jeudi 26 janvier 2017

Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler, de Luis Sepúlveda

Fiche technique :
 
Auteur : Luis Sepúlveda
Traducteur : Anne Marie Métailié
Titre : Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler
Editeur : Métailié
Nombre de pages : 126
Date de parution : Janvier 2004
Public : à partir de 8 ans
 
 
Quatrième de couverture :
 
Zorbas le chat grand noir et gros a promis à la mouette qui est venue mourir sur son balcon de couver son dernier œuf, de protéger le poussin et de lui apprendre à voler. Tous les chats du port de Hambourg vont se mobiliser pour l’aider à tenir ces promesses insolites.
A travers les aventures rocambolesques et drôles de Zorbas et Afortunada, on découvre la solidarité, la tendresse, la nature et la poésie.
 
 
Avis :
 
Voici une magnifique histoire, drôle et émouvante, qui aborde avec simplicité des thèmes forts et positifs tels que le respect (des autres, de la nature, de la parole donnée), l'entraide et la tolérance.
« [...] il faut que tu saches qu'avec toi, nous avons appris quelque chose qui nous emplit d'orgueil : nous avons appris à apprécier, à respecter et à aimer un être différent. Il est très facile d'accepter et d'aimer ceux qui nous ressemblent, mais quelqu'un de différent c'est très difficile, et tu nous a aidé à y arriver. »
J'ai adoré ce conte animalier moderne, qui peut se lire aussi bien par de jeunes lecteurs que par des adultes. Tout le monde y trouvera son compte : entre l'écriture poétique de Luis Sepúlveda, les valeurs positives qui font du bien au moral et les personnages adorables et bien croqués, vous n'aurez que l'embarras du choix. Que vous soyez un amoureux des chats ou non, vous ne pourrez qu'aimer Zorbas et la sympathique bande de matous du port de Hambourg, vous désoler face aux dégâts engendrés par la pollution et vibrer devant cette tendre histoire d'amour et d'amitié. Les chapitres sont courts et s'enchainent sans peine, le vocabulaire est riche sans être compliqué, la lecture est fluide et rapide. Un petit bijou, parfait pour découvrir Luis Sepúlveda, un auteur que j'apprécie énormément.
 
A noter que l'Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler a été adaptée (librement) en dessin animé en 1999 sous le titre La mouette et le chat. Je ne l'ai pas vu, mais d'après la bande annonce les points principaux de l'histoire ont l'air d'être présents ; j'ai également l'impression que cette adaptation est destinée aux plus jeunes, qui pourront alors découvrir le livre en grandissant...



 
 
 

dimanche 22 janvier 2017

Marquée à vie, d'Emelie Schepp

Fiche technique :

Auteur : Emelie Schepp
Traducteur : Louis Poirier
Titre : Marquée à vie
Série / Volume : Jana Berzelius, volume 1
Editeur / Collection : Harper Collins / Noir
Nombre de pages : 411
Date de parution : Janvier 2017


Quatrième de couverture :

Norrköping, Suède. La procureure Jana Berzelius arrive sur la scène du meurtre d’un haut responsable de l’Immigration en Suède, assassiné dans sa maison, au bord de la mer Baltique. Le tueur n’a laissé aucune trace. Etrangement, les seules empreintes que l’on retrouve sont celles d’un enfant…
Quelques jours plus tard, sur un rivage désolé, on découvre le corps du meurtrier. Un très jeune garçon. Avec sur la nuque le nom d’un dieu grec, grossièrement gravé dans la chair. Cet horrible stigmate provoque chez Jana, pourtant réputée pour sa froideur, un séisme sans précédent. Car elle porte la même scarification, dissimulée sous ses cheveux. La marque d’un passé qui ne lui revient que par flashs incontrôlables…


Avis :

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Harper Collins et au site Babelio pour cette lecture reçue dans le cadre de l'opération Masse critique, je me suis régalée !
 
Dans une Suède en proie à un flux toujours plus important d'immigrés, le meurtre d'un haut responsable de l'Office de l'immigration ne peut que poser problèmes et interrogations : s'agit-il d'un crime d'opportunité ? d'un crime passionnel ? de la vengeance d'un réfugié dont la demande d'asile a été refusée ? L'enquête menée par le département des enquêtes criminelles de Norrköping, à laquelle est associée la procureure Jana Berzelius, va suivre de nombreuses pistes, au fur et à mesure de la multiplication des cadavres, et va mettre à jour un monde où trafics d'être humains et actes de barbarie sont monnaie courante...
Emelie Schepp signe avec Marquée à vie un premier roman efficace et addictif : une écriture simple et percutante, des chapitres extrêmement courts, un suspense constant et de multiples rebondissements nous emportent dans une lecture rapide et rythmée, que l'on a du mal à arrêter avant le dénouement. Les personnages sont intéressants et variés, et même si je ne me suis pas particulièrement attachée à eux j'ai pris plaisir à les suivre dans leurs vies personnelles et tout au long de l'enquête. Le personnage de Jana Berzelius est le plus complexe : froide et distante vu de l'extérieur, elle est en proie à des émotions violentes et contradictoires au fur et à mesure que son douloureux passé se dévoile. Les cauchemars récurrents qui la hantent depuis toute petite sont en fait des souvenirs occultés par son esprit qui tente de survivre à l'innommable, et cette découverte va l'entraîner dans un monde où elle va devoir évoluer dans le plus grand secret. Même si l'on devine assez rapidement l'origine et le parcours de Jana, c'est selon moi la partie la plus intéressante du roman, ce qui fait toute son originalité.
 
Marquée à vie est le premier tome d'une trilogie consacrée à la procureure Jana Berzelius. Comme j'ai beaucoup apprécié cette lecture je ne m'arrêterais pas là, j'ai même hâte de découvrir la suite ! Si vous ne souhaitez pas vous lancer dans une série pas de problème, l'enquête est complète et le roman bénéficie d'une vraie fin, vous ne serez donc pas frustrés de ne lire que ce tome.



 

lundi 16 janvier 2017

La promesse à Elise, de Christian Laborie

Fiche technique :
 
Auteur : Christian Laborie
Titre : La promesse à Elise
Editeur : France Loisirs
Nombre de pages : 557
Date de parution : Décembre 2016


Présentation éditeur :
 
Saint-Jean-du-Gard, 1955. La Seconde Guerre mondiale, si proche encore, si chargée de secrets et de passions, continue de résonner…
Pour Adèle, jeune institutrice, Élise est une élève pas comme les autres, muette et élevée par une mère seule, ô combien mystérieuse. Très attachée à la petite fille, Adèle devient sa confidente : à travers son journal intime, Élise lui dévoile les blessures de son passé.
Pourquoi s’est-elle condamnée au silence ? 
 
 
Avis :
 
Avec La promesse à Elise, Christian Laborie nous plonge dans les Cévennes d'après-guerre, une période où reconstruction et apaisement sont d'actualité. Il explore à travers les mystères entourant la naissance et l'enfance d'une jeune muette les thèmes de  la résilience et du poids des secrets de famille, et nous donne ainsi à lire une très belle histoire, intéressante et émouvante.

Ce qu'il faut savoir tout d'abord concernant ce roman, c'est qu'il s'inscrit dans une série consacrée aux Rochefort, grande famille cévenole dont Christian Laborie nous conte l'histoire et l'évolution tout au long des XIXème et XXème siècles. Si vous avez déjà lu les autres tires de l'auteur, vous retrouverez avec plaisir quelques membres de cette famille et leurs descendants ; si, comme moi, vous n'avez jamais lu de roman de Christian Laborie, pas de soucis : les quelques références aux faits relatés dans les précédents volumes sont suffisamment explicites pour ne pas perdre le lecteur, et cela vous donnera à coup sûr envie de découvrir leurs origines.

La promesse à Elise est une très belle histoire d'amour et d'amitié qui se compose de quatre parties : la rencontre d'Adèle avec la petite Elise, le récit de l'enfance malheureuse et meurtrie de la jeune muette, le secret de sa naissance, difficilement raconté par sa mère Lucie, et enfin sa quête pour renouer avec ses origines. Tout au long du roman Adèle sera présente tout en restant discrète, mettant à jour les secrets de famille et les traumatismes anciens, sans jugement mais toujours avec amour et empathie. Les personnages sont sympathiques et attachants, aimants et volontaires. J'ai tout de suite accroché avec certains d'entre eux et je les ai suivis tout au long de l'histoire avec beaucoup de plaisir. La plume de l'auteur est fluide et agréable à lire, elle fait très bien passer les émotions. Les descriptions des Cévennes, ainsi que de la France et de l'Europe des années 1930 à 1960 sont vivantes et réalistes, je n'ai eu aucun mal à me projeter dans l'histoire. Bref, j'ai passé un très agréable moment de lecture.

Merci aux éditions France Loisirs pour cette belle découverte qui m'a donné envie de découvrir les autres titres de Christian Laborie, et tout particulièrement ses romans consacrés à la famille Rochefort.



 

samedi 14 janvier 2017

Mei Lanfang, une vie à l'Opéra de Pékin tome 1, de Lin Ying

Fiche technique :
 
Auteur : Lin Ying
Traducteurs : Nicolas Grivel et Olivier Zhao
Titre : Mei Lanfang, une vie à l'Opéra de Pékin
Série / Volume : Mei Lanfang, une vie à l'Opéra de Pékin, volume 1
Editeur : Urban China
Nombre de pages : 192
Date de parution : Juin 2016
 
 
Quatrième de couverture :
 
Le 8 août 1961, la Chine pleura la mort d'un de ses artistes les plus populaires : Mei Lanfang. Ce chanteur de l'Opéra de Pékin, qui faisait frémir d'émotion ses diverses audiences lors de ses interprétations de rôles féminins, commença sa carrière en 1904, à l'âge de dix ans. Pendant des heures, il entraina sa voix, appris la danse et répéta ses acrobaties, jusqu'à atteindre un niveau de raffinement qui le propulsa en Chine, mais également sur la scène internationale.
Yin Ling retrace d'un trait délicat la vie et la carrière de ce personnage extraordinaire, et nous offre également une plongée dans l'univers magique et méconnu de l'Opéra de Pékin.
 
 
Avis :
 
Mei Lanfang était un chanteur de l'Opéra de Pékin, l'un des plus populaires du XIXème siècle. Il fut le premier artiste à présenter l'Opéra de Pékin hors de Chine, ce qui le rendit célèbre dans le monde entier. Cette bande dessinée chinoise revient sur ses jeunes années, son apprentissage et ses premiers pas sur scène.
 
Lin Ying nous présente un mode dur, où de jeunes garçons subissent un entrainement pluridisciplinaire rigoureux : chants (paroles et voix), danses, acrobaties... sont répétés jusqu'à épuisement ; le corps doit être souple et l'esprit vif afin de percer dans le monde fermé de l'opéra, et les erreurs ou manques d'attention sont sévèrement punis. Une fois promu chanteur  la célébrité est acquise par protection, il faut plaire aux personnes influentes, quitte à vendre son corps et son âme ! A travers le parcours de deux jeunes apprentis chanteurs, Wanhua (Mei Lanfang) et Huixin, nous assistons à deux modes d'apprentissage et à deux visions du métier.
Cette incursion dans l'univers de l'Opéra de Pékin est très intéressante, d'autant plus que des notes de bas de page et une postface nous donnent des clés de compréhension de la culture chinoise du début du XIXème siècle. C'est l'aspect de la bande dessinée que j'ai le plus apprécié, j'ai découvert un monde totalement inconnu pour moi, avec ses codes si particuliers.  
 
L'intrigue est également intéressante, nous faisons connaissance avec de jeunes chanteurs qui se consacrent entièrement à leur art ainsi qu'avec leur aînés, cela nous permet de voir différents moments de la vie de chanteur et d'aborder différentes thématiques en fonction de l'âge. Mon seul problème concerne le manque d'empathie que j'ai ressenti vis à vis de ces personnages : malgré leurs qualités ou leurs souffrances je n'ai pas réussi à m'attacher à eux, je suis vraiment restée à l'extérieur de l'histoire.
 
Concernant les illustrations, Lin Ying nous gratifie de costumes somptueux, riches en détails, et de décors vides ou minimalistes qui permettent de se concentrer sur les personnages et leurs expressions. J'ai trouvé les dessins très beaux, fins et délicats, superbement mis en valeur par le noir et blanc. J'ai cependant eu un peu de mal à reconnaitre certains personnages qui se ressemblaient beaucoup, c'est dommage.
 
Merci aux éditions Urban China et au site Babelio pour cette lecture reçue dans le cadre de l'opération Masse critique. La suite de Mei Lanfang, une vie à l'Opéra de Pékin est déjà sortie (trois tomes à ce jour), alors n'hésitez pas à aller découvrir la vie de ce chanteur hors du commun et à voyager dans la Chine du siècle dernier.



 

vendredi 13 janvier 2017

Challenge "Le tour de France littéraire"



Me voici inscrite à un nouveau challenge de lecture, qui va me faire voyager dans mon beau pays et (re)découvrir des lieux connus ou inconnus...


Le principe :
 
Partir à la découverte littéraire de l’ensemble des départements français. Pour chaque département, lire un livre, soit écrit par un écrivain né dans ce département, soit dont la majorité de l’action s’y déroule.
 
 
Durée :
 
Illimitée
 
 
Inscription :
 
 
Sur le forum Livraddict, dans le fil de la discussion.
 
 
Vous trouverez ci-dessous mes lectures effectuées dans le cadre de ce challenge : 8 / 101

jeudi 12 janvier 2017

Hammour, de Bruno Pochesci

Fiche technique :
 
Auteur : Bruno Pochesci
Titre : Hammour
Editeur / Collection : Rivière blanche / Collection blanche
Nombre de pages : 350
Date de parution : Novembre 2016
 
 
Quatrième de couverture :
 
Elyah et Hugo s'haimment eux non plus dans une société où les pervanchmollahs verbalisent à coups d'ongles verninoxés, les cigognespionnes vous empêchent de procréer en paix et avoir des papiers constitue le pire des tourments administratifs. Il faudrait une bonne guerre, comme dirait l'autre. Ça tombe bien, les Valls' viennent de la déclarer ! Lui se retrouve affecté au Tarthare, légendaire régiment aux trois semaines d'espérance de survie moyenne, avec son ami Vernon le philocuistot. Elle est incorporée aux Maharis, service de renseignements où il faut donner beaucoup de sa personne. Trop, sans doute. Si ce rohman (avec un H, oui, puisqu'il est rédigé en langue sub'...) était une chanson, la question-refrain serait : qu'est-ce qui pourrait sauver l'HAMMOUR ?
 
 
Avis :
 
J'ai lu Hammour il y a quelques semaines déjà, et j'ai adoré ! Mais j'étais tellement dans l'émotion après le final explosif que j'ai voulu attendre avant de rédiger cet avis, afin de voir si mon impression première persistait... Eh bien je n'ai pas changé d'avis. Le roman est toujours bien présent dans mon esprit, certaines scènes ou tournures de phrases me reviennent même en mémoire comme ça, spontanément, preuve qu'Hammour m'a bel et bien marquée !
 
Quand j'ai reçu Hammour (un grand merci aux éditions Rivière blanche pour ce partenariat) je l'ai feuilleté comme je le fais à chaque fois que j'ai un nouveau roman entre les mains et je me suis dit : « Mais c'est quoi ce truc ? Je ne vais jamais arriver à lire ça !  » Il faut dire que l'auteur n'a pas choisi la facilité, ce roman est rédigé dans un joyeux mélange d'argot, de verlan, de néologismes, de jeux de mots... j'en passe et des meilleures ! Mais contrairement à ce que je craignais, je n'ai eu aucun mal à lire Hammour : je suis entrée rapidement dans l'histoire, et au bout de quelques pages j'ai intégré le style si particulier de Bruno Pochesci, lisant parfois certains mots à voix haute pour apprécier au mieux leur musicalité et leur inventivité.

Je ne vais pas entrer dans les détails en ce qui concerne l'intrigue car il faut vraiment découvrir ce roman au fur et à mesure, sans connaitre à l'avance ce qui va se passer. Sachez simplement qu'il s'agit d'une histoire d'amour (pardon, d'hammour !) contrariée par la guerre : séparés, envoyés au front chacun dans une unité d'élite (d'horreur), nos deux héros vont connaitre bien des (més)aventures et vont tout tenter pour survivre et se retrouver. C'est une histoire puissante, sombre et violente, qui prend à la gorge. L'univers créé par l'auteur est inventif en diable, extrêmement travaillé, et ce jusqu'aux moindres détails. C'est absurde, émouvant, révoltant ; il y a de nombreuses touches d'humour, parfois noir, parfois scatologique, qui allègent l'atmosphère, toujours au bon moment. Heureusement d'ailleurs car entre les horreurs de la guerre et les sacrifices imposés par la patrie, la vie n'est vraiment pas rose pour Elyah et Hugo ! Ce sont des personnages attachants et touchants, j'ai vibré avec eux tout au long de leur périple, croisant les doigts pour qu'ils puissent sauver quelque chose à la fin, leur (h)a(m)mour à défaut de l'intégrité de leurs corps ou de leurs âmes...

Entre amitié très forte et amour ultime, sacrifice et survie, Hammour nous entraîne sur un sentier parsemé d'embuches où chaque page tournée, chaque chapitre commencé apporte son lot de drames et de rebondissements. Je connaissais Bruno Pochesci pour ses nouvelles qui, quelques soient leurs styles ou leurs thèmes, m'ont toujours beaucoup plu ; il signe avec Hammour un premier roman percutant et réussi, qui sous couvert d'anticipation ne pourra que vous faire réfléchir au monde qui nous entoure et à la direction qu'il semble prendre...



 

mardi 10 janvier 2017

Mercredi, c'est citation : La marche de Mina, de Yoko Ogawa




Plus que n'importe quelles précieuses sculptures ou poteries, dans la maison d'Ashiya les livres étaient considérés comme importants. De manière à pouvoir mettre la main dessus dès que l'on y pensait, il y avait des bibliothèques dans toutes les pièces et même les enfants pouvaient librement prendre des livres pour adultes.



Sur les murs des pièces, les livres s'alignaient presque jusqu'au plafond. Ils se tenaient là, tranquilles, sans manifester leur présence par des cris, sans arborer non plus de décorations voyantes. Même si de l'extérieur ils ne ressemblaient à rien d'autre qu'à des boîtes carrées, il en émanait une beauté égale à celle générée par les sculptures ou les poteries. Alors que la signification des mots gravés page après page était profonde au point de ne pas pouvoir en réalité tenir dans cette boîte, ils attendaient patiemment d'être ouverts par quelqu'un. J'en vins à ressentir du respect pour leur persévérance.




Elle se contentait de voyager dans le désert des caractères, pour tenter de délivrer les coquilles enfouies à ses pieds. C'étaient, comme elle le disait elle-même, des pierres précieuses qui scintillaient sur une mer de sable. Si on ne les exhumait pas, les coquilles resteraient enfouies dans les ténèbres pendant de longues années. Elles seraient piétinées et abandonnées sans que personne ne les remarque. Cela, ma tante ne pouvait le supporter.




Les histoires qu'il a écrites sont devenues des livres qui se trouvent dans les librairies et les bibliothèques non seulement du Japon mais du monde entier. Dans une bibliothèque d'une ville où il n'a jamais mis les pieds, quelqu'un qui ne le connaît pas ouvre un de ses livres. Mourir alors qu'une chose aussi merveilleuse s'est passée pour lui, je me demande ce qui lui a pris.
 
 
 
 

dimanche 8 janvier 2017

Le syndrome du papillon, de Maxence Fermine

Fiche technique :
 
Auteur : Maxence Fermine
Titre : Le syndrome du papillon
Editeur / Collection : Michel Lafon / Jeunesse 12 ans et +
Nombre de pages : 253
Date de parution : Octobre 2016
 
 
Quatrième de couverture :
 
Hugo Mars, 17 ans, n’est pas un garçon comme les autres. Atteint d’un mal étrange, le syndrome du papillon, il est interné en hôpital psychiatrique.
Mais la vie est parfois surprenante. Car c’est là qu’il fait la plus belle rencontre de son existence. Celle de Morgane Saint-James, une jeune fille aux cheveux roux et aux yeux verts, gothique et lunaire…
Hugo tombe aussitôt sous son charme. Jusqu’à ce que la jeune fille disparaisse…
 
 
Avis :
 
Roman sur le mal-être adolescent et l'angoisse propre à l'entrée dans l'âge adulte, Le syndrome du papillon avait en théorie tout pour me plaire. Dans les faits, je ressors de ma lecture quelque peu déçue : ce roman se lit, mais sans plus. J'ai l'impression d'être passée à côté, mais peut-être est-ce dû au fait que j'ai dépassé ce stade de ma vie depuis longtemps... Peut-être parlera-t-il mieux à des adolescents de 15-18 ans ?

Le syndrome du papillon peut se scinder en deux parties : la vie en HP (hôpital psychiatrique), et la déambulation dans les rues de Paris. La première partie nous fait découvrir Hugo et Morgane, les principaux personnages, leurs histoires personnelles et leurs obsessions. Nous apprenons deux-trois choses sur les différents types d'intelligence, l'autisme et le syndrome d'Asperger, et nous assistons à la naissance de ce qui pourrait être une histoire d'amour. Dans la seconde partie du roman, Hugo erre dans les rues de Paris à la recherche de la belle Morgane : découverte de la ville, rencontres plus ou moins heureuses et réflexions sur le sens de la vie émaillent alors le récit.
 
Si j'ai bien aimé découvrir les anecdotes concernant les génies atteints du syndrome d'Asperger et les implications de certaines maladies mentales, j'ai trouvé que tout cela restait quand même superficiel, tout comme les réflexions existentielles du jeune héros : l'auteur survole des concepts intéressants, malheureusement sans aller plus loin.
En ce qui concerne les personnages, je les ai trouvé intéressants mais agaçants et trop peu développés, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser à leur histoire d'amour cousue de fil blanc. Dès le premier coup d'œil j'ai compris où elle allait aboutir, et je ne me suis pas trompée : pas de suspense, peu de contrariétés ni d'émotions, l'histoire est linéaire et sans surprises...
Tout ces éléments produisent une histoire intéressante, mais qui ne va pas au bout de ses possibilités. Le style d'écriture choisi par l'auteur aboutit au même résultat. L'histoire est racontée à la première personne, par Hugo : amateur de littérature et de poésie (il dévore notamment L'écume des jours de Boris Vian et ne jure que par les textes de Rimbaud), il nous fait le récit de la plus belle rencontre de son existence. L'auteur essaie donc d'écrire comme un jeune de 17 ans, mais il n'y réussit qu'à moitié : le texte est un curieux mélange d'expressions "jeunes", d'oral retranscrit et de passages plus travaillés, au vocabulaire recherché ; ce qui m'a vraiment dérangée, c'est qu'il n'y a aucun adverbe de négation dans tout le texte, ce qui nuit fortement à sa musicalité : j'ai buté à chaque phrase en me disant « là, il aurait du écrire ne ... pas », j'avais l'impression d'être devenue une institutrice de la vieille école.
 
Malgré ma déception je remercie les éditions Michel Lafon et le site Livraddict pour ce partenariat. J'avais lu et adoré deux romans adultes de Maxence Fermine, Neige et Zen, je m'aperçois avec Le syndrome du papillon que j'adhère moins à son style jeunesse.
 
 
 
 

samedi 7 janvier 2017

La marche de Mina, de Yoko Ogawa

Fiche technique :
 
Auteur : Yoko Ogawa
Traducteur : Rose-Marie Makino-Fayolle
Titre : La marche de Mina
Editeur / Collection : Actes Sud / Lettres japonaises
Nombre de pages : 318
Date de parution : Janvier 2008
 
 
Quatrième de couverture :
 
Après le décès de son père, alors que sa mère doit s'éloigner pour parfaire sa formation professionnelle, la petite Tomoko est reçue pour un an chez son oncle et sa tante.
Tomoko a douze ans ; à Kobe, son oncle l'attend sur le quai de la gare. Il la serre dans ses bras et la conduit jusqu'à la très belle demeure familiale.
Pour Tomoko, tout est ici singulièrement différent. Sa cousine Mina passe ses journées dans les livres, collectionne les boîtes d'allumettes illustrées sur lesquelles elle écrit des histoires minuscules ; un hippopotame nain vit dans le jardin, son oncle a des cheveux châtains, il dirige une usine d'eau minérale et la grand-mère se prénomme Rosa.
Au cœur des années soixante-dix, Tomoko va découvrir dans cette maison l'au-delà de son archipel : à travers la littérature étrangère, les récits de Rosa sur son Allemagne natale et la retransmission des Jeux olympiques de Munich à la télévision, c'est un tout autre paysage qui s'offre à elle.
 
 
Avis :
 
J'ai découvert Yoko Ogawa grâce à White, du blog Les aventures livresques de White, qui m'a proposé une lecture commune du roman La marche de Mina. Ce fut une très belle découverte, poétique et émouvante, qui m'a donné envie de lire les autres titres de l'auteur.
 
Dans La marche de Mina, Tomoko, devenue adulte, nous raconte l'année qu'elle a passé chez son oncle et sa tante, en 1972 ; une année inoubliable, riche d'expériences qui la marqueront à jamais :  la connaissance d'une famille qu'elle n'avait jamais fréquentée, riche et excentrique de premier abord, mais terriblement attachante ; la fin de l'enfance et de ses illusions ; le sacrifice et le deuil ; la découverte du monde situé à l'extérieur du Japon à travers le métissage, la cuisine, la littérature, la retransmission des Jeux olympiques et les récits de "grand-mère" Rosa...
J'ai adoré les personnages, touchants avec leurs failles et leurs histoires. J'ai adoré les thèmes abordés, que l'on perçoit à travers les yeux d'une toute jeune fille. Enfin, j'ai adoré l'ambiance poétique et nostalgique qui se dégage de l'histoire. Yoko Ogawa a réussi à me charmer avec son style paisible et délicat dès les premiers mots, je me suis laissée porter par le récit en suivant le rythme lent de l'hippopotame Pochiko. Les chapitres sont courts, nous assistons à quelques tranches de vie entrecoupées de souvenirs et de récits imaginés par la petite Mina à partir d'illustrations de boîtes d'allumettes.
 
Bien qu'il ne soit pas triste ce roman m'a souvent émue aux larmes, il a ce parfum de période heureuse à laquelle on pense avec bonheur et nostalgie pour se ressourcer. Une très belle découverte, que je vous recommande chaleureusement.
 
 
 
 

mercredi 4 janvier 2017

Apocalypsis : L'île de la lumière / Elixir / Vision / Seth, de Mario Giordano




Fiche technique :
 
Auteur : Mario Giordano
Traducteur : Penny Lewis
Titre : Apocalypsis : L'île de la lumière / Elixir / Vision / Seth
Série / Volume : Apocalypsis, volumes 5 à 8
Editeur : France Loisirs
Nombre de pages : 50 pages environ pour chaque volume (format numérique)
Date de parution : Novembre et décembre 2016
 
 
Présentation éditeur :
 
Mai 2011. Le monde est en émoi : sans donner la moindre explication, Jean-Paul III, successeur de Jean-Paul II, vient d’annoncer sa renonciation, avant de mystérieusement disparaître. Plusieurs de ses proches ayant été assassinés, personne ne sait même s’il est toujours en vie…
Alors qu’un conclave va être réuni pour élire le nouveau pape, le journaliste Peter Adam, spécialiste des affaires vaticanes, se sent investi d’une mission : retrouver Jean-Paul III. Peter, hanté par le décès tragique d’Ellen, la femme qu’il devait épouser, sera aidé dans sa quête par une de ses consœurs, Loretta, et par la troublante sœur Maria… C’est alors qu’il apprend l’existence d’une dangereuse confrérie œuvrant dans l’ombre pour l’anéantissement de l’humanité…
Dans la lignée du Da Vinci Code, Mario Giordano nous offre un thriller haletant aux nombreux rebondissements. La conspiration est en marche. L’apocalypse est-elle pour demain ?
 
 
Avis :
 
Après une pause indépendante de ma volonté (un accroissement de travail et une attaque de microbes qui m'ont bien fatiguée et empêchée de lire), j'ai enfin pu reprendre la lecture d'Apocalypsis ! Je m'étais arrêtée en plein suspense, j'étais donc toute excitée à l'idée de connaître la suite de l'histoire et de fil en aiguille j'ai lu 4 épisodes d'une traite.
 
Les épisodes 5 à 8 de ce thriller ésotérique palpitant et addictif sont dans la lignée des épisodes précédents : les rebondissements sont nombreux et chaque révélation entraine de nouvelles questions, si bien qu'il est difficile de résister à l'envie de découvrir la suite. Le découpage est rythmé, le lecteur navigue facilement entre l'action principale (l'enquête de Peter Adam) et les nombreux flashbacks qui apportent bien des éclaircissements à l'intrigue. J'ai beaucoup apprécié ces épisodes qui font la part belle au passé du héros, je pense que je commence à saisir certaines choses, j'ai hâte de savoir si j'ai tord ou raison 😉 Il y est également question de fouilles archéologiques et de mystères historiques (j'adore !), de messes noires et de complot... bref de quoi passer un bon moment sans s'ennuyer !
 
Si vous avez lu les précédents épisodes d'Apocalypsis, foncez car ceux-ci sont encore mieux ! Si vous ne connaissez pas ce roman feuilleton vous trouverez mes précédents avis sur le blog, en particulier ICI la présentation du prologue, qui est en téléchargement gratuit pour les membres France Loisirs. J'espère que cela vous donnera envie de découvrir l'histoire entièrement !
 
 
 
 

mardi 3 janvier 2017

Les aventures de Bérénice et Profitroll, par Denis Labbé et Priscilla Grédé

Fiche technique :
 
Auteur : Denis Labbé
Illustrateur : Priscilla Grédé
Titre : Les aventures de Bérénice et Profitroll
Série / Volume : Les aventures de Bérénice et Profitroll, volume 1
Editeur / Collection : Séma éditions / Séma'gique
Nombre de pages : 222
Date de parution : Octobre 2016
Public concerné : à partir de 8 ans.
 
 
Présentation éditeur :
 
Que faire lorsqu’on est un petit Troll au milieu d’un monde de géants ? Que faire lorsqu’on voudrait préparer des gâteaux et que personne ne peut vous l’apprendre ? Que faire lorsqu’on a peur de la magie et qu’elle vient vous sauver ? Voici l’existence de Profitroll, un minuscule Troll qui se sent seul et différent dans son village. L'arrivée de Bérénice, une petite fille qui s'est perdue en forêt, va changer leur monde à tous les deux.
 
 
Avis :
 
Voici un roman à la fois mignon et légèrement effrayant qui devrait plaire sans problème aux jeunes lecteurs, qu'ils soient filles ou garçons.

Ce premier volume des aventures de Bérénice et Profitroll est le récit d'une rencontre improbable entre une jeune humaine dynamique et plutôt intrépide (Bérénice) et un petit Troll solitaire et mal dans sa peau (Profitroll). A travers la découverte de l'autre et de sa culture, les deux enfants vont percevoir le monde qui les entoure différemment, en prenant conscience des mensonges colportés par les adultes, mais également de l'origine et des raisons de ces mystifications. Bérénice et Profitroll vont apprendre à se connaitre et à s'apprécier, ils vont se soutenir et se protéger l'un l'autre contre la violence et les préjugés, jusqu'à ce que naisse une belle amitié.

Le roman aborde en filigrane des thèmes positifs tels que l'acceptation de la différence, le plaisir de l'apprentissage et de la découverte, les bienfaits de la confiance en soi et de la prise de responsabilité ; tout ça (et bien plus) est disséminé dans une histoire pleine de gâteaux savoureux, de forêt enchantée et de grimoire magique (pour le côté mignon), de Trolls colériques mangeurs de chair humaine, d'enfant perdu réduit en esclavage et d'enfant rejeté à cause de son infirmité (pour le côté effrayant).

Le texte est agréable à lire, avec un vocabulaire simple mais varié, un découpage dynamique et un bon dosage action / émotion. Les jeunes lecteurs pourront facilement s'identifier à l'un ou l'autre des jeunes héros, et apprendront à comprendre ceux qui n'ont pas le même caractère qu'eux.
Petits plus à ce roman que j'ai bien apprécié, les recettes de gâteaux que l'on a envie de déguster et de cuisiner, et les dessins tout en rondeur qui illustrent harmonieusement le texte, atténuant les scènes les plus effrayantes.
Seul petit bémol, j'ai trouvé le dénouement de l'histoire un peu rapide à mon goût ; cela n'enlève cependant rien à la compréhension du texte ni au charme de la lecture, et c'est avec plaisir que je lirais les prochaines aventures de Bérénice et Profitroll.


   
L'une des nombreuses (et mignonnes) illustrations de Priscilla Grédé, et une recette de gâteau des Trolls à tester par les jeunes lecteurs. 
 
 
 
 

lundi 2 janvier 2017

Bilan achats et lectures - Décembre 2016

Le mois de décembre a été assez épuisant pour moi : entre le rythme du travail qui s'est accru, la grève des transports en commun (pratiquement 1 mois !! non mais vous y croyez ?), deux attaques de méchants microbes et les préparatifs de Noël, je n'ai presque pas eu une seconde à consacrer au blog (je m'en veux terriblement 😢) et peu de temps pour lire.
 
Pour 2017, j'espère inverser la vapeur et être plus régulière dans la publication de mes petites chroniques. Cela risque d'être difficile à tenir au début, mais comme je serais au chômage en mars et qu'aucun nouvel emploi ne se profile à l'horizon, je pense que j'aurai - enfin ! - le temps de m'en occuper calmement, sans me précipiter. En attendant, je vous souhaite à tou(te)s une très belle année et d'agréables lectures !!
 

 
MES LECTURES :
 
Romans :

En décembre, je n'ai donc lu que 1250 pages. J'ai privilégié les lectures courtes et faciles (Hammour mis à part, mais c'est un roman particulier dont je vous parlerais très bientôt), surtout à la fin du mois. J'ai beaucoup aimé ces lectures, j'ai passé du bon temps avec chacune d'entre elles.
 
https://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/12/le-sang-des-sirenes-de-thierry-poncet.html    https://andree-la-papivore.blogspot.fr/2017/01/hammour-de-bruno-pochesci.html    https://andree-la-papivore.blogspot.fr/2017/01/les-aventures-de-berenice-et-profitroll.html    https://andree-la-papivore.blogspot.fr/2017/01/apocalypsis-lile-de-la-lumiere-elixir.html    https://andree-la-papivore.blogspot.fr/2017/01/apocalypsis-lile-de-la-lumiere-elixir.html    https://andree-la-papivore.blogspot.fr/2017/01/apocalypsis-lile-de-la-lumiere-elixir.html    https://andree-la-papivore.blogspot.fr/2017/01/apocalypsis-lile-de-la-lumiere-elixir.html     
 
BD et manga :
 
Une seule lecture BD, mais quelle lecture ! Le sixième Dalaï-Lama de Zhao Ze et Guo Qiang paru aux éditions Fei est sublime, tant par l'histoire, les personnages, les illustrations ou l'ambiance qui s'en dégage. J'attends la suite avec impatience et je vous en conseille la lecture, il y a peu de chances que vous soyez déçus.
 
 
  
 
ILS ONT REJOINT MA PAL EN DECEMBRE :
 
Romans :
 
Aucun achat en décembre, j'ai utilisé mon argent pour faire des cadeaux à ceux que j'aime. J'ai reçu quelques services de presse et partenariats, ainsi qu'un superbe cadeau de Noël avec l'intégrale Les lames du cardinal de Pierre Pevel.
 
                             
 
BD et manga :
 
Trois petits achats manga en début de mois pour compléter mes séries en cours, et une BD reçue dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio : décembre est placé sous le signe de l'Asie !

             
 
Oh, j'allais oublier que j'ai également reçu mon exemplaire collector de Maliki Blog financé sur Ulule en octobre : l'album est physiquement très beau (je ne l'ai pas encore lu mais je n'ai jamais été déçue par Maliki) et les goodies qui venaient avec sont top 😊 (un petit clic sur la photo et vous apercevrez les goodies).
 
https://www.instagram.com/p/BONVONqjmVW/?taken-by=andree_la_papivore