarre qui reste tout le temps cloîtré chez lui, qui passera par son balcon pour lui ouvrir la porte. Mauvaise idée, ce dernier s’invite désormais chez elle en passant par le balcon quand ça lui chante !
 
 
Avis :
 
Ce manga se compose de quatre courtes histoires d'amour :
  • La Raiponce du dernier étage : Kanzaki, récemment séparée de son petit ami, a perdu les clés de son appartement et n'a d'autre choix que de demander de l'aide à son mystérieux propriétaire, qui n'est autre que son voisin du dessus.
  • Premier amour : Jeune femme au foyer, Nana mène une vie tranquille auprès de son mari, qu'elle a épousé après une rencontre arrangée. Mais depuis un mois, elle épie un jeune lycéen dont elle est tombée amoureuse.
  • Les fleurs et le gardien de tombes : Hôtesse dans un bar, Hélène a reçu une compensation financière pour avoir accepté de rompre avec son riche et célèbre petit ami. En colère, elle décide d'utiliser cet argent pour s'acheter une tombe.
  • Pour une lumière : Un soir, Satsuki trouve sur son palier son demi-frère qui a décidé de venir vivre avec elle, car "Une famille doit vivre ensemble". La cohabitation entre les deux jeunes gens, qui n'ont aucun lien de sang, va prendre une tournure inattendue. 
 
Toutes ces histoires ont comme point commun des femmes seules ou en manque d'amour qui vont faire une rencontre qui va leur redonner goût au bonheur. Les personnages masculins sont entreprenants, et, à force d'insister lourdement (et d'user un peu de leur charme aussi), vont rapidement arriver à leurs fins. Comme il s'agit d'un "mature shojo", c'est à dire d'un manga destiné à un public féminin mature, les romances se terminent au lit, mais contrairement aux autres titres de l'auteur on reste ici dans la suggestion : à part quelques petits bisous et deux-trois scènes où les amoureux sont enlacés sous les draps, il n'y a pas grand chose.
 
Les dessins sont clairs et aérés, il y a très peu de décors et les trames sont discrètes. Les personnages sont agréables à regarder, vraiment très bien dessinés en mode "normal" et amusants en mode "je m'énerve". Les visages sont suffisamment expressifs pour que l'on saisisse tous les sentiments qui les habitent, mais les postures sont un peu rigides et parfois peu réalistes, surtout lors des - rares - scènes d'action.
 
En ce qui concerne les quatre romances, j'ai trouvé les intrigues un peu tirées par les cheveux et sans réelles surprises. Dès les premières cases on sait comment cela va se terminer : bien, forcément ! Mais bon, comme c'est un trait commun à bien des romances, que ce soit en littérature, en bande dessinée ou à l'écran, on va faire avec. Mis à part cela, ces histoires regorgent de tendresse et de bons sentiments et les personnages sont sympathiques, mais extrêmement stéréotypés.
 
La lecture de ce manga est agréable, et, même s'il ne contient rien d'exceptionnel ou d'inoubliable, j'ai passé un bon moment, notamment grâce aux nombreuses touches d'humour qui parsèment ces histoires. Je réserverais cependant ces Petites mésaventures amoureuses aux fans de la mangaka. Si vous ne connaissez pas Yuki Yoshihara, commencez plutôt par lire Ma petite maîtresse ou Darling, la recette de l'amour, qui sont d'un niveau bien supérieur, et de loin !
 
 
Notation :
 
7,5/10.



 

lundi 17 août 2015

Entre mes mains le bonheur se faufile, d'Agnès Martin-Lugand

Fiche technique :

Auteur : Agnès Martin-Lugand
Titre : Entre mes mains le bonheur se faufile
Editeur : Michel Lafon
Nombre de pages : 336
Date d'édition : Juin 2014


Résumé éditeur :

Depuis l’enfance, Iris a une passion pour la couture. Dessiner des modèles, leur donner vie par la magie du fil et de l’aiguille, voilà ce qui la rend heureuse. Mais ses parents n’ont toujours vu dans ses ambitions qu’un caprice : les chiffons, ce n’est pas « convenable ». Et Iris, la mort dans l’âme, s’est résignée.
Aujourd’hui, la jeune femme étouffe dans son carcan de province, son mari la délaisse, sa vie semble s’être arrêtée. Mais une révélation va pousser Iris à reprendre en main son destin. Dans le tourbillon de Paris, elle va courir le risque de s’ouvrir au monde et faire la rencontre de Marthe, égérie et mentor, troublante et autoritaire…
Portrait d’une femme en quête de son identité, ce roman nous entraîne dans une aventure diabolique dont, comme son héroïne, le lecteur a du mal à se libérer.


Avis :

Entre mes mains le bonheur se faufile a tout d'un conte de fée moderne : on y trouve un prince charmant, une bonne fée, une marâtre / méchante sorcière ; les épreuves à surmonter pour éprouver le véritable amour sont nombreuses, et la fin heureuse, prévisible, vient conclure cette belle histoire, même si on est loin du "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" de rigueur...
J'ai adoré lire ce roman qui, même si les ficelles sont un peu grosses, nous réserve quelques bonnes surprises. Les personnages sont bien cernés, ils ont ce qu'il faut d'aspérités et de soucis personnels pour ne pas lasser. De plus, de nombreuses lectrices pourront s'identifier à la douce Iris : qui, en effet, n'a pas connu de parents qui minorent ses rêves, les jugeant peu réalistes ou indigne d'intérêt, ou de conjoint qui ne s'enthousiasme pas pour ses projets ? Iris est une jeune femme "ordinaire" qui va enfin pouvoir réaliser son rêve et par là même modifier sa vie terne et monotone.
Le style d'Agnès Martin-Lugand est agréable à lire, je suis très vite entrée dans l'histoire et je n'ai pas vu le temps passer. L'émotion affleure au fil des pages, je n'ai pas pu m'empêcher de verser une petite larme par-ci par-là, mais j'ai terminé le roman le cœur gonflé d'espoir et d'optimisme, ce qui n'est pas désagréable par les temps qui courent... Laissez-vous tenter par cette lecture détente qui fait du bien, vous ne le regretterez pas.


Note :

8/10.
 
 
 
 

dimanche 16 août 2015

Mort en terre étrangère, de Donna Leon

Fiche technique :

Auteur : Donna Leon
Traducteur : William Olivier Desmond
Titre : Mort en terre étrangère
Série / Volume : Commissaire Brunetti volume 2
Editeur / Collection : Points / Policier
Nombre de pages : 310
Date de parution : Octobre 1998


Résumé éditeur :

Aucun rapport, à priori, entre un cambriolage dans un palais de Venise et le cadavre d'un jeune militaire américain retrouvé dans les eaux saumâtres d'un canal. Et pourtant le perspicace commissaire Brunetti est persuadé du contraire, et il entend bien le prouver. Mais très vite, entre la police militaire de la base américaine de Vicence, les pressions de son entourage immédiat, la mafia et la protection de l'environnement, l'affaire se complique...


Avis :

Bien loin de l'image habituelle (on pourrait même dire du cliché) que l'on peut avoir du flic, divorcé et alcoolique, tourmenté par ses démons intérieurs, le commissaire Guido Brunetti est un mari et un père de famille à la vie tout ce qu'il y a de plus banale : il rentre déjeuner chez lui à midi, il a du mal à comprendre son fils adolescent, il s'intéresse au problème d'équilibrage du tambour de la machine à laver... Au travail, il passe plus de temps à remplir de la paperasse qu'à poursuivre des criminels. S'il n'avait un supérieur incompétent, plus préoccupé par l'accroissement de son carnet d'adresses que par la recherche de la vérité, Guido Brunetti serait un commissaire heureux. En effet, dans une Italie gangrénée par la mafia et la corruption politique, Venise fait figure d'exception car les crimes y sont plutôt rares.
C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai découvert les enquêtes de ce policier intègre et désabusé. L'intrigue, plus complexe qu'il n'y parait à première vue, est bien menée et les rebondissements sont nombreux. Il n'y a ni courses poursuites ni de fusillades, le rythme de l'enquête est assez lent, mais parfois cela fait du bien de lire un roman qui prend le temps de bien poser les choses. J'ai bien aimé la découverte de Venise de l'intérieur, sans concessions, bien loin des circuits touristiques et de l'image idéalisée que l'on peut en avoir. La description de la vie quotidienne sur la base militaire américaine et les problèmes engendrés par cette "occupation" sont très intéressants et ajoutent un côté réaliste au roman. Ajoutez à cela des personnages sympathiques et attachants, que l'on a envie de suivre au quotidien, et vous obtiendrez un très bon roman policier, agréable à lire. Une chose est sûre, je lirai les autres volumes de la série (il y en a plus d'une vingtaine publiés actuellement) avec beaucoup d'intérêt.
 
 
Notation :

8/10.
 
 
 
 

jeudi 13 août 2015

La malédiction du soleil, de Mary Play-Parlange

Fiche technique :
 
Auteur : Mary Play-Parlange
Titre : La malédiction du soleil
Série / Volume : Melinda Fields volume 3
Editeur / Collection : Ex Aequo / Rouge
Nombre de pages : 112
Date de parution : Février 2013
 
 
Quatrième de couverture :
 
« L’obsédante mélopée enfle et se répand à travers tout l’espace. Le tribunal est à pied d’œuvre, on va pouvoir commencer. Le premier jour du neuvième mois du cycle des soixante-quatre ans le Dieu-Soleil réclame son offrande. »
Comment Melinda Fields, enquêtrice à la Brigade Criminelle de Melbourne, se retrouve-t-elle à Berlin confrontée aux pouvoirs maléfiques d’Aton, le Dieu-Soleil de l’Egypte Antique ? Il est temps de vous perdre dans le dédale de cette étrange énigme…
 
 
Avis :
 
Mary Play-Parlange est le pseudonyme de deux amies d'enfance, Dominique Play et Nicole Parlange, qui écrivent à quatre mains des romans policiers depuis 2012. La malédiction du soleil est le premier que je lis, mais il s'agit en fait du troisième roman mettant en scène l'enquêtrice australienne Melinda Fields ; avant, il y a eu Accents graves, puis La mort à pleines dents. Lire les romans dans le désordre ne pose pas de problèmes de compréhension, les enquêtes sont indépendantes les unes des autres et des notes de bas de page nous renseignent sur les événements qui ont affecté la vie de Melinda Fields dans les volumes précédents.
 
Très court, ce roman policier va à l'essentiel. Les auteurs ne s'embarrassent pas de descriptions inutiles, il en est de même avec les états d'âme des personnages : il y a ce qu'il faut pour comprendre le déroulement des faits, ni plus, ni moins. Les lecteurs pressés qui ont tendance à sauter les passages qu'ils jugent "trop lents" apprécieront ce parti pris, pour ma part il m'a manqué ce petit quelque chose qui fait que je m'immerge complètement dans un roman et que j'éprouve de l'empathie pour les personnages.
Mis à part cela, l'intrigue est bien menée. Il y a des meurtres et des disparitions inquiétantes, une enquête sur les traces d'une secte vénérant Aton, le dieu soleil égyptien, et de nombreux rebondissements. Le suspense est maintenu jusqu'au dénouement final et, cerise sur le gâteau, la fin n'était pas trop prévisible. Les personnages sont classiques mais variés, et j'ai bien aimé la découverte de Berlin et l'ambiance tournant autour du culte d'Aton, d'Akhenaton et de Néfertiti.
Pour conclure, La malédiction du soleil est un bon roman policier, et même si je ne l'ai pas trouvé assez développé à mon goût il m'a donnée envie de découvrir les autres titres de Mary Play-Parlange.
 
 
Notation :
 
7,5/10.



 

mardi 11 août 2015

La vie quand elle était à nous, de Marian Izaguirre

Fiche technique :

Auteur : Marian Izaguirre
Traducteur : Séverine Rosset
Titre : La vie quand elle était à nous
Editeur / Collection : Albin Michel / Littérature étrangère
Nombre de pages : 398
Date de parution : Octobre 2015


Quatrième de couverture :

« Quand la vie était à nous »... Lola regrette le temps où son existence était peuplée de promesses et d'illusions, de livres et de discussions enflammées, d'amour et de projets pour bâtir une Espagne démocratique. L'espoir de 1936.
Quinze années ont passé et ses rêves se sont envolés. Il ne lui reste de cette époque, à elle et à son mari Matías, qu'une petite librairie-papèterie dans les ruelles sombres d'un quartier de Madrid. C'est dans ce modeste lieu de résistance culturelle que Lola fait la connaissance d'Alice, une anglaise dont elle partage la passion pour la littérature. Intriguée par un livre en vitrine, Alice entraîne Lola dans une lecture singulière et bouleversante : La fille aux cheveux de lin, l'histoire de Rose, Anglaise comme elle, soupçonnée d'être la fille du duc d'Ashford...
Des paysages de Normandie à l'Angleterre de la première guerre mondiale, du Paris des années folles à l'Espagne des Brigades internationales, la romancière Marian Izaguirre nous entraîne dans un véritable voyage à travers la littérature, vibrant hommage à la force des mots.


Avis :
 
J'ai eu la possibilité de lire en avant-première La vie quand elle était à nous grâce à une opération spéciale Masse critique du site Babelio. Un grand merci à Babelio, ainsi qu'aux éditions Albin Michel, pour m'avoir fait découvrir cet excellent roman.
Je n'ai pas pour habitude de chroniquer des romans plusieurs mois avant leur sortie, mais c'est la règle du jeu avec les opérations Masse critique : les avis doivent être publiés dans les 30 jours qui suivent la réception de l'ouvrage. La vie quand elle était à nous sortira le 1er octobre en librairie, gardez ce titre en mémoire car ce serait vraiment dommage de passer à côté.
« Quand tu te sentiras seule, lis un livre. Ça t'aidera à te sentir meilleure. Ça te sauvera. »
La vie quand elle était à nous est un très beau roman où il est question de rencontres (de celles qui changent la vie), de secrets de famille et de non-dits qui empoisonnent l'existence, mais également d'amour des livres et de la littérature. Prenant corps dans l'Europe de la première moitié du XXème siècle, plus précisément de 1900 à 1951, l'intrigue à tiroirs met en scène des personnages attachants confrontés aux difficultés de la vie : Lola et Matías, le couple de libraires qui a tout perdu pendant la guerre d'Espagne, Alice, la mystérieuse Anglaise en deuil de son grand amour ou Rose, l'enfant illégitime qui ne sait où est sa place.
L'écriture est fluide, très agréable à lire, il y a beaucoup de douceur et de délicatesse dans ce texte, de l'émotion et un peu d'humour également. Les trois histoires imbriquées (le présent, le passé, le roman) s'enchaînent harmonieusement, on passe de l'une à l'autre sans à-coups et en gardant l'intérêt intact. Et petit bonus pour les amoureux des arts et de la littérature, le roman est émaillé de citations et de références qui donnent envie de (re)découvrir certaines œuvres phares du début du siècle.


Notation :

8,5/10.



 

lundi 10 août 2015

La clé de Saint-Georges, de Thierry Sportouche

Fiche technique :

Auteur : Thierry Sportouche
Titre : La clé de Saint-Georges
Editeur : Acid Dragon
Nombre de pages : 88
Date de parution : Janvier 2015


Quatrième de couverture :

La voilà de retour, Elisabeth Martin, cette jeune institutrice à la retraite un peu vieille France, héroïne du premier tome, Le meurtre de Mrs Killworth !
Toujours accompagnée de ses petits protégés, Pierre, Paul et jack, la voilà qui se lance dans de nouvelles aventures en Espagne, en Irlande, en Ecosse, à Québec, à Prague et à Jersey...


Avis :
 
Tout comme Le meurtre de Mrs Killworth dont vous pouvez trouver la chronique ici, La clé de Saint-Georges est un recueil de nouvelles fantastico-policières mettant en scène Elisabeth Martin et ses trois jeunes amis, Pierre, Paul et Jack, le correspondant irlandais de Pierre :
  • Quien va a Córdoba, pierde su vida : En vacances en Espagne, madame Martin et les enfants accompagnent Manuel, un ami détective privé, sur la piste de deux hommes portés disparu.
  • La clé de Saint-Georges : Jennifer, la cousine de madame Martin, a besoin d'aide : en vacances à Jersey, elle est soupçonnée du meurtre de son ami Abdullah.
  • Le fantôme psychédélique : En visite à Cork dans la famille irlandaise de Jack, nos quatre amis se retrouvent aux prises avec un mystérieux fantôme.
  • Lucy's secret dog : Lucy, la cousine écossaise de la tante de Jack, a été cambriolée. Madame Martin et les enfants se rendent à Edimbourg pour la rassurer.
  • Kidnapping à Québec : En stage de français à Québec, Jack disparaît à la fin des cours. Elisabeth, Pierre et Paul se rendent au Canada pour tenter de le retrouver.
  • Tom Cat : Elisabeth Martin se remémore sa première enquête : Londres, 1974, l'année où elle est tombée amoureuse de celui qu'il ne fallait pas...
  • Le mystère de la ruelle d'or : Suite des aventures de jeunesse de madame Martin, cette fois-ci à Prague quelques années après les évènements londoniens.
 
Ce second recueil des aventures du quatuor de détectives amateurs peut se lire indépendamment du premier, même si quelques références à leurs précédentes aventures apparaissent parfois en notes de bas de page.
Ces nouvelles sont des anecdotes - « brefs récits de fait curieux ou pittoresques susceptibles de divertir » - à lire pour l'ambiance qui s'en dégage plus que pour les énigmes policières, ces dernières n'étant au final qu'un prétexte à l'aventure... Le style est agréable à lire, il y a de l'humour et des jeux de mots, de la culture aussi, notamment en ce qui concerne la musique, on sent bien tout l'intérêt que l'auteur porte au rock progressif. Les personnages sont sympathiques, mais le court format des nouvelles ne permet malheureusement pas de les développer autant qu'ils le mériteraient. Si j'ai pris plaisir à lire ce recueil, je reste néanmoins sur ma faim ; il y a là suffisamment de matière (et de talent) pour que Thierry Sportouche écrive une longue histoire mettant en scène les trois garçons et leur amie Elisabeth. J'ai bien conscience que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais après ces deux recueils de courtes nouvelles j'aimerais vraiment pouvoir lire une histoire qui permette de développer les personnages et leurs relations et d'exploiter une intrigue plus conséquente dans cet univers si particulier mis en place petit à petit par l'auteur.
 
Pour conclure, ces nouvelles, sympathiques et agréables à lire, vous feront voyager sans quitter votre fauteuil. Une lecture détente en petit format, idéale quand on n'a pas beaucoup de temps à consacrer à la lecture.
 
 
Notation :

7/10.



samedi 8 août 2015

Big Game, de Dan Smith

Fiche technique :

Auteur : Dan Smith
Traducteur : Cyril Laumonier
Titre : Big Game
Editeur / Collection : Michel Lafon / Jeunesse
Nombre de pages : 284
Date de parution : Mai 2015


Quatrième de couverture :

Comme tous les garçons de son village, et ce depuis des générations, Oskari doit accomplir le rite d’initiation qui fera de lui un homme. Sa mission : chasser un animal sauvage.
Livré à lui-même en plein cœur de la forêt boréale, il s’apprête à rentrer bredouille, lorsqu’un avion explose sous ses yeux. Près du lieu de l’accident, il découvre une capsule de sauvetage et à l'intérieur, un homme. Oskari est alors investi d’une nouvelle mission : le sauver des terroristes qui le pourchassent. Une aventure hors du commun qui sera pour lui l’occasion de découvrir la véritable signification du mot « courage ».


Avis :

J'ai lu Big Game dans le cadre d'un partenariat avec le site Livraddict et les éditions Michel Lafon. Un grand merci à eux pour m'avoir permis de découvrir ce roman jeunesse dépaysant et plein d'action.

Une fois n'est pas coutume, Big Game n'est pas un roman adapté au cinéma, mais un film (plus précisément un scénario) adapté en roman. Cela se sent au découpage, nerveux et haletant, où chaque court chapitre correspond à une action ou à un retournement de situation. Le rythme de lecture est rapide, le suspense est constant et les évènements s'enchaînent sans trop de temps mort. Même si l'intrigue semble improbable et tirée par les cheveux, le roman fonctionne très bien.
Je me suis prise au jeu facilement, tremblant pour le jeune Oskari, en oubliant totalement les grosses ficelles et les invraisemblances tant la lecture a été prenante. A mon avis, un(e) adolescent(e) devrait y prendre encore plus de plaisir que moi, car le héros leur ressemble sur certains points. Pas très sportif, peu sûr de lui, plein de doutes et victime d'un profond sentiment d'infériorité, mais voulant faire ses preuves et ne pas décevoir ses proches, Oskari est un jeune finlandais plein de ressources qui va tout mettre en œuvre pour réussir l'épreuve de son passage à l'âge adulte, à savoir ramener une proie aux hommes du village ; d'une tête de cerf Oskari passe allègrement à un président sain et sauf, mais peu importe, le principal est de ramener quelque chose, suivant en cela les préceptes ancestraux de la tribu :
« La forêt est un juge sévère, elle donne à chacun ce qu'il mérite. Nous devons savoir l'écouter, et nous battre bec et ongles pour notre proie. C'est ce que nous faisons depuis des siècles et ce que nous ferons pour des siècles. Rien ne nous est offert gratuitement. »

Les personnages sont intéressants, j'ai beaucoup aimé le décalage entre la fiction et ce que serait la "réalité" : l'ado qui doute devient un sauveur qui accompli des prouesses, et le président des Etats-Unis un homme un peu balourd qui se repose presqu'entièrement sur un jeune garçon de 12 ans. Les méchants sont vraiment méchants, même si leurs motivations sont simplistes, et n'hésitent pas à tuer pour arriver à leurs fins. Il y a des courses poursuites à foison, ça canarde et ça explose de tous les côtés, mais le roman laisse quand même la place à quelques petits passages d'introspection, où l'on découvre toute la beauté de la forêt boréale, et où l'on apprend à connaitre plus en profondeur nos deux héros.
 
Big Game est donc un roman jeunesse qui se lit très bien, qui possède le rythme frénétique d'un très bon film d'action, et que les adolescent(e)s féru(e)s d'aventures devraient apprécier tout particulièrement.


Notation :

7,5/10.


Pour les plus curieux d'entre vous, voici la bande annonce du film de Jalmari Helander et Petri Jokiranta dont est adapté le roman Big Game. Il n'y a malheureusement pas de sortie prévue en France pour l'instant...






vendredi 7 août 2015

Challenge "1% rentrée littéraire 2015"



Je suis ce challenge de loin depuis quelques temps, mais cette année c'est décidé, je participe ! Le challenge "1% de la rentrée littéraire" est organisé depuis 2011 par hérisson08 du blog Délivrer des livres, et bénéficie cette année d'un espace spécifique que vous pouvez découvrir ICI.
 
 
Principe (expliqué par l'organisatrice du challenge) :
 
589 livres à paraître entre mi-août et mi-octobre 2015 pour cette nouvelle rentrée littéraire. Un nombre assez proche de celui de l’année dernière (608), et qui comme chaque année n’est que la face visible de l’iceberg, puisqu’une grande partie de la production littéraire n’est pas comptée. C’est notamment le cas de la littérature jeunesse, ainsi que des bandes dessinées !
Des centaines de livres paraissent donc, qui essayent de se faire une place, dans la presse bien sûr, mais surtout sur nos étagères…
Il s’agit pour réussir ce challenge, comme pour les précédentes éditions de lire 1% des livres de cette rentrée littéraire, soit 6 livres !
Rien ne vous empêche de lire plus de titres, je continuerai avec plaisir à les noter après le premier pourcent, libre à vous ensuite d’arriver à 2, 3, 4 ou même 10% ? La compétition est rude en tête du classement ;)
 
 
Durée :
 
Un an, jusqu'au 31 juillet 2016.
 
 
Inscription :
 
Sur la page du blog dédié au challenge.
Inscription possible tout au long de l’année, mais seuls les livres lus après l’inscription compteront pour le challenge.
 
 
Vous trouverez ci-dessous mes lectures effectuées dans le cadre de ce challenge :
 

jeudi 6 août 2015

Chinoises, de Xinran

Fiche technique :

Auteur : Xinran
Traducteur : Marie-Odile Probst
Titre : Chinoises
Editeur : Philippe Picquier
Nombre de pages : 352
Date d'édition : Janvier 2005


Résumé éditeur :

De 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission où elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion, elle les a écoutées se raconter. Elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste.


Avis :

Avec Chinoises, Xinran nous livre un bouleversant témoignage de la condition féminine en Chine, des années 1940 à la fin des années 1990. Ce recueil de témoignages se lit comme un roman. Nous suivons Xinran dans sa vie quotidienne et sur son lieu de travail, une radio d'état où la liberté de ton (et de sujet) est soumise au bon vouloir des cadres du Parti. Entre son émission hebdomadaire, le courrier des lecteurs, ses interviews et des reportages au fin fond de la Chine profonde, Xinran explore de l'intérieur cinquante ans de bouleversements politiques et sociaux et s'interroge sur la place de la femme dans la société chinoise.
« Une Chinoise "bien" est conditionnée, elle se comporte de façon douce, humble, et se conduit de même au lit. C’est pour ça que les Chinois disent que leurs épouses manquent de sex-appeal, et les femmes subissent leur oppression, persuadées que c’est leur faute. Elles doivent supporter les douleurs de la menstruation et de l’accouchement, et elles travaillent comme des hommes pour nourrir leurs familles quand leurs maris ne gagnent pas assez. Les hommes épinglent des photos de femmes séduisantes au-dessus de leur lit pour s’exciter, alors que leurs épouses se reprochent leurs corps usés par les travaux. En tout cas, aux yeux des hommes, une femme "bien", ça n’existe pas. »

Qu'elles soient riches ou pauvres, citadines ou paysannes, diplômées ou illettrées, jeunes ou âgées, toutes les femmes dont nous découvrons ici le récit ont vécu une existence dramatique, sans amour ni liberté, faite de sacrifices et d'acceptation. Nous plongeons directement dans l'horreur de la Révolution culturelle, où la rééducation des adolescente se faisait par le biais de viols collectifs, où les mariages forcés étaient légion et où les femmes acceptaient tout, contraintes et forcées, à cause du manque de moyens, de la pression sociale, pour ne pas faire honte à leur famille, ou tout simplement par méconnaissance totale de leur corps et de son fonctionnement.

Ecrit tout en délicatesse, Chinoises est un livre poignant et passionnant qui nous éclaire sur la difficulté d'être une femme dans la société chinoise. Ne passez surtout pas à côté...


Note :

8,5/10.