jeudi 24 octobre 2013

Le bonheur pauvre rengaine, de Sylvain Pattieu

Fiche technique :

Auteur : Sylvain Pattieu
Titre : Le bonheur pauvre rengaine
Editeur / Collection : Le Rouergue / La brune
Nombre de pages : 304
Date de parution : Août 2013


Résumé :

Le 25 septembre 1920, au petit matin, dans un appartement bourgeois de Marseille est découvert le corps d'une jeune ouvrière parisienne ayant basculé dans la prostitution. Cette affaire fera la une des journaux pendant plusieurs mois, le temps qu'on découvre les assassins. Comme tout fait divers, c'est un formidable révélateur d'une époque, ces années folles où la France, saignée par les tranchées, voit ses repères basculer.

Lorsque Sylvain Pattieu déterre, aux archives des Bouches-du-Rhône, le carton conservant le dossier de justice, il trouve là une formidable matière romanesque. Des personnages aux trajectoires hors du commun naviguant d'un milieu à l'autre, une peinture passionnante de Paris et Marseille. Usines, dancings, bagne, bordels... Demi-mondaines, ouvriers anarcho-syndicalistes, macs noirs et corses...
Cela donne ce livre singulier et passionnant, à la fois roman et document historique, mixant voix fictionnelles, photographies et archives policières.


Après Des impatientes, publié l'an dernier, ce jeune romancier, historien par ailleurs, fait à nouveau la preuve d'un talent particulier pour s'inspirer de la réalité.


Critique :
 
J'ai reçu Le bonheur pauvre rengaine de Sylvain Pattieu dans le cadre de l'opération "Masse Critique" du site Babelio. Déjà heureuse d'avoir été tirée au sort, je le suis encore plus maintenant que je viens d'en terminer la lecture.
C'est un très beau roman qui se compose de trois parties : "Le meurtre", "L'enquête" et "Prisons". Chaque chapitre est consacré à l'un des protagonistes de l'affaire (tueur, victime, connaissances ou enquêteur) ; il nous y fait entendre sa voix, nous montre quelles ont été sa trajectoire, ses choix de vie jusqu'au moment du drame, puis comment il a réagi par la suite. Les propos sont crus, durs, comme la vie des personnages en ce début de vingtième siècle. Le style est différent selon la personne qui s'exprime, j'ai trouvé que c'était vraiment bien réalisé. On croirait entendre de véritables confessions, d'autant plus que l'ajout de documents d'archives (photographies des protagonistes, copies et transcriptions de procès-verbaux et rapports d'enquête, etc...) apporte une touche véridique qui fait froid dans le dos. C'est là toute la force de ce roman, mêler fiction et réalité pour faire naître une émotion réelle. Le fait divers dont s'inspire le roman est malheureusement "banal", il pourrait se dérouler n'importe où et à n'importe quelle époque... J'ai ressenti une grande tristesse en refermant ce roman, ainsi qu'un malaise certain devant le gâchis de ces jeunes existences.
 

Notation :

8/10.



 

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