lundi 19 mai 2014

En série. Journal d'un tueur, de David Forrest


Fiche technique :
 
Auteur : David Forrest
Titre : En série. Journal d'un tueur
Editeur : Land éditions
Nombre de pages : 211 (format epub)
Date de parution : Mai 2014
 
 
Quatrième de couverture :
 
Par l’auteur best-seller David Forrest ! Découvrez l’univers fascinant et culte de celui qui a défrayé la chronique en étant l’un des premiers succès en auto-publication en France. Un auteur que vous ne pourrez plus oublier.
(Re)découvrez son best-seller incontournable dans une édition inédite plus longue, plus sombre et plus choc !
Plongez dans l’intimité d’un tueur en série anonyme, un sociopathe à la fois effrayant et fascinant. De son premier acte barbare au dénouement grinçant de son sanglant périple, le narrateur vous entraîne dans une spirale d’horreur, d’humour noir et de satire sociale. Un voyage à glacer le sang qui ne vous laissera pas indemne.
 
 
Critique :

Ce roman se présente comme le journal intime d'un tueur en série, que nous suivons depuis sa première expérience de meurtre, grisante,  jusqu'à son jugement. Vomissant le dégoût qu'il éprouve pour ses contemporains, il met en place toute une logistique pour assouvir des pulsions qu'il prend plaisir à détailler pour ses lecteurs. Choix des victimes, méthodologie pour se débarrasser des corps, mais aussi réflexions sur la société ou souvenirs personnels, rien ne nous est épargné.
Le style de l'auteur est agréable à lire et les chapitres sont relativement courts, ce qui rend la lecture du roman très prenante. Le ton est glaçant, l'ambiance confine au malaise. Ce tueur en série - qui n'est finalement qu'un "monsieur-tout-le-monde" rejetant ses semblables qu'il considère comme inférieurs - est effrayant de réalisme. Heureusement que l'humour (noir bien évidemment) est là pour alléger un peu la lecture : entre bourdes de notre tueur et situations "cocasses", on rit un peu, même si on rit jaune.

Pour vous donner une idée du style du texte, en voici un court extrait :
Adultes, enfants, mâles, femelles, vous me donnez tous la nausée. Chaque jour, vous me prouvez à quel point vous et moi sommes différents.
Et la différence, c'est ce qui vous fait le plus peur. Ce que vous détestez le plus. Et vous ne vous êtes jamais fait prier pour me le faire savoir, avec vos railleries, vos humiliations, vos violences.
Vous êtes ignares. Inutiles. Mauvais. Un chiendent. Une peste.
Vous vous accrochez à votre pathétique existence et étouffez sous votre médiocrité tous ceux qui ne sont pas comme vous. Qui sont meilleurs que vous.
Ne vous étonnez alors pas qu'ils vous haïssent et qu'ils répliquent.
Vous m'avez écrasé sous vos diktats. Les caprices et règles parentales, les codes de votre société gangrénée. Mais vous n'avez pas réussi à m'enchaîner. Je me suis libéré, avec une seule obsession en tête : la vengeance.
En série. Journal d'un tueur est un roman que j'ai beaucoup apprécié. Le malaise se poursuivant après une conclusion qui fait froid dans le dos, on risque de se poser une question : qui, dans notre entourage, va répondre à l'appel final du tueur ?

 
Ma note :
 
8/10.



Sorti en autoédition numérique, ce roman a été estampillé  "Best-seller autoédité" durant l'été 2011. Pourquoi cette nouvelle version ? L'auteur nous l'explique dans sa préface :
Un auteur ne devrait jamais se relire. En 2014, j'ai commis cette erreur et j'ai été horrifié. Mettez peut-être cela sur le compte de l'expérience, mais les maladresses que j'y ai trouvées m'ont occasionné des cauchemars et une honte sans nom, aussi n'ai-je eu d'autre choix que de me plonger dans la réécriture du roman.
C'est cette nouvelle version que vous avez entre les mains. 80% du texte original a été réécrit, mais cette nouvelle mouture n'est pas qu'un "remastering" pour reprendre un terme cinématographique. C'est plutôt, pour rester dans le même thème, une version longue, undirector's cut, avec 15% de texte en plus.
J'avais écarté la plupart de ces scènes à l'époque, pour une question de rythme et parce qu'elles ne me convainquaient pas. Retravaillées, elles se justifient plus aujourd'hui. Ceux qui connaissent la version originale les repéreront peut-être. Les changements les plus évidents visent la fin du roman, plus longue, plus détaillée et plus drôle, je crois. Enfin, avec ce même humour cynique un peu jaune.



 

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