Fiche technique :
Auteur : Eric Lange
Titre : Il ne nous reste que la violence
Editeur / Collection : Editions de la Martinière / Littérature
Nombre de pages : 192
Date de parution : Avril 2017
Quatrième de couverture :
Après mon premier crime, j’avais commencé à voir notre société différemment. Où que je regarde, le miroir s’inversait. Des esclaves fabriquaient nos ordinateurs, des enfants cousaient nos vêtements, les profits des guerres assuraient la rentabilité de notre livret A.
Nos bagues de fiançailles brillaient de diamants sanglants, mon voisin perdait son travail, sa vie, pour un actionnaire anonyme. Un vieillard était mort, seul dans une chambre, juste au-dessus de chez moi...
On s’offusquait un peu, mais pas tant que ça, parfois pas du tout. On vaquait à nos petites affaires, nos vies allant tranquillement sur ces champs de cadavres.
Et on ne la cachait pas, cette violence. Elle était notre environnement naturel. On l’enseignait à nos enfants.
Dont acte.
Je pouvais tuer une deuxième fois.
Avis :
Dans un monde régit par les multinationales, où les êtres humains ne sont plus considérés que comme des chiffres, des variables d'ajustement, quel recours reste-t-il à celui qui va tout perdre, son travail et le semblant d'existence qu'il a pu se créer ? Eric Lange nous livre ce qui pourrait être sa réponse dans ce court roman noir, glaçant tant il est réaliste.
« J'avais moi aussi pris conscience de la violence du monde. Mais [...] je n'avais pas décidé de la combattre. Je savais que la lutte était perdue d'avance, qu'il fallait subir en se berçant d'utopies ou entrer dans la danse et rester debout. »
Pendant une année, entre septembre 2000 et septembre 2001, un animateur radio va nous faire partager les moments importants de son quotidien. Trentenaire parisien tout ce qu'il y a de plus normal, son existence va basculer le jour où il va prendre conscience de la précarité de sa situation...
Ecrit à la première personne, ce récit bluffant, réaliste et sans complaisance pour le monde actuel, nous plonge au cœur de l'âme humaine et nous fait prendre conscience des mécanismes de survie dans nos sociétés modernes dites civilisées. Avec son "héros" amoral et glaçant (qui pourrait très bien être un collègue, un voisin ou un ami), ses courts chapitres et son style percutant, Il ne nous reste que la violence m'a happée dès les premières lignes. Je l'ai dévoré d'une traite, incapable de lâcher le roman avant la fin, et quelle fin ! Rien que d'y penser, j'en frissonne encore. Ce roman m'a fait une très forte impression, je ne suis pas prête de l'oublier, d'autant plus que les nouvelles quotidiennes - françaises ou internationales - ne peuvent que me le rappeler en permanence... Ne passez pas à côté de cette lecture, ce serait vraiment dommage !
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