Fiche technique :
Auteur : Ian Manook
Titre : Mato Grosso
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 320
Date de parution : Octobre 2017
Quatrième de couverture :
Quand il pose un pied sur le tarmac de l'aéroport de Rio, Jacques Haret, un écrivain français venu présenter son Roman brésilien, retrouve une sensation familière. La moiteur des tropiques et le choc éprouvé trente ans plus tôt lorsque, jeune journaliste, il tombait sous l'emprise de cette terre charnelle et vénéneuse.
Tandis qu'on le conduit à Petrópolis, dans la maison où Stefan Zweig et sa femme se sont donné la mort, des brides de son passé ressurgissent. Si Haret a couché son histoire sur le papier et en a fait la matière de son roman, il ne se doute pas qu'ici, la page est loin d'être tournée, et qu'un flic ivre de vengeance l'attend pour réécrire le passé.
Avis :
En premier lieu, merci aux éditions Albin Michel et au site Babelio pour cette lecture en avant-première dans le cadre d'une opération spéciale Masse Critique. Le roman sortira en librairie le 4 octobre 2017, donc notez bien la date dans votre agenda !
Je connaissais Ian Manook pour sa série Yeruldelgger dont j'ai adoré les personnages, les intrigues et le dépaysement total qu'impliquait sa lecture. C'est donc avec beaucoup d'attentes que j'ai lu Mato Grosso. Alors autant vous le dire tout de suite, si vous souhaitez absolument retrouver quelque chose de similaire à Yeruldelgger, vous pouvez passer votre chemin sous peine d'être déçus. Par contre si vous voulez découvrir de quoi est capable Ian Manook dans un style et un genre complètement différents, Mato Grosso devrait pouvoir combler votre envie.
Mato Grosso est un roman noir à la structure narrative intéressante, avec une mise en abyme que l'on trouve rarement dans ce genre littéraire. En 2006 Jacques Haret lit son roman qui relate des faits survenus en 1976 ; ces faits sont en réalité ses souvenirs qu'il a remodelés en partie ; sa lecture est interrompue de temps en temps par l'un des protagonistes qui lui rappelle ce qui s'est réellement passé, ce qui donne au récit de nouvelles perspectives. Est-ce que je suis assez claire ? Sinon pas de soucis, vous comprendrez facilement en lisant Mato Grosso avec un minimum de concentration.
Outre cet exercice de style intéressant, la plume de Ian Manook est toujours autant agréable à lire. Ses descriptions sont poétiques et vivantes, une véritable invitation au voyage, et il y a des réflexions intéressantes sur le devenir des peuples et le futur des mondes en proie au développement rapide. Mon seul regret concerne l'usage un peu trop présent de vocabulaire portugais (la langue officielle du Brésil) : cela fait couleur locale, mais c'est parfois un peu difficile à comprendre pour les non lusophones, quelques notes de bas de page avec la traduction française auraient été les bienvenues. Ian Manook retranscrit parfaitement bien l'ambiance violente et suffocante du Brésil profond des années 1970, un lieu où la tension est permanente, où le danger surgit sans prévenir. Le personnage principal est l'un des plus antipathique qu'il m'ait été donné de croiser dans mes lectures : égoïste, lâche, violent et manipulateur, je l'ai détesté dès les premières pages. Malgré cela j'ai pris beaucoup de plaisir à lire Mato Grosso, à voyager dans l'espace et le temps. J'ai mis un peu de temps à entrer dans l'histoire, mais après j'ai dévoré le roman jusqu'au final explosif.
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