vendredi 5 mai 2017

Quand la nuit devient jour, de Sophie Jomain

Fiche technique :

Auteur : Sophie Jomain
Titre : Quand la nuit devient jour
Editeur : France Loisirs
Nombre de pages : 238
Date de parution : Février 2017


Quatrième de couverture :

On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire le réchauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.
La dépression.
Ma faiblesse.
Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début.
J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.
Le 6 avril 2016.


Avis :
 
Je connaissais Sophie Jomain pour ses séries fantastiques et ses romances légères et rigolotes que j'apprécie beaucoup. Je la découvre ici dans un tout autre registre, beaucoup plus dramatique, mais tout autant maîtrisé. Quand la nuit devient jour m'a bouleversée, j'ai pleuré (beaucoup), j'ai espéré et j'ai frémi (un peu), et surtout j'ai ressenti énormément d'empathie pour les personnages. Sophie Jomain excelle à faire passer les émotions et les états d'âmes de ses héros, j'ai été alpaguée dès les premiers mots et je n'ai pu lâcher le roman avant le point final.
« Chaque personne devrait avoir le droit de mourir dignement. Quel que soit le mal dont elle souffre, invisible ou pas. »
Quand la nuit devient jour aborde un thème difficile et sensible, rarement abordé en littérature : l'euthanasie volontaire, ou euthanasie active. Camille, jeune franco-belge, n'en peut plus de vivre dans un état de souffrance perpétuelle. Elle n'arrive pas à habiter son corps depuis sa plus tendre enfance et a connu des phases de boulimie et d'anorexie plus ou moins importantes. Détestant son image, victime du regard des autres et parfois de leur méchanceté gratuite, elle s'enfonce dans une dépression sans fin que l'amour de sa famille, les séances d'analyse et les traitements médicamenteux n'arrivent pas à soigner. L'euthanasie active est son unique espoir d'en finir dignement avec la vie, et un jour sa demande est acceptée par le corps médical belge... Nous assistons alors aux dernières semaines de Camille : annonce à la famille, installation dans un centre de repos et séances avec le psy, ira-t-elle jusqu'au bout de sa démarche ?
Ecrit à la première personne, ce roman nous met au plus près de la souffrance de Camille. Nous vivons chaque angoisse, chaque blessure qui l'assaille. Que nous soyons pour ou contre l'euthanasie et le suicide assisté, nous ne pouvons que comprendre pourquoi la jeune femme en est arrivée à cette extrémité et respecter son choix. Car tout est là. Le choix de choisir sa mort à défaut d'avoir pu choisir sa vie. La tension monte au fur et à mesure que le compte à rebours s'égrène, une idylle voit doucement le jour et nous laisse un peu d'espoir quand à l'issue du roman. La lumière arrivera-t-elle à percer les ténèbres qui entourent la jeune Camille ? Vous le saurez en lisant cette très belle histoire... 



 

3 commentaires:

  1. Réponses
    1. Je suis partagée, en général j'aime les fins nettes et précises, où aucun doute ne subsiste, mais là je trouve qu'une fin ouverte convient très bien à ce roman, chacun peut y voir ce qu'il veut sans être déçu... Tu as aimé ?

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    2. Comme toi, je trouve qu'elle est bien. On peut choisir sa fin sans être vraiment sûr que ce soit celle que l'autrice aurait choisi.

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