dimanche 5 avril 2015

Cry father, de Benjamin Whitmer

Fiche technique :
 
Auteur : Benjamin Whitmer
Traducteur : Jacques Mailhos
Titre : Cry father
Editeur / Collection : Gallmeister / Néonoir
Nombre de pages : 320
Date de parution : Mars 2015
 
 
Quatrième de couverture :
 
Depuis qu’il a perdu son fils, Patterson Wells parcourt les zones sinistrées de l’Amérique pour en déblayer les décombres. Le reste du temps, il se réfugie dans sa cabane perdue près de Denver. Là, il boit et tente d’oublier le poids des souvenirs ou la bagarre de la veille dans un bar. Mais ses rêves de sérénité vont se volatiliser lorsqu’il fera la rencontre du fils de son meilleur ami, Junior, un dealer avec un penchant certain pour la bagarre. Les deux hommes vont se prendre d’amitié l’un pour l’autre et être peu à peu entraînés dans une spirale de violence.
 
 
Avis :
 
J'ai reçu ce roman dans le cadre de l'opération "Explorateurs du polar". Je remercie pour cela le site lecteurs.com ainsi que les éditions Gallmeister.

« Il n'est pas nécessaire d'être particulièrement malheureux pour se titrer une balle [...] Une vie ordinaire, c'est largement assez. »

Cry father est un roman noir et désespéré qui met en scène des personnages bousillés par la vie, victimes du décès d'un fils ou de parents défaillants, qui vivent au jour le jour et tiennent le coup grâce à un mélange cocaïne-joints-cigarettes-whiskey-bière. On comprend dès les premières pages que l'histoire ne peut pas bien se passer ; avec un tel cocktail dans le sang, les choses vont forcément dégénérer pour Patterson et Junior...
« Il est presque impossible d'évaluer les blessures que les jeunes hommes blessés sont capables de s'infliger. Passant leurs nuits à boire, prenant toutes les drogues qu'ils peuvent se payer, pataugeant dans le type de conversations circulaires et sans fin que seuls les jeunes hommes blessés peuvent supporter. Des conversations à tel point saturées d'auto-apitoiement et de haine de soi qu'elles ne peuvent s'achever que par imposition soudaine de la force physique. »
On assiste alors à une succession de bagarres, règlements de comptes et bains de sang en tout genre. Et c'est ce qui m'a dérangé dans le roman : quelle que soit la décision à prendre, vous pouvez être sûrs qu'elle sera mauvaise et finira dans un accès de violence ! Le roman devient rapidement sans surprise, alternant des épisodes "mal-être / beuverie / coup foireux / baston" et des épisodes de repos (forcé !) où Patterson écrit à son fils décédé. J'attendais beaucoup de cette histoire d'homme meurtri par le décès brutal de son jeune enfant, n'arrivant pas à faire son deuil malgré le temps qui passe... Je n'ai malheureusement ressenti aucune empathie pour le personnage... Il n'est pas antipathique, au contraire, mais je n'ai pas réussi à éprouver quoi que ce soit pour lui, comme d'ailleurs pour tous les autres personnages du roman : leurs péripéties m'ont laissée plus ou moins de marbre. C'est dommage, car cela a enlevé beaucoup d'intérêt à ma lecture... il est vrai que j'aime vibrer au diapason des différents protagonistes d'un roman.
Mis à part cela, Cry father se lit facilement. Le style de l'auteur est vif et concis, les dialogues sont crus et violents, il y a peu de descriptions et beaucoup d'action. Le rythme est rapide grâce aux courts chapitres, 4-5 pages en moyenne, On entre dans l'histoire directement, les "présentations" se font ensuite, on découvre le pourquoi du comment au fil de l'histoire. L'ambiance générale du roman est amère et désespérée, comme la vision d'une Amérique violente et sans illusions qui en ressort... ne cherchez pas la lumière au bout du tunnel, il n'y en a pas !
 
Même si Cry father ne m'a pas totalement convaincue, je pense que je lirai Pike, le premier roman de Benjamin Whitmer paru aux éditions Gallmeister, avec intérêt.
 
 
Notation :
 
7/10.



 

2 commentaires:

  1. Extraordinaire écrivain : deux romans, deux claques magistrales ! Vite, vite, un autre...

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