Fiche technique :
Auteur : Elizabeth Monica Delafield
Traducteur : Hélène Hinfray
Titre : Pas facile d'être une lady !
Editeur / Collection : Editions de La Loupe / 19
Nombre de pages : 348
Date de parution : 2015
Présentation éditeur :
Vers 1930 dans le Devonshire, une lady quadragénaire et gaffeuse nous régale de ses mésaventures tout au long d’une année, tiraillée qu'elle est entre ses rôles d'aristocrate, d'épouse, de mère, de femme libérée et d'intellectuelle ; certes elle s'accorde des escapades à Londres, mais c'est moins pour briller en société que pour dépenser l'argent qu'elle n'a pas. Toujours elle nous fait rire en décrivant la vie dans un village anglais avec ses intrigues, la vie dans les milieux branchés de la capitale avec ses ridicules, la vie à la maison aux côtés d’un mari taciturne, des enfants espiègles, une préceptrice française hystérique et des domestiques indociles (sans oublier Helen Wills... le chat). La vie tout court, en somme, racontée dans un style très moderne pour traiter d'un thème indémodable : les petites misères du quotidien.
Avis :
Initialement paru en feuilleton en 1929-1930 dans le journal anglais Time and Tide, puis publié sous le titre The Diary of a Provincial Lady (1930), Pas facile d'être une lady ! se présente sous la forme d'un journal intime. Entre novembre 1929 et octobre 1930, E.M. Delafield nous livre un aperçu de sa vie quotidienne : mondanités interminables, conversations insipides, domestiques ingérables, problèmes d'argent récurrents, enfants turbulents et époux taciturne (pour ne pas dire indiffèrent) rythment une année partagée entre l'ennui de la vie à la campagne et l'excitation des virées londoniennes.
Les journées se suivent et ne se ressemblent, pas. Chaque entrée dans le journal est différente de la précédente, elle peut se résumer à quelques mots ou remplir plusieurs pages. Le ton est moderne et humoristique, l'auteur ne se prend pas au sérieux et parsème son récit de pensées plus ou moins profondes.
E.M. Delafield nous fait découvrir une brochette de personnages hauts en couleur qui couvrent un large spectre de la société anglaise de l'entre-deux guerres, mais certaines situations sont intemporelles ; nombre de lectrices pourront se reconnaitre dans le personnage de la narratrice qui cumule - entre autres choses - gaffes et petits tracas du quotidien : des bulbes qui refusent de pousser, des enfants loin d'être aussi parfaits que ceux de ses connaissances, des voisins envahissants, une séance chez le coiffeur qui tourne à la catastrophe ou une garde robe en permanence inadaptée aux circonstances sont autant d'occasions d'égratigner la vie et de réfléchir au sens profond des choses...
Quelques unes des pensées d'E.M. Delafield :
- « Question : Peut-on cultiver l'art de la conversation lorsqu'on vit toute l'année à la campagne ? »
- « Il faudrait que je me souvienne que réussir en société est rarement le lot des provinciaux. Ils remplissent sans aucun doute une autre fonction dans le vaste champ de la Création, mais je n'ai pas encore trouvé laquelle. »
- « Une question se pose pour la énième fois : est-il absolument impossible de concilier les aménités de la civilisation avec ne serait-ce que le minimum d'honnêteté requis pour satisfaire sa conscience ? La réponse et toujours en suspens à l'heure qu'il est. »
- « La haine partagée n'est-elle pas l'un des liens les plus forts entre êtres humains ? La réponse, à mon grand regret, est affirmative. »
- « S'il y a bien une différence entre les sexes, c'est la tendance masculine à remettre quasiment tout au lendemain, sauf lorsqu'il s'agit de passer à table ou d'aller se coucher. »
Pas facile d'être une lady ! se lit très facilement, d'autant plus qu'il n'y a aucun problème à fractionner sa lecture avec ce genre d'ouvrage. Je l'ai trouvé sympathique, mais sans plus ; j'ai souvent eu le sourire aux lèvres, mais je n'ai pas éclaté de rire une seule fois... Pour une immersion humoristique dans la même période et le même milieu social, je préfère nettement la série hilarante des aventures de Jeeves et Wooster écrites par P.G. Wodehouse.
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