Fiche technique :
Auteur : Haruka Ono
Traducteur : Satoko Fujimoto
Titre : Aromantic (Love) Story
Série / Volume : Aromantic (Love) Story, volume 1
Editeur / Collection : Akata / L
Nombre de pages : 199
Date de parution : Mai 2018
Quatrième de couverture :
Futaba Kiryû, 32 ans, est autrice de mangas. Ce qu’elle adore par-dessus tout, c’est dessiner des shônen bien sociaux ! Le problème, c’est que ce genre ne marche plus du tout… Du coup, pour tenter de vraiment lancer sa carrière, son éditeur lui propose (impose ?) de s’essayer à un autre genre de shônen : le harem manga ! Gros hic : elle déteste ça, et surtout… elle ne s’intéresse pas du tout à l’amour. Bien malgré elle, et agacée par l’injonction sociale qui impose aux femmes d’être forcément amoureuses, elle entame l’écriture d’un shônen manga romantique. Contre toute attente, le succès est immédiat, et la voilà condamnée à continuer de dessiner une série à laquelle elle-même ne comprend rien… Pour ne rien arranger, elle se retrouve très vite prise entre deux feux : d’un côté, la touchante vénération d’un assistant de douze ans son cadet, de l’autre, la séduction flamboyante d’un scénariste d’anime quadragénaire. Une situation cauchemardesque pour cette célibataire endurcie…
Avis :
Ce premier volume du manga Aromantic (Love) Story m'a beaucoup plu. D'aspect plutôt classique, il ressemble à première vue à un shôjo manga (= manga pour jeunes filles) lambda. Il sort cependant du lot par les thèmes abordés : féminisme, pression sociale, asexualité... Des thématiques d'actualité, malheureusement peu abordées en littérature jeunesse.
Qui a dit que les femmes s'intéressaient forcément à l'amour ?
L'idée de départ est sympathique : une mangaka qui ne s'intéresse pas à l'amour est obligée par son éditeur de produire un manga romantique qui connait un succès fou, au point qu'une adaptation en anime est en cours. Elle découvre à cette occasion que deux hommes de son entourage semblent éprouver des sentiments pour elle (mais a-t-elle correctement interprété les signes ?) : son jeune assistant dont le coté taciturne l'effraie depuis toujours, et le scénariste de l'anime, entreprenant et agaçant en diable. Comment va-t-elle pouvoir se sortir de ce guêpier ?
Cette intrigue légère et amusante nous permet de découvrir le quotidien d'une autrice de mangas, ses méthodes de travail, ses relations avec son éditeur ou son équipe d'assistants.
Elle permet également de faire passer un message fort au lecteur : il existe plusieurs genres humains comme il existe plusieurs formes de sexualité (ou de non-sexualité). Tout le monde a le droit de vivre et d'être heureux, même ceux qui ne font pas partie de la "majorité" représentative de la société. L'être humain est complexe et varié et ne devrait pas être obligé de se couler dans un moule à cause de la pression sociale. Cette idée exposée clairement et intelligemment donne à réfléchir sans que l'on ait la désagréable impression que l'auteur nous fasse la morale.
Les illustrations sont dans le pur style shôjo : claires, mignonnes, toutes en rondeur, avec peu de décors mais sans excès de trames. Les personnages sont très expressifs, on devine leurs émotions sans problème, du premier coup d'œil.
Outre les illustrations, l'humour omniprésent et les quiproquos qui s'enchaînent rendent la lecture très plaisante et le message sous-jacent facile à appréhender. J'ai hâte de lire la suite d'Aromantic (Love) Story, de voir comment l'intrigue va évoluer tout en espérant que le message fort de ce premier tome ne passera pas aux oubliettes...
Un grand merci aux éditions Akata et au site Babelio pour cette belle lecture faite dans le cadre de l'opération Masse critique. Vous pouvez lire un extrait de ce premier tome (les 47 premières pages, dans le sens japonais) sur le site d'Akata, ICI. Bonne découverte 😊