Paul A. Garance © Le Télégramme, 2015
L'héritage des Centaures, second volume de l'excellent Cycle des Centaures, est sorti en novembre 2015 aux éditions Callisto. C'est l'occasion idéale pour donner la parole à Paul A. Garance, son talentueux jeune auteur.
Bonjour Paul, merci d'avoir accepté cette petite interview. En quelques mots, pourriez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Bonjour. C'est moi qui vous remercie : tout d'abord pour les belles chroniques que vous avez consacrées à mes livres, et ensuite pour cette interview qui me permet de parler de mes romans d'une façon plus approfondie.
Qui suis-je ? Un heureux père de famille, d'une trentaine d'années, qui, après une dizaine d'années d'expérience en tant que webmaster dans l'administration, ai complètement réorienté ma carrière pour devenir famille d'accueil avec mon épouse.
L'écriture fait partie de mes nombreux violons d'Ingres, parmi la photographie, l'infographisme, le théâtre, le cinéma, etc. J'ai écrit un peu de tout dans de nombreux genres : poésie, théâtre, nouvelles, scénarios... Je me suis même entraîné sur les forums de RPG dans l'univers de Harry Potter ou des superhéros, sorte de fanart à plusieurs mains.
Fin 2012, mon premier roman, La Terre des centaures a été publié, suivi de Erwan, l'elfe au canard en 2014, pour les enfants, et enfin L'Héritage des centaures en novembre 2015.
Parlons un peu du Cycle des Centaures, votre saga fantasy jeunesse en deux volumes. Comment est née cette histoire ?
Comme je l'ai dit précédemment, j'étais auparavant webmaster. J'ai créé de nombreux sites web, pour le travail mais aussi pour moi, pour le plaisir d'allier la technique à l'artistique.
J'ai notamment participé à une sorte de jeux de rôle sur Internet, consistant à créer et faire intéragir des pays virtuels. Un jeu captivant qui réunissait des passionnés d'Histoire, de politique, de géographie, etc. J'ai beaucoup appris avec eux, y compris dans l'art de la diplomatie !
C'est dans ce cadre que j'ai imaginé une île peuplée de centaures. Je me suis lançé le défi de créer un pays peuplé non pas d'humains, mais de centaures. En me demandant ceci : dans un pays peuplé de créatures mi-humaines, mi-animales, quelle pourrait être leur culture, les traditions, l'Histoire... ? C'est le genre de défi que j'adore : me poser des contraintes pour mieux faire partir mon esprit en vrille.
J'ai créé le site internet, fabriqué des photo-montages, écrit des histoires à leur sujet... Puis je les ai fait intéragir avec les autres pays virtuels avec des réactions souvent imprévisibles, mais stimulantes. Tout cela a contribué à enrichir l'univers des centaures.
Si bien qu'à un moment donné, j'ai eu envie d'en écrire un livre. Cela faisait longtemps que je rêvais d'écrire un roman, sans forcément trouver un sujet qui tienne la route. Avec les centaures, et tout ce que j'avais créé autour, je me suis senti prêt à me lancer dans cette aventure. La suite, vous la connaissez.
Il n'est pas courant de trouver des centaures dans la littérature, même dans la littérature jeunesse, en dehors de certains récits mythologiques. Comment vous est venu cette idée originale ?
Il est vrai que les centaures sont souvent relégués à des rôles secondaires, comme dans Harry Potter, Percy Jackson, Le Monde de Narnia, etc. Sans parler des textes de l'Antiquité évidemment.
Je ne sais pas vraiment qu'est-ce qui m'a amené à m'intéresser à ces créatures, mais je les trouve superbes. Le cheval, en soi, est déjà l'une des plus belles créatures de notre planète. Notre Histoire doit beaucoup à "la plus belle conquête de l'Homme". Je pense que le centaure répond au fantasme de bien des cavaliers : ne faire qu'un avec leur monture. Symboliquement, c'est une image très forte.
Mais ce qui m'a fasciné chez les centaures va au-delà de ce symbole. J'ai eu une approche plus psychologique : comment vivre en étant à moitié humain, moitié animal, en étant du coup totalement partagé entre deux mondes qui ne se comprennent pas, se craignent mutuellement et vont jusqu'à se détruire, alors qu'ils ont tant besoin l'un de l'autre ? Ce conflit psychologique est au coeur de la culture des centaures et va créer de nombreux problèmes à mes personnages humains.
La Grande Rage, cette guerre impitoyable entre humains et animaux, est l'un des points les plus marquants de la saga. Comment en êtes-vous venu à développer cette idée "dérangeante", qui ne peux que nous faire réfléchir aux liens que nous entretenons avec les autres espèces ?
Dans le premier jet de La Terre des centaures, il n'y avait pas de Grande Rage. Il en résultait un joli roman d'aventure, mais sans réel enjeu. Je n'en étais pas satisfait. Il fallait "pimenter" un peu tout ça, créer du danger, donner plus de poids à la découverte des centaures.
L'idée m'est venue par les centaures eux-même, de par leur dualité. Et si j'élargissais à toute la planète le conflit qui se concentre dans chaque centaure ? Et quel rôle joueraient ces créatures dans un tel monde ? Quel serait leur parti pris : celui des humains ou celui des animaux ?
Et toujours cette contrainte, ce défi : comment sauver l'humanité d'une guerre contre toute les espèces animales en même temps ?
Quand j'étais petit, j'étais fasciné par le film "Les Oiseaux" de Hitchcock, et avais été terrifié par "Les Dents de la mer" (depuis, j'ai peur des grands fonds marins). J'ai également adoré la trilogie des Rats de James Herbert. Il n'y pas longtemps, j'ai retrouvé un début de roman écrit quand j'étais au lycée, qui ressemble beaucoup à la série "Zoo", avec un chien s'attaquant soudain à sa famille : comme quoi, cette idée d'une guerre entre humains et animaux me trottait depuis un moment déjà.
Les thèmes abordés dans ces deux romans sont nombreux : amour, amitié, confiance, relations intergénérationnelles, mais aussi respect de la nature, dérives technologiques, poids de la religion… Le fait que deux des principaux personnages soient des adolescents en difficulté permet-il de faire passer quelques messages importants plus facilement aux jeunes lecteurs ?
Dans quel but nous racontons-nous des histoires depuis que l'homme est homme ? Pour transmettre des valeurs. Elles participent à l'éducation des enfants et permettent aux adultes de mieux se comprendre dans un monde incompréhensible.
Ecrire des histoires me permet donc de partager ma vision du monde, transmettre mes valeurs mais aussi mes interrogations car je n'ai pas la prétention d'avoir réponse à tout. C'est pour ça que j'aborde de nombreux sujets, car tout m'intéresse.
Je voulais écrire un roman intergénérationnel. Mes personnages ont des âges et des origines variées, avec chacun ses problématiques : de l'adolescent pressé à l'adulescent cherchant sa place ; de l'adulte amer au vieillard perdu.... Mais, effectivement, les adolescents ont un rôle plus importants que les autres dans cette histoire. Celui de Lucas, notamment, est inspiré des enfants que j'accueille avec mon épouse. Il me permet de leur rendre hommage : leur histoire est souvent bouleversante et leur combat héroïque, d'autant plus à l'adolescence où l'adulte en devenir se cherche. C'est une période capitale, déterminante, et pourtant très courte à l'échelle d'une vie.
Dans un monde en conflit comme dans celui que je décris, la société a besoin de l'ouverture d'esprit des jeunes, de leur espoir débordant pour un monde meilleur, de leur courage, leur prise de risque... Ils n'ont pas peur de réinventer les règles et bousculer les idées reçues. Tout cela se perd malheureusement souvent au fil des âges. Et c'est pour cela qu'ils sont indispensables dans mon récit. Je m'adresse à eux, sans concession et sans les infantiliser, pour leur donner confiance : ils sont le monde de demain.
Roman d'aventures, fantasy, steampunk… Les genres présents dans Le cycle des Centaures sont variés mais se marient harmonieusement. Quelles sont vos influences littéraires ? Certains auteurs sont-ils à l'origine de votre envie d'écrire ?
Pour l'époque et le style aventurier-scientifique, mon roman fait écho aux romans de Jules Verne, mais surtout à une série de romans peu connus d'un auteur célèbre, Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes, qui avait aussi écrit les exploits du Professeur Challenger. C'est à lui que vous devez les histoires d'îles perdues peuplées de dinosaures. Je m'en suis largement inspiré, sauf que moi que j'y ai mis des centaures.
Les auteurs qui m'ont donné envie d'écrire sont nombreux, mais si je devais n'en citer que trois : J.K. Rowling, Bernard Werber et Philipp Pullman.
En lisant Le cycle des Centaures, je n'ai pu m'empêcher de penser à certains films d'animation d'Hayao Miyasaki, en particulier "Princesse Mononoke". Les thèmes de prédilection du réalisateur japonais (relations entre humains et nature, écologie et technologie) se retrouvent dans votre œuvre, de même que leur traitement, à la fois violent et poétique... Son travail a-t-il eu un rôle dans l'écriture de votre saga ?
Vous touchez dans le mille ! J'A-DO-RE Miyasaki ! J'aime l'idée d'une nature représentée comme une entité vivante, capable de se rebeller, de se retourner contre les humains. On retrouve régulièrement ce précepte dans les oeuvres japonaises. Cela a été un des fils conducteurs de mon récit. Sur ce thème, "Princesse Mononoke" fait partie de mes films préférés, mais aussi "Nausicaa". Je suis ravi que vous y étiez sensible.
Quels sont vos projets actuels ?
Je travaille actuellement sur un album jeunesse avec mon épouse, également illustratrice. Ensuite, j'écrirai la suite de Erwan, l'elfe au canard. Ceci fait, je pense m'attaquer à une nouvelle duologie steampunk, avec une approche inédite de la magie. J'ai de nombreux autres projets, dans des genres variés, avec des thèmes me tenant à coeur, comme le handicap.
J'ai hâte de vous lire à nouveau ! En attendant, j'invite tout le monde à venir vous découvrir sur votre site internet ou via votre dossier de présentation... sans oublier bien entendu de lire vos excellents romans !!
BIBLIOGRAPHIE :
Fiche technique :
Auteur : Paul A. Garance
Titre : La terre des Centaures
Série / Volume : Le cycle des Centaures, volume 1
Editeur : Callisto
Nombre de pages : 314
Date de parution : Décembre 2012
Présentation éditeur :
Nous sommes en 1887, en Melpothalie.
Le monde est en guerre depuis La Grande Rage. Vingt-cinq longues années durant lesquelles les animaux se sont rebellés contre les hommes. Et cet affrontement se poursuit sans que les autorités puissent trouver une solution à cet état de violence.
Le Docteur Becki, éminent spécialiste, pourrait être la clé d’un arrêt des hostilités, mais celui-ci a disparu. Son neveu, Samuel, jeune homme peu enclin aux aventures dangereuses, partira tout de même à sa recherche.
Il va explorer une île, un Nouveau Monde, et faire une découverte qui pourrait changer le cours de la guerre.
Ce premier tome d’une duologie fantasy steampunk nous entraine dans les couloirs palpitants des romans d’aventures dignes de Jules Verne et d’Edgar Allan Poe. Voyages extraordinaires, peuples inconnus et personnages hauts en couleur font de cette histoire une œuvre haletante, qui convient aussi bien aux lecteurs confirmés qu’aux jeunes curieux. Le Cycle des Centaures nous convie aussi à une réflexion juste et utile sur les problématiques environnementales de notre siècle.
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Autres avis de lecteurs : LA
Fiche technique :
Auteur : Paul A. Garance
Titre : L'héritage des Centaures
Série / Volume : Le cycle des Centaures, volume 2
Editeur : Editions Callisto
Nombre de pages : 332
Date de parution : Novembre 2015
Présentation éditeur :
Quintarlaz est en émoi : le Docteur Becki est de retour ! Les rumeurs disent qu'il aurait ramené un monstre des îles du Sud, à moitié humain, moitié animal !
Bien malgré lui, Alfred s'apprête à révéler au monde l'existence des centaures. Alors qu'il espère que sa découverte permettra de faire évoluer les mentalités, et, peut-être, mettre fin à la Grande Rage, il va être confronté à des puissances insoupçonnées qui ne veulent surtout pas voir leur secret révélé et ne reculeront devant rien pour l'en empêcher.
Alfred devra encore une fois compter sur son neveu Samuel, son jeune ami Lucas, Noxa et le Capitaine pour résoudre de nouveaux mystères et affronter de terribles épreuves. Plus que jamais, ils sont à deux doigts de percer l'énigme de la Grande Rage, alors que le monde des humains est sur le point de vaciller.
Après avoir exploré La terre des centaures, ce deuxième tome nous entraîne dans une nouvelle aventure pleine de mystères et de rebondissements, où la guerre contre les animaux connaît un terrifiant regain de violence. La découverte de nouveaux personnages extraordinaires vous entraînera toujours plus loin dans le monde fantastique imaginé par l'auteur. Les péripéties des Becki et leurs amis vous tiendront en haleine jusqu'à la dernière page.
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Autres avis de lecteurs : LA
Fiche technique :
Auteurs : Paul A. Garance et Léa Fabre
Titre : Erwan, l'elfe au canard
Editeur : Editions Callisto
Nombre de pages : 136
Date de parution : Avril 2014
Présentation éditeur :
A ses 10 ans, Erwan, un elfe, va enfin découvrir son animal totem, une créature magique qui deviendra son plus fidèle compagnon toute sa vie. Est-ce que ce sera un dragon ? Une licorne ? Hélas ! C’est un canard ! Toute l’école des elfes se moque de lui. Honteux, Erwan s’enfuit et se perd…
Il va alors rencontrer de nouveaux amis : un nain qui préfère les livres aux pierres précieuses, une sorcière férue de nouvelles technologies, et une humaine en fauteuil roulant, championne de natation.
Tous ensemble, ils vont aider Erwan à se réconcilier avec son canard qui pourrait bien réserver quelques surprises.
Avis de lecteurs : ICI
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