lundi 29 février 2016

Programme de la 30ème fête du livre de Bron (Rhône)

 
 

À l’occasion des trente ans de la Fête du Livre de Bron, le festival revisite les thèmes des éditions précédentes - Vérité et mensonge, No(s) identité(s), L’époque et moi, Lignes de vie, Histoires de mémoire, Plan B… - pour tenter de répondre à une question historique, plus que jamais d’actualité en ce début de 21ème siècle : Que peut la littérature ?
Qu’elle soit historique, sociale, engagée, réaliste, jubilatoire, transgressive, introspective, psychologique, voyageuse, casanière, intimiste ou universelle - ou tout cela à la fois - la littérature est le lieu de tous les possibles. Elle pose des questions (souvent), apporte des réponses (parfois), écrit la vie autant qu’elle la construit. Elle est aussi un endroit de partage des expériences et du sensible. À l’occasion de cette trentième édition, l’envie est venue de poser une fois encore cette question historique - Que peut la littérature ? - aux plus grands auteurs contemporains, à des critiques, des historiens, des sociologues ou des artistes... mais aussi aux lecteurs sans qui la littérature resterait lettre morte. Avec en tête la phrase de Franz Kafka qui résonne puissamment à nos oreilles en ce début de 21ème siècle chaotique : « Écrire, c’est faire un bond hors du rang des assassins »
 
 
DATES ET HORAIRES :
 
Vendredi 4 mars 2016 : de 13h00 à 20h30
Samedi 5 mars 2016 : de 10h00 à 20h30
Dimanche 6 mars 2016 : de 10h00 à 19h30
 
 
LIEU :
 
Hippodrome de Parilly
4-6 avenue Pierre Mendès France
69500 Bron
 
 
TARIF :
 
Entrée gratuite
 
 
AU PROGRAMME :
 
Rencontres
Tables rondes
Dialogues d'auteurs
Lectures
Spectacles
Ateliers
 
 
AUTEURS INVITES (par ordre alphabétique) ET HORAIRES DE PRESENCE :
 
Littérature française et étrangère :
OLIVIER ADAM (dimanche 12H30)
CHRISTINE ANGOT (dimanche 17H30)
MICHKA ASSAYAS (dimanche 15H30)
PIERRIC BAILLY (dimanche 14H)
BRUNO BAYON (dimanche 15H30)
ALEXANDRE BERGAMINI (dimanche 15H30)
CHRISTOPHE BOLTANSKI (samedi 15H30)
EMMANUEL CARRÈRE (samedi 14H, 17H)
DIDIER CASTINO (vendredi 14H30, samedi 15H30)
PHILIPPE CLAUDEL (samedi 18H30)
MARCEL COHEN (samedi 11H)
RACHEL CUSK (samedi 14H)
VIRGINIE DESPENTES (samedi 15H30, 19H30)
ARTHUR DREYFUS (dimanche 11H)
PIERRE DUCROZET (samedi 17H)
XAVIER DURRINGER (dimanche 15H30)
MATHIAS ENARD (vendredi 14H30, 17H, samedi 12H30)
DOMINIQUE FERNANDEZ (dimanche 11H)
PHILIPPE FOREST (vendredi 14H30)
ANNE-MARIE GARAT (samedi 18H30)
HÉLÈNE GAUDY (dimanche 15H30)
SYLVIE GERMAIN (dimanche 17H)
PHILIPPE JAENADA (dimanche 12H30)
ALEXIS JENNI (dimanche 14H)
LESLIE KAPLAN (samedi 17H)
MAYLIS DE KERANGAL (dimanche 15H30)
DENIS LACHAUD (samedi 17H)
DANY LAFERRIÈRE (dimanche 17H)
CAMILLE LAURENS (dimanche 12H)
IAIN LEVISON (dimanche 12H30)
ÉDOUARD LOUIS (samedi 15H30)
ALAIN MABANCKOU (vendredi 17H, samedi 18H30)
GÉRARD MACÉ (samedi 11H)
VINCENT MESSAGE (dimanche 14H)
MARTIN PAGE (vendredi 14H30)
CATHERINE POULAIN (samedi 15H30)
DENIS POURAWA (samedi 10H30)
ATIQ RAHIMI (samedi 12H30)
MATHIEU RIBOULET (dimanche 12H45)
CHARLES ROBINSON (dimanche 14H)
JEAN ROUAUD (vendredi 17H, samedi 17H)
LYDIE SALVAYRE (dimanche 12H45)
BOUALEM SANSAL (samedi 12H30)
JANE SAUTIÈRE (jeudi 19H)
LUIS SEPÚLVEDA (dimanche 11H)
ADAM THIRLWELL (samedi 14H)
ENRIQUE VILA-MATAS (samedi 11H)

Sciences humaines : 
BERNARD LAHIRE (samedi 18H30)
WILLIAM MARX (vendredi 10H)
HÉLÈNE MERLIN-KAJMAN (vendredi 11H30)
PASCAL ORY (samedi 18H30)
GISÈLE SAPIRO (vendredi 14H30)
BENJAMIN STORA (dimanche 14H)

Bande dessinée :
CHLOÉ CRUCHAUDET (samedi 12H30)
DENIS LAPIÈRE (samedi 12H30)
AUDE SAMAMA (samedi 12H30)

Littérature jeunesse :
GILLES BACHELET (dimanche 16H)
FRÉDÉRIQUE BERTRAND (samedi 17H, dimanche 13H)
ALEX COUSSEAU (dimanche 15H, 17H)
MALIKA DORAY (dimanche 11H, 14H30)
OLIVIER DOUZOU (samedi 14H, 16H)
NATALI FORTIER / Ven. 17H30 (samedi 10H30, 12H)
HÉLÈNE GAUDY (dimanche 10H30)
TOM HAUGOMAT (dimanche 14H)
MAYLIS DE KERANGAL (dimanche 14H)
VALIE LE GALL (dimanche 15H)
SUSIE MORGENSTERN (samedi 17H30)
SÉBASTIEN MOURRAIN (samedi 17H30)
JUNKO NAKAMURA (samedi 13H, 15H, dimanche 14H30, 16H30)
VÉRONIQUE OVALDÉ (samedi 15H)
ADRIEN PARLANGE (dimanche 14H)


Pour plus de renseignements, voici le site officiel du festival :
 


dimanche 28 février 2016

Le visage de Satan, de Florent Marotta

Fiche technique :

Auteur : Florent Marotta
Titre : Le visage de Satan
Editeur / Collection : Taurnada éditions / Le tourbillon des mots
Nombre de pages : 384
Date de parution : Décembre 2015


Quatrième de couverture :

Un hurlement. Là, quelque part, qui se répercutait sur les murs poisseux et humides de la pièce. L'endroit ressemblait davantage à une cave avec ses murs bruts et ses parois voûtées. Puis un râle d'agonie s'étouffa, comme si même la mort prenait plaisir à attendre. L'homme pendait comme une vulgaire carcasse de viande accrochée à une esse de boucher. Son visage n'était que souffrance, rictus d'agonie et d'abomination. « Faites que je meure », implora-t-il en silence.


Avis :

Le visage de Satan est un thriller diablement efficace ! Je vous le dit tout de suite : âmes sensibles, passez votre chemin !! C'est glauque, c'est violent, c'est limite gore ! Surtout au début ! Les premières pages nous plongent tout de suite dans le bain, si l'on "survit" à cette entrée en matière, le reste du roman ne posera pas de problème.
 
L'intrigue se déroule en décembre 2012. Vous vous rappelez cette période ? La fin du monde était proche selon un certain calendrier Maya et les dires de journalistes qui brodaient jusqu'à la nausée sur le sujet, alternant reportages sur les sectes millénaristes, les groupes survivalistes et des faits divers plus horribles les uns que les autres. C'est dans cette ambiance complètement folle et survoltée que Gino Paradio, ex-flic reconverti en détective privé, se voit confier une enquête plutôt banale et inintéressante, enfin c'est ce qu'il pense dans un premier temps...
« Idées de tarés. O.K.
Théories fumeuses. O.K.
Dégénérés de la pastèque. O.K.
Ainsi Gino énumérait-il ses recherches. Le pire dans tout ça était qu'il semblait être le seul à s'en foutre éperdument, si ce n'était cette affaire qui le turlupinait. »
 
J'ai bien aimé le personnage de Gino, torturé par un passé douloureux, ivre de vengeance et en proie à la violence. On sent bien la dualité qui l'anime, sa lutte contre le mal extérieur et l'acceptation de sa violence intérieure. Il voudrait s'en sortir (il a d'ailleurs commencé un traitement médicamenteux contre son alcoolisme), croire à une vie meilleure où l'amour est possible, mais ses démons se rappellent sans cesse à lui. Les autres personnages sont soit attachants, soit effrayants et détestables. Difficile de rester insensible à leur sort, même si certains d'entre eux sont un peu trop stéréotypés... Concernant le style de l'auteur, j'ai bien aimé également. Les phrases sont simples et courtes, elles vont à l'essentiel. Le style direct et nerveux est un atout dans ce roman, il nous met au plus près de l'action. Les chapitres sont très courts, les évènements s'enchaînent rapidement et nous tiennent en haleine du début à la fin. Il pourrait être adapté à l'écran sans problème, d'autant plus que les thèmes abordés sont porteurs : sectes sataniques, messes noires, attentats, violence gratuite, mais également vengeance, rédemption... Il y a là une enquête policière classique mais efficace, réaliste malgré quelques touches de surnaturel, menée par un duo improbable et attachant. Que du bon en somme !

Un grand merci aux éditions Taurnada et au site Babelio pour ce partenariat reçu dans le cadre de l'opération Masse critique. Une très belle découverte pour moi, cela m'a donné envie de lire les autres romans de Florent Marotta.



 

samedi 27 février 2016

Tant de chiens, de Boris Quercia

Fiche technique :

Auteur : Boris Quercia
Traducteur : Isabel Siklodi
Titre : Tant de chiens
Série / volume : Santiago Quinones volume 2
Editeur / Collection : Asphalte éditions / Fictions
Nombre de pages : 199
Date de parution : Novembre 2015


Quatrième de couverture :

Encore une mauvaise période pour Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili. Son partenaire Jiménez vient de mourir au cours d'une fusillade avec des narcotrafiquants. Pire encore, le défunt semble avoir été mêlé à des histoires peu claires, et il avait les Affaires internes sur le dos.
Par curiosité autant que par désœuvrement, Santiago commence à mener l'enquête, et il retrouve une jeune femme qu'il connaît bien, Yesenia. Tous deux ont grandi dans le même quartier avant que leurs chemins se séparent. Entretemps, Yesenia a connu l'enfer : séquestrée et violée par son beau-père, elle ne vit plus que pour se venger. Au nom de leur amitié passée, elle va demander à Santiago d'abattre son bourreau...


Avis :
 
Tant de chiens est un très bon polar, classique et noir, mais pas totalement désespéré. Classique, car on y trouve les ingrédients qui font le charme de ce genre littéraire : une ambiance délétère, un héros sombre et désabusé (« Le monde est un grand broyeur à viande et tous, tôt ou tard, on tombera dedans. »), une jeune femme en détresse, des magouilles, des trahisons, une amitié forte, du sexe et un peu d'amour, de l'action, et en filigrane une réflexion sur la société.
« Penser que, parce qu'on est flic, on va lutter pour la justice, c'est aussi bête qu'imaginer que les employés des caisses de retraite s'inquiètent que leurs allocations soient insuffisantes pour survivre. Un flic n'est pas là pour faire respecter la loi. Un flic est là, comme presque tout le monde, pour exécuter des ordres, des mandats. Arrêtez tel type. Enquêtez sur tel autre. Suivez cette dame, découvrez qui a envoyé ce mail. Si on ne supportait pas les injustices de ce monde, on ne pourrait plus allumer la télé et regarder les informations. En fait, ce qui nous préoccupe vraiment, c'est arriver à la fin du mois, en vie d'une part, avec un peu d'argent de côté si possible d'autre part. Car être vivant sans un rond, ce n'est pas être vivant. »
L'histoire est très intéressante et mêle plusieurs intrigues, sans pour autant perdre le lecteur. Il y est question de trafic de drogue, de flics ripous, de règlements de comptes et de réseau pédophile. Le roman a pour cadre le Chili, ce qui apporte une petite touche de dépaysement pas désagréable et nous donne un aperçu de la vie quotidienne à Santiago du Chili. La plume de l'auteur est agréable à lire, le ton est résolument réaliste, avec parfois une pointe d'humour noir. J'ai beaucoup aimé que l'histoire soit racontée à la première personne, cela renforce le côté attachant du personnage principal. Le découpage est dynamique, les scènes s'enchaînent sans temps mort, rendant la lecture fluide et rapide.
 
Ce polar est une très bonne découverte en ce qui me concerne, Boris Quercia est un auteur que je vais suivre avec beaucoup d'intérêt.



mercredi 24 février 2016

Mercredi, c'est citation : La vie quand elle était à nous, de Marian Izaguirre




Quand tu te sentiras seule, lis un livre. Ça t'aidera à te sentir meilleure. Ça te sauvera.




Cet hiver a été terrible. Je ne me suis jamais sentie aussi seule. Heureusement, il y avait des livres, des livres, des livres... Des histoires où se réfugier, grâce auxquelles fuir. Des livres.



Parfois avant de commencer ma lecture, surtout si c’est un nouveau livre, j’aime le garder un moment entre les mains. [...] C’est un petit rituel qui fait partie de mon approche particulière de la lecture. J’ai besoin de toucher le livre, de le reconnaître de la paume de la main. Je le parcours de la pulpe des doigts, lentement, très lentement, jusqu’à ce que la rugosité du papier, du cuir ou de la toile me devienne familière. Je touche le livre pour que nous fassions mieux connaissance.
 
 
 
 

dimanche 14 février 2016

La légende de Keylana, de Christelle Muller

Fiche technique :

Auteur : Christelle Muller
Titre : La légende de Keylana : le destin d'une voyageuse
Série / Volume : La légende de Keylana, volume 1
Editeur : Chemin vert éditions (livre numérique)
Nombre de pages (estimation) : 158
Date de parution : Novembre 2015


Présentation éditeur :

Lors de son vingt-et-unième anniversaire, Keylana se découvre tout à coup un héritage hors du commun : elle est une voyageuse de livres.
En découvrant l'histoire des voyageurs, la jeune fille va apprendre qu'une vieille légende la désigne comme l'Élue. Mais Keylana refuse d'être celle dont parle la légende, elle veut retrouver une vie normale, dans laquelle elle pourrait lire un livre comme n'importe quel être humain.


Avis :

Il y a un an environ, j'ai eu l'occasion de lire le manuscrit de La légende de Keylana lors du concours Nos lecteurs ont du talent. Il n'était certes pas parfait, mais l'histoire avait su me plaire et il se démarquait positivement de mes autres lectures de manuscrits. J'étais heureuse d'apprendre qu'il allait être publié et j'avais hâte de découvrir le texte final, après la phase de relecture de l'éditeur.

Lors de ma deuxième relecture, mon avis est plus mitigé car rien n'a vraiment changé par rapport au manuscrit d'origine, du moins d'après le souvenir que j'en garde.
L'histoire en elle-même est intéressante et pleine de bonnes idées, elle devrait plaire aux adolescent(e)s féru(e)s de lecture. En effet, qui n'a jamais souhaité être transporté dans son histoire préférée ? Keylana découvre qu'elle possède le pouvoir de voyager de roman en roman, mais cette révélation va avoir des conséquences inattendues sur sa vie.
Nous sommes ici en présence d'un roman jeunesse assez classique, avec des personnages sympathiques aux caractères bien identifiables. Une grande part de l'histoire est consacrée à l'apprentissage de Keylana et à la découverte des multiples facettes de ses pouvoirs. On trouve également dans ce roman de l'amour, de l'amitié, de la sorcellerie, une prophétie vieille de plusieurs siècles, des méchants vraiment méchants, de l'action et un peu d'émotion.
Je n'aurais que deux gros regrets à formuler concernant cette lecture :
    - je trouve que l'auteur n'a pas assez développé les implications de ces voyages à travers les livres, ni le mode de vie des voyageurs. Je suis restée un peu sur ma faim, j'espère que le second volume nous en apprendra plus ;
    - la fin de ce premier tome est un peu trop précipitée ; vu le faible nombre de pages du roman, je pense qu'il aurait fallu développer un peu plus le dénouement, surtout qu'il s'y passe beaucoup d'évènements importants.
La légende de Keylana est donc pour moi un roman jeunesse qui se lit avec plaisir et facilité, même si quelques défauts sont présents. Mais pour un premier roman je trouve que l'auteur ne s'en sort pas trop mal, je suis curieuse de lire la suite...
 
Une dernière remarque, qui n'a (presque) rien à voir avec le roman, et si je n'étais pas le genre de maniaque qui va jusqu'à la toute dernière page d'un livre je ne m'en serais pas rendue compte... A la fin de l'ebook, il y a une mention qui m'a vraiment fait tiquer : « Ce fichier a été corrigé avec l'aide du Robert Correcteur, le nouveau logiciel intelligent de correction et d'aide à la rédaction des éditions Le Robert. » Hé bien, laissez-moi vous dire que ce logiciel est loin d'être parfait et qu'il ne remplacera jamais une vraie relecture faite par un humain un minimum attentif à ce qu'il fait. Outre les quelques coquilles qu'il a laissé passer, il y a une énorme erreur qui saute immédiatement aux yeux : l'utilisation du terme "descendante" au lieu du terme "ancêtre", ce qui ne représente pas du tout la même idée ! Certes ce n'est pas grand chose, il n'y a pas mort d'homme, mais ce manque de sérieux a tendance à m'énerver...



vendredi 12 février 2016

Le blues du troglodyte, de Kenneth Cook

Fiche technique :
 
Auteur : Kenneth Cook
Traducteur : Mireille Vignol
Titre : Le blues du troglodyte
Editeur : J'ai Lu
Nombre de pages : 251
Date de parution : Février 2016
 
 
Quatrième de couverture :
 
Rien ne va plus dans la vie de Simon Crown. À trente-cinq ans, il est déjà divorcé. La station de radio dont il est propriétaire est au bord de la faillite. Pas la moindre trace d'opales dans la mine où il a investi. Pire, il réside dans une petite ville où il faut habiter des maisons troglodytes pour survivre à la chaleur. Ici, on court au pub le plus proche, peu importe l’heure, pour se poser la seule question existentielle : bière ou whisky ?
Soudain pris d'une irrésistible envie d'en découdre, Simon se retrouve empêtré dans une succession de situations absurdes, dangereuses et parfaitement réjouissantes.
 
 
Avis :
 
Bienvenue à Ginger Whisker, "charmante" bourgade nichée en plein désert australien : quatre pubs, un bordel et un hôtel, des mines d'opale, un campement aborigène, des maisons troglodytes et une population de 5000 âmes fortement alcoolisée. Normal quand le peu d'eau puisée est salée, et devient après traitement un (d)étonnant mélange de vomitif / laxatif... quoi de plus naturel alors que de carburer à la bière et au whisky pour supporter le soleil impitoyable et les températures caniculaires de l'outback ?
« La seule excuse du dieu qui a créé ce pays est d'avoir donné aux hommes l'ingéniosité de bâtir des pubs pour s'en protéger. J'imagine que c'est Dieu qui a créé ce pays. Il n'a pas pu se former par hasard. Un pays aussi résolument insupportable fait forcément partie d'un grand dessein. »
Coincé dans cet enfer, criblé de dettes, Simon Crown se voit proposer un partenariat financier inattendu, mais somme toute assez classique. Débute alors une succession d'événements plus fous les uns que les autres, qui semble le mener droit à la catastrophe...
 
J'ai découvert Kenneth Cook il y a quelques années, avec les nouvelles hilarantes de sa série Histoires du bush. J'ai lu quelques uns de ces autres romans, plus sombres, à l'ambiance noire et oppressante, mais tout aussi bons. Le blues du troglodyte, publié en 1977, se situe un peu entre les deux styles de l'auteur : l'ambiance est sombre et plutôt désespérée, à l'image des pensées de Simon, le narrateur, mais l'humour sous-jacent et les situations loufoques rendent l'atmosphère plus légère.
Les personnages créés par Kenneth Cook sont inoubliables, en particulier Simon, rêveur cynique empêtré dans ses cas de conscience, et Tony, prêtre (presque) défroqué obnubilé par le sexe. Autour d'eux gravite toute une galerie de personnages hauts en couleur, la plupart plus bêtes que méchants, dont les actions et réflexions sont fortement influencées par leur consommation d'alcool. Les événements s'enchaînent sans temps mort, le narrateur est pris dans une spirale qui ne lui laisse aucune occasion de réfléchir à tête reposée... Pris par le rythme de l'histoire le roman se lit rapidement, et pour ma part j'y ai pris beaucoup de plaisir.

Si vous voulez découvrir une Australie aux antipodes des clichés de carte postale, lisez du Kenneth Cook ! Ses textes vous marqueront longtemps, pour ne pas dire à jamais...



 

samedi 6 février 2016

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Fiche technique :

Auteur : Renaud Marhic
Titre : Les lutins noirs
Série / Volume : Les lutins urbains volume 3
Editeur / Collection : Editions P'tit Louis / Romans jeunesse
Nombre de pages : 139
Date de parution : Octobre 2015
 
 
Quatrième de couverture :
 
On les croyait disparus à jamais, chassés de nos contrées par la modernité. Erreur ! On peut bien avoir construit des villes à la campagne, les lutins se sont faits urbains ! Et ils n’ont rien perdu de leurs pouvoirs d’agaceries, tracasseries, et espiègleries…
Rien ne va plus dans la Grosse Cité ! Voilà que trois Lutins noirs ont été signalés. Aussitôt, des travailleurs africains sans-papiers sont devenus millionnaires. Tandis qu’une dangereuse société secrète tente de s’infiltrer dans les quartiers…
Gustave Flicman, notre jeune policier, est chargé d’enquêter. Et si tout cela avait à voir avec Chelou, ce rhinocéros qu’il devait conduire à l’abattoir et qui s’est échappé en chemin ?
Entre les sortilèges des Lutins noirs et les attaques du Bambou Masqué, une course de vitesse s’engage pour retrouver l’étrange animal.
Manquerait plus que les Lutins Urbains s’en mêlent, tiens…
 
 
Avis :
 
Les lutins urbains, c'est une série jeunesse humoristique que j'ai découverte en 2014 grâce à un partenariat avec l'auteur, Renaud Marhic. J'avais beaucoup aimé les deux premiers tomes (pour ceux qui ne connaitraient pas, mes avis sont ICI et LA), le troisième continue sur cette lancée, et du coup j'attends le quatrième avec beaucoup d'intérêt... Comme quoi, il n'y a pas d'âge pour apprécier cette série !
 
Les lutins noirs est la suite directe du précédent volume, Le dossier Bug le Gnome. Autant vous prévenir tout de suite, il vaut mieux lire les récits dans l'ordre pour en profiter pleinement. Nous y retrouvons notre jeune policier maladroit, Gustave Flicman, le mystérieux motard, ainsi que le professeur B., sa jeune assistante Loligoth et les facétieux lutins découverts dans les tomes précédents. A cette galerie de personnages loufoques et attachants viennent s'ajouter des lutins venus tout droit de Madagascar, un rhinocéros perdu, un antiquaire sans scrupules, une triade chinoise et leur impitoyable maître, le Bambou Masqué.
L'intrigue est bourrée d'humour et d'inventivité. Les jeux de mots fusent, l'auteur interpelle régulièrement le lecteur à coup de « Psiiiiit ! » et se met en scène dans un passage hilarant où une collègue complètement fofolle décide de réécrire sa série comme une saga fantasy, occasionnant par là-même une interruption de l'histoire illustrée avec beaucoup d'originalité (par contre les jeunes lecteurs connaissent-ils encore la mire ?).


Dans ce tome, les plus jeunes apprendront sans s'en rendre compte quelques petites choses sur les coutumes malgaches, le trafic d'ivoire et la médecine chinoise. Les lecteurs plus âgés y trouveront leur compte également, ne serait-ce qu'avec les multiples jeux de mots mettant en scène des marques plus ou moins connues.

Pour résumer, Les lutins noirs c'est : une lecture à plusieurs niveaux qui plaira au plus grand nombre, des propos intelligents, des personnages loufoques, variés et attachants, du mystère, beaucoup d'action, de l'humour, de l'humour et encore de l'humour... Quelques dessins noir et blanc illustrent l'histoire, et un lien en fin d'ouvrage permet d'obtenir son diplôme de Docteur en Lutinologie après avoir répondu à quelques questions. De quoi prolonger le plaisir de cette lecture en attendant de découvrir les prochaines aventures de Gustave Flicman et des lutins urbains !



 

jeudi 4 février 2016

Pas facile d'être une lady !, d'Elizabeth Monica Delafield

Fiche technique :

Auteur : Elizabeth Monica Delafield
Traducteur : Hélène Hinfray
Titre : Pas facile d'être une lady !
Editeur / Collection : Editions de La Loupe / 19
Nombre de pages : 348
Date de parution : 2015


Présentation éditeur :

Vers 1930 dans le Devonshire, une lady quadragénaire et gaffeuse nous régale de ses mésaventures tout au long d’une année, tiraillée qu'elle est entre ses rôles d'aristocrate, d'épouse, de mère, de femme libérée et d'intellectuelle ; certes elle s'accorde des escapades à Londres, mais c'est moins pour briller en société que pour dépenser l'argent qu'elle n'a pas. Toujours elle nous fait rire en décrivant la vie dans un village anglais avec ses intrigues, la vie dans les milieux branchés de la capitale avec ses ridicules, la vie à la maison aux côtés d’un mari taciturne, des enfants espiègles, une préceptrice française hystérique et des domestiques indociles (sans oublier Helen Wills... le chat). La vie tout court, en somme, racontée dans un style très moderne pour traiter d'un thème indémodable : les petites misères du quotidien.


Avis :

Initialement paru en feuilleton en 1929-1930 dans le journal anglais Time and Tide, puis publié sous le titre The Diary of a Provincial Lady (1930), Pas facile d'être une lady ! se présente sous la forme d'un journal intime. Entre novembre 1929 et octobre 1930, E.M. Delafield nous livre un aperçu de sa vie quotidienne : mondanités interminables, conversations insipides, domestiques ingérables, problèmes d'argent récurrents, enfants turbulents et époux taciturne (pour ne pas dire indiffèrent) rythment une année partagée entre l'ennui de la vie à la campagne et l'excitation des virées londoniennes.
 
Les journées se suivent et ne se ressemblent, pas. Chaque entrée dans le journal est différente de la précédente, elle peut se résumer à quelques mots ou remplir plusieurs pages. Le ton est moderne et humoristique, l'auteur ne se prend pas au sérieux et parsème son récit de pensées plus ou moins profondes.
E.M. Delafield nous fait découvrir une brochette de personnages hauts en couleur qui couvrent un large spectre de la société anglaise de l'entre-deux guerres, mais certaines situations sont intemporelles ; nombre de lectrices pourront se reconnaitre dans le personnage de la narratrice qui cumule - entre autres choses - gaffes et petits tracas du quotidien : des bulbes qui refusent de pousser, des enfants loin d'être aussi parfaits que ceux de ses connaissances, des voisins envahissants, une séance chez le coiffeur qui tourne à la catastrophe ou une garde robe en permanence inadaptée aux circonstances sont autant d'occasions d'égratigner la vie et de réfléchir au sens profond des choses...
 
Quelques unes des pensées d'E.M. Delafield :
  • « Question : Peut-on cultiver l'art de la conversation lorsqu'on vit toute l'année à la campagne ? »
  • « Il faudrait que je me souvienne que réussir en société est rarement le lot des provinciaux. Ils remplissent sans aucun doute une autre fonction dans le vaste champ de la Création, mais je n'ai pas encore trouvé laquelle. »
  • « Une question se pose pour la énième fois : est-il absolument impossible de concilier les aménités de la civilisation avec ne serait-ce que le minimum d'honnêteté requis pour satisfaire sa conscience ? La réponse et toujours en suspens à l'heure qu'il est. »
  • « La haine partagée n'est-elle pas l'un des liens les plus forts entre êtres humains ? La réponse, à mon grand regret, est affirmative. »
  • « S'il y a bien une différence entre les sexes, c'est la tendance masculine à remettre quasiment tout au lendemain, sauf lorsqu'il s'agit de passer à table ou d'aller se coucher. »
 
Pas facile d'être une lady ! se lit très facilement, d'autant plus qu'il n'y a aucun problème à fractionner sa lecture avec ce genre d'ouvrage. Je l'ai trouvé sympathique, mais sans plus ; j'ai souvent eu le sourire aux lèvres, mais je n'ai pas éclaté de rire une seule fois... Pour une immersion humoristique dans la même période et le même milieu social, je préfère nettement la série hilarante des aventures de Jeeves et Wooster écrites par P.G. Wodehouse.
 
 
 
 

lundi 1 février 2016

Bilan achats et lectures - Janvier 2016

Voici un nouveau rendez-vous mensuel sur le blog : un bilan de mes achats et lectures. Je ne chronique pas toutes mes lectures, loin s'en faut, vous trouverez donc ici un aperçu de ce que je peux dévorer chaque mois (on ne m'appelle pas la papivore pour rien ^_^'). Si jamais mon avis sur un titre non chroniqué vous intéresse, n'hésitez pas à me le demander...
 
 
MES LECTURES :
 
 
Romans :
 
2535 pages lues en ce début d'année et des styles assez variés, j'ai passé de bons moments de lecture mis à part une grosse déception avec Fête fatale, pour lequel j'attendais tellement plus ! 
 


    http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/01/la-derniere-nuit-du-rais-de-yasmina.html        http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/01/le-radis-de-cristal-de-mo-yan.html    http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/02/pas-facile-detre-une-lady-delizabeth.html    http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/02/les-lutins-noirs-de-renaud-marhic.html    http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/01/inner-city-de-jean-marc-ligny.html       


 
 
Livres audio :
 
Je viens de découvrir la lecture audio grâce à l'offre d'essai du site Audible, et je dois dire que pour l'instant je suis enchantée par les titres écoutés.
 
http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/01/la-vie-est-facile-ne-tinquiete-pas.html    http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/04/pietra-viva-de-leonor-de-recondo.html 
 
 
Bandes dessinées :

Beaucoup de lectures BD ce mois-ci, toutes les réservations que j'ai pu faire en médiathèque depuis trois mois étant arrivées en même temps... Il y a eu du bon et du très très bon, j'ai tout particulièrement aimé le premier tome de Dent d'ours, le tome 3 des Vieux Fourneaux et le diptyque Le chant du cygne.

                                           


ILS ONT REJOINT MA PAL EN JANVIER :

 
Romans :
 
Beaucoup d'achats en janvier, la "faute" aux soldes et à l'achat du trimestre chez France Loisirs (comment résister à des livres neufs à - 70% ?), ainsi qu'à un passage chez Gibert Joseph et à Decitre où j'ai pris les titres que le Père Noël n'a pas jugé bon de déposer au pied du sapin (jugeant certainement que ma PAL était bien assez fournie !) et quelques nouveautés que me faisaient de l'œil... Il ne faut pas non plus oublier les partenariats reçus ce mois-ci.


                                           

 
BD et manga :

Un cadeau et un passage éclair chez Glénat, et voilà ma PAL BD / manga qui s'agrandit elle aussi !
 
                       
 
 
Connaissez-vous certains de ces titres ? Les avez-vous lus ? Qu'en avez-vous pensé ?