dimanche 8 janvier 2017

Le syndrome du papillon, de Maxence Fermine

Fiche technique :
 
Auteur : Maxence Fermine
Titre : Le syndrome du papillon
Editeur / Collection : Michel Lafon / Jeunesse 12 ans et +
Nombre de pages : 253
Date de parution : Octobre 2016
 
 
Quatrième de couverture :
 
Hugo Mars, 17 ans, n’est pas un garçon comme les autres. Atteint d’un mal étrange, le syndrome du papillon, il est interné en hôpital psychiatrique.
Mais la vie est parfois surprenante. Car c’est là qu’il fait la plus belle rencontre de son existence. Celle de Morgane Saint-James, une jeune fille aux cheveux roux et aux yeux verts, gothique et lunaire…
Hugo tombe aussitôt sous son charme. Jusqu’à ce que la jeune fille disparaisse…
 
 
Avis :
 
Roman sur le mal-être adolescent et l'angoisse propre à l'entrée dans l'âge adulte, Le syndrome du papillon avait en théorie tout pour me plaire. Dans les faits, je ressors de ma lecture quelque peu déçue : ce roman se lit, mais sans plus. J'ai l'impression d'être passée à côté, mais peut-être est-ce dû au fait que j'ai dépassé ce stade de ma vie depuis longtemps... Peut-être parlera-t-il mieux à des adolescents de 15-18 ans ?

Le syndrome du papillon peut se scinder en deux parties : la vie en HP (hôpital psychiatrique), et la déambulation dans les rues de Paris. La première partie nous fait découvrir Hugo et Morgane, les principaux personnages, leurs histoires personnelles et leurs obsessions. Nous apprenons deux-trois choses sur les différents types d'intelligence, l'autisme et le syndrome d'Asperger, et nous assistons à la naissance de ce qui pourrait être une histoire d'amour. Dans la seconde partie du roman, Hugo erre dans les rues de Paris à la recherche de la belle Morgane : découverte de la ville, rencontres plus ou moins heureuses et réflexions sur le sens de la vie émaillent alors le récit.
 
Si j'ai bien aimé découvrir les anecdotes concernant les génies atteints du syndrome d'Asperger et les implications de certaines maladies mentales, j'ai trouvé que tout cela restait quand même superficiel, tout comme les réflexions existentielles du jeune héros : l'auteur survole des concepts intéressants, malheureusement sans aller plus loin.
En ce qui concerne les personnages, je les ai trouvé intéressants mais agaçants et trop peu développés, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser à leur histoire d'amour cousue de fil blanc. Dès le premier coup d'œil j'ai compris où elle allait aboutir, et je ne me suis pas trompée : pas de suspense, peu de contrariétés ni d'émotions, l'histoire est linéaire et sans surprises...
Tout ces éléments produisent une histoire intéressante, mais qui ne va pas au bout de ses possibilités. Le style d'écriture choisi par l'auteur aboutit au même résultat. L'histoire est racontée à la première personne, par Hugo : amateur de littérature et de poésie (il dévore notamment L'écume des jours de Boris Vian et ne jure que par les textes de Rimbaud), il nous fait le récit de la plus belle rencontre de son existence. L'auteur essaie donc d'écrire comme un jeune de 17 ans, mais il n'y réussit qu'à moitié : le texte est un curieux mélange d'expressions "jeunes", d'oral retranscrit et de passages plus travaillés, au vocabulaire recherché ; ce qui m'a vraiment dérangée, c'est qu'il n'y a aucun adverbe de négation dans tout le texte, ce qui nuit fortement à sa musicalité : j'ai buté à chaque phrase en me disant « là, il aurait du écrire ne ... pas », j'avais l'impression d'être devenue une institutrice de la vieille école.
 
Malgré ma déception je remercie les éditions Michel Lafon et le site Livraddict pour ce partenariat. J'avais lu et adoré deux romans adultes de Maxence Fermine, Neige et Zen, je m'aperçois avec Le syndrome du papillon que j'adhère moins à son style jeunesse.
 
 
 
 

4 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi, MAIS , ça ne m'a pas embêté. J'ai beaucoup aimé quand Hugo nous parle de livres et du bienfait des livres. Une bonne lecture, pour moi...

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    1. Au début cela ne me gênait pas plus que cela, mais au fil des pages je n'ai plus supporté cette absence de négation. Hugo nous spécifie bien dès le départ qu'il écrit cette histoire, il ne nous la raconte pas à l'oral... il y a une différence entre langage écrit et langage parlé, et pour quelqu'un d'aussi sensible aux mots qu'Hugo cela ne me semblait pas cohérent qu'il n'y ait pas de différence, ne serait-ce qu'au niveau des descriptions.
      Sinon je suis d'accord avec toi Stellade à la page, j'ai bien aimé quand il nous parle des bienfaits de la lecture. Il y a notamment dans ce roman une phrase que j'ai adoré : « Quand vous savez qu'un bon livre vous attend quelque part, la vie vaut la peine d'être vécue. »

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  2. Je rejoins tout à fait ton avis, et l'absence de négation nuit effectivement à l'ensemble... Dommage. Voici ma chronique si tu veux la lire : https://leblogdeyuko.wordpress.com/2017/01/02/le-syndrome-du-papillon-de-maxence-fermine/

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    1. Effectivement nos avis se rejoignent Yuko. Je vois que tu as aimé "Neige", as-tu lu "Zen" ? Il est dans la même veine, délicat et poétique, je l'ai adoré :-)

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