jeudi 12 janvier 2017

Hammour, de Bruno Pochesci

Fiche technique :
 
Auteur : Bruno Pochesci
Titre : Hammour
Editeur / Collection : Rivière blanche / Collection blanche
Nombre de pages : 350
Date de parution : Novembre 2016
 
 
Quatrième de couverture :
 
Elyah et Hugo s'haimment eux non plus dans une société où les pervanchmollahs verbalisent à coups d'ongles verninoxés, les cigognespionnes vous empêchent de procréer en paix et avoir des papiers constitue le pire des tourments administratifs. Il faudrait une bonne guerre, comme dirait l'autre. Ça tombe bien, les Valls' viennent de la déclarer ! Lui se retrouve affecté au Tarthare, légendaire régiment aux trois semaines d'espérance de survie moyenne, avec son ami Vernon le philocuistot. Elle est incorporée aux Maharis, service de renseignements où il faut donner beaucoup de sa personne. Trop, sans doute. Si ce rohman (avec un H, oui, puisqu'il est rédigé en langue sub'...) était une chanson, la question-refrain serait : qu'est-ce qui pourrait sauver l'HAMMOUR ?
 
 
Avis :
 
J'ai lu Hammour il y a quelques semaines déjà, et j'ai adoré ! Mais j'étais tellement dans l'émotion après le final explosif que j'ai voulu attendre avant de rédiger cet avis, afin de voir si mon impression première persistait... Eh bien je n'ai pas changé d'avis. Le roman est toujours bien présent dans mon esprit, certaines scènes ou tournures de phrases me reviennent même en mémoire comme ça, spontanément, preuve qu'Hammour m'a bel et bien marquée !
 
Quand j'ai reçu Hammour (un grand merci aux éditions Rivière blanche pour ce partenariat) je l'ai feuilleté comme je le fais à chaque fois que j'ai un nouveau roman entre les mains et je me suis dit : « Mais c'est quoi ce truc ? Je ne vais jamais arriver à lire ça !  » Il faut dire que l'auteur n'a pas choisi la facilité, ce roman est rédigé dans un joyeux mélange d'argot, de verlan, de néologismes, de jeux de mots... j'en passe et des meilleures ! Mais contrairement à ce que je craignais, je n'ai eu aucun mal à lire Hammour : je suis entrée rapidement dans l'histoire, et au bout de quelques pages j'ai intégré le style si particulier de Bruno Pochesci, lisant parfois certains mots à voix haute pour apprécier au mieux leur musicalité et leur inventivité.

Je ne vais pas entrer dans les détails en ce qui concerne l'intrigue car il faut vraiment découvrir ce roman au fur et à mesure, sans connaitre à l'avance ce qui va se passer. Sachez simplement qu'il s'agit d'une histoire d'amour (pardon, d'hammour !) contrariée par la guerre : séparés, envoyés au front chacun dans une unité d'élite (d'horreur), nos deux héros vont connaitre bien des (més)aventures et vont tout tenter pour survivre et se retrouver. C'est une histoire puissante, sombre et violente, qui prend à la gorge. L'univers créé par l'auteur est inventif en diable, extrêmement travaillé, et ce jusqu'aux moindres détails. C'est absurde, émouvant, révoltant ; il y a de nombreuses touches d'humour, parfois noir, parfois scatologique, qui allègent l'atmosphère, toujours au bon moment. Heureusement d'ailleurs car entre les horreurs de la guerre et les sacrifices imposés par la patrie, la vie n'est vraiment pas rose pour Elyah et Hugo ! Ce sont des personnages attachants et touchants, j'ai vibré avec eux tout au long de leur périple, croisant les doigts pour qu'ils puissent sauver quelque chose à la fin, leur (h)a(m)mour à défaut de l'intégrité de leurs corps ou de leurs âmes...

Entre amitié très forte et amour ultime, sacrifice et survie, Hammour nous entraîne sur un sentier parsemé d'embuches où chaque page tournée, chaque chapitre commencé apporte son lot de drames et de rebondissements. Je connaissais Bruno Pochesci pour ses nouvelles qui, quelques soient leurs styles ou leurs thèmes, m'ont toujours beaucoup plu ; il signe avec Hammour un premier roman percutant et réussi, qui sous couvert d'anticipation ne pourra que vous faire réfléchir au monde qui nous entoure et à la direction qu'il semble prendre...



 

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