dimanche 4 mars 2018

La chute d'un auteur, par Catherine Espinasse

Fiche technique :

Auteur : Catherine Espinasse
Titre : La chute d'un auteur
Editeur : In Octavo éditions
Nombre de pages : 175
Date de parution : Février 2018


Quatrième de couverture :

Une châtelaine organise annuellement dans sa demeure du Cotentin un colloque sur un écrivain contemporain, accueillant ainsi de prestigieux universitaires et des experts de la littérature pour l’analyse de l’œuvre de l’auteur dont la présence est bien entendu requise.
Peu de temps après l’arrivée nocturne des participants, l’auteur disparaît. Valentine, la jeune femme de chambre, découvre son corps au fond de la douve...
Accident dû à un manque d’éclairage extérieur ? Meurtre commis dans l’obscurité ? La commissaire chargée de l’enquête va tenter d’apporter des éléments de réponse à ces questions en interrogeant l’ensemble du personnel, la maîtresse des lieux ainsi que les participants au colloque.
Ce roman n'est pas seulement une enquête policière, il est aussi une peinture de mœurs mettant en scène d’une part, l’élite intellectuelle et d’autre part les villageois.
Des rapports de classe, que complexifient à la fois l’influence du passé et le futur escompté, démontrant la difficulté de décrypter le présent.


Avis :

Pour son premier roman, la psychosociologue et metteure en scène Catherine Espinasse s'en sort plutôt bien. Tout n'est pas parfait, mais il n'y a là rien de rédhibitoire, du moins en ce qui me concerne. J'ai passé un moment agréable avec ce roman policier, et c'est le principal.

La chute d'un auteur est un roman policier de facture assez classique. Un lieu clos, un cadavre, des suspects... Aucune extravagance, Catherine Espinasse s'en tient à l'essentiel. S'agit-il d'un accident, d'un suicide ou d'un meurtre ? Dans ce dernier cas de figure qui serait le coupable et quelles seraient ses motivations ? A la manière d'un épisode de Columbo, le lecteur connait le "pourquoi ?" et le "comment ?" assez rapidement, dès le premier tiers du roman ; reste alors à découvrir si la vérité apparaitra au grand jour ou non...
J'ai bien aimé le cadre du roman : un colloque littéraire. Il est prétexte à une étude des mœurs, avec d'un côté les participants, dignes représentants d'un milieu intellectuel et universitaire parisien, et de l'autre côté les employés du château, venant d'un milieu provincial et villageois. Cette opposition de repères et de valeurs entre les différents milieux est vraiment intéressante. Les personnages sont pour la plupart sympathiques. J'ai apprécié de les découvrir peu à peu, au fil des pages. Je leur reprocherais par contre un manque de profondeur, à mon avis dû au nombre de pages assez faible. De même l'enquête est assez succincte, quelques questions de la part de la commissaire, un peu de réflexion et puis c'est tout ; ne vous attendez pas à des scènes d'autopsie, des courses poursuites ou des révélations fracassantes, tout reste dans la mesure et le feutré. Les secrets enterrés depuis des années remontent doucement à la surface, d'eux-même, sans fracas. Seule la chute du roman révèle une véritable surprise, que j'ai bien appréciée.
Il y a un point qui m'a dérangée pendant ma lecture : le style de l'auteur. Les phrases sont parfois assez longues, ce qui en soit ne me pose pas de problème, mais les virgules sont souvent mal placées et cassent le rythme des phrases. C'est vraiment dommage car j'avais l'impression de buter sans cesse alors que le texte aurait pu couler calmement en moi ...
 
Merci aux éditions In Octavo pour ce service de presse qui m'a fait passer un bon moment de lecture.



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