dimanche 27 août 2017

Le fantôme des Terreaux, de Jacques Morize

Fiche technique :

Auteur : Jacques Morize
Titre : Le fantôme des Terreaux
Série / Volume : Commissaire Séverac, volume 3
Editeur : Editions AO - André Odemard
Nombre de pages : 256
Date de parution : Novembre 2014


Quatrième de couverture :

Quatre toiles prestigieuses prêtées au musée des Beaux-Arts de Lyon sont dérobées par un “fantôme”, en pleine nuit, sans déclencher les alarmes ni alerter les vigiles. L’enquête est confiée au patron de la brigade criminelle, le commissaire Abel Séverac.
La traque du suspect sera jalonnée de surprises, affaires connexes et fausses pistes. S'il compte sur sa fidèle équipe, les trois “bras cassés”, Annie la lieutenante, Nicolas, dit Le Hérisson, le commissaire doit cependant composer avec son supérieur, Duroc-Mallet, et la juge Malardin…
Il n’en oublie pas son fiston, Paul, venu étudier à Lyon, avec qui il partage son penchant immodéré pour les bonnes choses de la vie.


Avis :

Le fantôme des Terreaux est le troisième opus des enquêtes du commissaire Séverac, mais le premier que je lis. En général je n'apprécie pas de prendre une série en cours de route car j'aime bien voir l'évolution des personnages récurrents, mais là cela ne m'a pas posé problème : l'auteur nous donne toutes les clés pour comprendre le parcours des principaux acteurs du roman, il n'y a aucun sous-entendu frustrant.
Le commissaire Abel Séverac est un quadra bon vivant, misogyne (parfois) et dragueur (souvent). Enquêter sur un vol de tableaux accompagné de meurtres ne l'empêche pas de faire le tour des bonnes adresses lyonnaises !  Bons plats et alcools de choix aident le corps et l'esprit à fonctionner correctement, du moins en ce qui le concerne... L'enquête est sensible, les suspects sont nombreux et les fausses pistes abondent. Loin de se laisser décourager le commissaire Séverac explore toutes les possibilités, sans pour autant mettre sa vie personnelle de côté.
 
Nous ne sommes pas ici dans un polar violent ou un thriller psychologique, mais dans un roman policier classique, avec une ambiance à la Simenon. Les truands sont attirés par l'appât du gain ou guidés par leurs bas instincts, leurs motivations sont plutôt limpides. L'enquête bien ficelée et néanmoins tortueuse recèle assez de surprises pour que le lecteur ne s'ennuie pas. Je me suis bien amusée à traquer les coupables même si au final j'étais assez loin de la vérité. La plume de Jacques Morize est fluide et agréable à lire, avec une touche d'humour noir et de parler populaire qui nous plonge au cœur du roman. J'ai beaucoup aimé le fait que l'intrigue se déroule à Lyon et dans la région, je connaissais les lieux décrits pour la plupart et je trouvais amusant d'imaginer le commissaire Abel déambuler dans ce décor familier. Les personnages sont plutôt sympathiques, mais sans être attachants pour autant. Je les retrouverais cependant avec plaisir dans leurs nouvelles aventures.



dimanche 20 août 2017

L'Embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard, par Isabelle Duquesnoy

Fiche technique :

Auteur : Isabelle Duquesnoy
Titre : L'Embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard
Editeur / Collection : Editions de la Martinière / Littérature
Nombre de pages : 528
Date de parution : Août 2017


Quatrième de couverture :

« Pute borgnesse ! »
Victor Renard n’eut jamais de chance avec les femmes. À commencer par sa mère, l’épouvantable Pâqueline, qui lui reprochait d’être venu au monde en étranglant son frère jumeau de son cordon ombilical. Puis ce fut Angélique, la prostituée, qui se moquait des déclarations enflammées de Victor et de sa difformité, comme de sa « demi-molle ».
Victor échappe pourtant à sa condition misérable : il devient embaumeur. Avec les cadavres, au moins, le voilà reconnu. Et en ces temps troublés, quelle meilleure situation ? Les morts, après la Révolution, ne manquent pas dans Paris…
Mais le sort le rattrape et l’épingle, comme le papillon sur l’étaloir. Face à ses juges et à la menace de la guillotine, Victor révèle tout : ses penchants amoureux, les pratiques millénaires de la médecine des morts, le commerce des organes et les secrets de sa fortune.
Où l’on découvrira que certains tableaux de nos musées sont peints avec le sang des rois de France…


Avis :

L'Embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard : sous ce titre intrigant se cache un roman historique truculent et passionnant que je vous recommande chaudement.
 
Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle, en pleine période révolutionnaire. Victor Renard est condamné. Dans quelques jours il va mourir de la main du bourreau, il le sait. Profitant de son audition publique, il fait le récit de sa vie, depuis sa naissance jusqu'à l'acte qui va lui coûter la vie. 
« Je sais que ma condamnation est décidée, le récit des circonstances de mon forfait n'est, à vos oreilles, qu'un divertissement puisque vous en connaissez la fin ; vos gens m'ont surpris en flagrant délit. L'histoire de ma vie, ce sentier qui m'a conduit à commettre ma faute, ne servira qu'à persuader les foules de ma monstruosité. »
Pendant onze jours, Victor va se livrer. Son enfance malheureuse, la mort tragique de son père, la mise en apprentissage, les rencontres (bonnes ou mauvaises) qu'il va faire, ses erreurs et ses succès : il va tout dire, tout confesser. Sans se donner le beau rôle, avec une certaine naïveté et beaucoup de dérision Victor nous fait partager son quotidien, les moments clés de son existence et les pensées qui l'ont animé. 

J'ai adoré ce roman autant pour la forme que pour le fond. Le style d'Isabelle Duquesnoy est vivant et très agréable à lire, l'utilisation de vocabulaire d'époque apportant une touche de réalisme que j'ai beaucoup apprécié. L'histoire est racontée à la première personne, par Victor, ce qui le rend éminemment sympathique ; quelles que furent ses actions j'ai compris pourquoi il les avaient accomplies, j'ai compatis et vibré pour lui. L'intrigue est captivante,  les faits se dévoilent petit à petit et nous apprennent beaucoup, que ce soit sur les techniques d'embaumement ou la vie quotidienne sous la Révolution. Les descriptions sont précises, et loin d'être indigestes elles aident le lecteur à s'immerger totalement dans le roman. Les sons, les odeurs et les sensations tactiles nous frappent de plein fouet, parfois jusqu'à l'écœurement (avis aux estomacs fragiles !) mais toujours pour la bonne cause.

Si vous recherchez une lecture intelligente et dépaysante, foncez ! L'Embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard saura sans conteste combler vos attentes.



 

mardi 15 août 2017

Le prix de la vérité, de Florent Marotta

Fiche technique :

Auteur : Florent Marotta
Titre : Le prix de la vérité
Editeur : Auto édition (Amazon)
Nombre de pages : 293
Date de parution : Août 2017


Quatrième de couverture :

Élisa est morte. Six mois après le suicide de sa femme, Paul sort de l’hôpital psychiatrique où il a dû se battre contre ses hallucinations.
Comment reconstruire sa vie ? Que lui reste-t-il si ce n’est sa fille placée par un juge ?
Quand il apprend que ce sont ses beaux-parents qu’il n’avait jamais vus qui ont la garde de son enfant, Paul vacille.
Alors, lorsqu’une lettre de la banque lui annonce que sa femme avait un compte caché, son monde s’écroule.
Dès lors, Paul n’a plus qu’un objectif, traquer la vérité.
À n’importe quel prix.


Avis :
 
Le prix de la vérité est un thriller psychologique efficace et palpitant qui vous tiendra en haleine jusqu'aux dernières pages. En tout cas, c'est l'effet qu'il m'a fait ! Une fois la lecture commencée j'ai eu du mal à m'arrêter. Je l'ai dévoré d'une traite, emportée par l'envie irrépressible de connaitre la vérité...

Sa femme s'étant donnée la mort sous ses yeux, Paul a sombré dans la dépression, l'alcool puis la folie, ce qui a nécessité son internement d'office. Quand il quitte l'hôpital psychiatrique où il a passé les six derniers mois de sa vie, son unique désir est de récupérer sa fille. Et là, les révélations surprenantes commencent ! Ses beaux-parents, que sa femme disait vivre en Italie, n'habitent pas très loin de chez lui depuis plus de vingt ans et ont obtenu la garde de son enfant ; en triant le courrier qui s'est accumulé en son absence, il découvre que son épouse détenait un compte bancaire secret qu'elle avait clôturé deux jours avant son suicide. Paul tombe des nues après ces découvertes et décide de mener l'enquête. Qui était réellement son épouse ? Quels secrets a-t-elle emporté dans sa tombe ?
 
J'ai énormément apprécié cette lecture qui joue sans cesse sur l'ambiguïté des situations : il est parfois difficile de deviner si les faits rapportés par Paul sont réels ou s'il est en pleine crise de paranoïa. Le suspense est ainsi constant, et l'intrigue se dévoile au fur et à mesure de l'avancée de la lecture. Les surprises sont nombreuses, jusqu'aux dernières pages, impossible de s'ennuyer. Le découpage en courts chapitres est nerveux, le rythme induit est rapide, la lecture est facile est agréable. Mon seul regret concerne la présence de quelques coquilles qui ont échappé à l'œil vigilant des correcteurs, mais il n'y a là rien de rédhibitoire, surtout si vous n'êtes pas aussi maniaque que moi.
 
J'ai déjà eu l'occasion de lire d'autres romans de Florent Marotta qui écrit aussi bien du thriller que du fantastique (certains sont chroniqués sur le blog, vous pourrez retrouver les liens en passant par l'Index). J'ai aimé à chaque fois, pour des raisons différentes, et la lecture du Prix de la vérité me conforte dans mon opinion : quand un nouveau roman sort, je peux y aller les yeux fermés ! (Mais les yeux ouverts, c'est quand même plus pratique pour lire 😉).


Le prix de la vérité est à tout petit prix, alors n'hésitez pas à le découvrir ! Pour le commander, un petit clic sur l'image vous mènera directement à la boutique Amazon 😊




 
 

mercredi 2 août 2017

Anthologie Contes nippons au coin du feu

Fiche technique :

Auteurs : Audrey Calviac, Laurent Combaz, Dola Rosselet, Marine Stengel, Louise Roullier, Anthony Boulanger, Maud Wlek, Vérène Dévanthéry, Nimu, Célia Haro, Vanessa Terral
Titre : Contes nippons au coin du feu
Editeur : Hystérie éditions
Nombre de pages : 336
Date de parution : Mai 2017


Présentation éditeur :

L'anthologie officielle du Salon Japan Impact 2017 ! Onze histoires nippones à lire au coin du feu. Attention, la porte des rêves et des cauchemars est ouverte.


Détail des nouvelles :

  • Le pays des Yokaï d'Audrey Calviac : Un petit garçon perdu en forêt fait d'extraordinaires rencontres.
  • So leng et Le Pouvoir venu du levant de Laurent Combaz : Le fils d'un tyran doit devenir le réceptacle de l'immense pouvoir d'un guerrier légendaire.
  • De soie et de fourrure de Dola Rosselet : La favorite de l'empereur se voit contrainte de dévoiler sa véritable nature.
  • Tetsuya de Marine Stengel : Juste avant la cérémonie de passage à l'âge adulte, le jeune Tetsuya rencontre l'amour.
  • Les trois coups du spectre de Louise Roullier : Le récit d'une célèbre partie de Go qui dura plusieurs jours.
  • L'Empereur solitaire et le cadeau du Corbeau Rouge d'Anthony Boulanger : Un dragon sage et respecté cherche une compagne pour rompre la solitude qui l'accable.
  • Le Yureï de Maud Wlek
  • Huit pattes, sept queues de Vérène Dévanthéry
  • Hahanaru Shizen de Nimu
  • SokuShinbutsu de Célia Haro
  • L'héritage de Susanoo de Vanessa Terral 


Avis :

Je tiens en premier lieu à remercier le site Livraddict et les éditions Hystérie pour ce partenariat. Moi qui adore le Japon, je me suis bien amusée à lire ce recueil de nouvelles.

Contes nippons au coin du feu est l'anthologie officielle de l'édition 2017 du Salon Japan Impact, le festival Suisse des passionnés de culture japonaise et assimilés. A ce titre, une préface (que j'ai trouvé assez longue) revient sur l'histoire du salon avec nombre d'anecdotes qui devraient captiver les festivaliers. N'en faisant pas partie, je dois reconnaître que je n'y ai pas trouvé beaucoup d'intérêt... Heureusement les nouvelles du recueil ont été beaucoup plus passionnantes.

Tous ces textes mettent en scène les créatures surnaturelles qui hantent le folklore japonais : divinités, dragons et yôkaï se mêlent aux humains, parfois sous leur véritable apparence, parfois masqués pour passer inaperçus et mieux tromper le monde. La plupart de ces récits nous montrent le côté sombre et maléfique de ces créatures, qui se nourrissent des hommes de multiples manières. Que l'histoire se passe à notre époque ou dans un passé lointain, le résultat est identique et bien souvent tragique. L'ambiance qui se dégage de ces nouvelles est mystérieuse, envoûtante, parfois poétique et bien souvent oppressante. Le dépaysement est total tant les êtres qui hantent ces pages sont différents de ce que l'on peut connaître en Europe.
Comme cela arrive souvent avec les recueils de nouvelles le niveau des écrits est assez hétérogène : j'en ai aimé certaines et même adoré quelques unes, les autres ont juste éveillé mon intérêt, sans plus. Je ne regrette cependant pas ces lectures qui m'ont fait voyager dans l'espace et le temps et découvrir quelques créatures surnaturelles que je ne connaissais pas encore.

Que vous soyez ou non familiers avec le folklore japonais, je ne doute pas que vous trouverez dans cette anthologie de quoi nourrir et développer votre imaginaire. Une belle initiative qui, je l'espère, ne s'arrêtera pas là.