Fiche technique :
Auteur : Julie Otsuka
Titre : Quand l'empereur était un dieu
Editeur / Collection : Phébus / Littérature étrangère
Nombre de pages : 192
Date de parution : Février 2004
Résumé :
Berkeley, printemps 1942. Une femme et ses deux enfants se préparent à quitter leur maison. Ils ne savent ni où ils vont, ni ce qui les attend. Ils ont seulement appris qu’ils avaient le droit d’emporter avec eux des draps, des couvertures, du linge de maison, des couverts, des assiettes, des bols, des tasses et des vêtements. Leur crime ? Ces paisibles Américains sont d’ascendance japonaise. Après un voyage éreintant qui les mène à Topaz, ils découvrent l’environnement qui sera le leur pendant plusieurs années : un camp envahi par la poussière blanche du désert, des centaines de baraques en papier goudronné écrasées sous un soleil de plomb, des soldats en arme, des fils de fer barbelé, la promiscuité, la sonnerie des sirènes, les jours sans viande, l’odeur des haricots et les repas sans baguette. Il leur est interdit de se chauffer l’hiver, ils sont condamnés à des travaux forcés. Après Hiroshima, les survivants retrouvent leurs habitats vidés de fond en comble et leurs jardins dévastés, subissent l’hostilité de leurs voisins et peinent à trouver du travail. Après tant d’années perdues loin de chez eux, le conflit continue…
À travers ce roman magistralement mené, Julie Otsuka dénonce l’un des plus grands scandales de la démocratie américaine, rendant dans le même temps hommage à ses propres grands-parents, déportés par le F.B.I. au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor.
Critique :
Ayant adoré Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka, j'attendais beaucoup de Quand l'empereur était un dieu. Il s'agit en fait de son premier roman (publié aux Etats-Unis en 2002), mais l'intrigue se situe après l'histoire contée dans Certaines n'avaient jamais vu la mer qui se terminait sur la déportation des Japonais dans les camps.
Ici, nous suivons "la femme", "le fils" et "la fille" du lendemain de l'attaque de Pearl Harbor jusqu'à la fin de la guerre : leur préparation avant le départ dans les camps, le long voyage en train, la vie dans un camp au milieu du désert - rythmée par l'attente - puis, enfin, le retour à la maison et les tentatives pour reprendre le cours de leur vie là où ils l'avaient laissée, malgré l'attitude de leurs anciens voisins et amis. En arrière-plan, la présence du père, ou plutôt son absence, car il a été arrêté par les autorités il y a si longtemps que les enfants commencent à oublier ses traits.
Ce roman m'a beaucoup plu, par son sujet tout d'abord, rarement abordé, puis par son ton, limpide, élégant. Les émotions sont là, à fleur de peau, et l'anonymat des personnages principaux leur donne une portée universelle. Le fait de parler également des tortures infligées aux soldats américains par les soldats japonais permet d'expliquer l'animosité des Américains face à leurs voisins et de nuancer les propos ; pendant cette période de troubles il n'y a pas eu les gentils d'un côté et les méchants de l'autre, tout le monde a souffert, et au final ce sont les enfants qui ont vécu la plus grande injustice à cause d'évènements qui les dépassaient...
Notation :
8/10. J'ai beaucoup aimé, même si je n'ai pas trouvé la même émotion qu'en lisant Certaines n'avaient jamais vu la mer.
Je ne l'ai pas acheté celui-ci parce que beaucoup ont dit comme toi que ce n'était pas du même niveau mais ça semble être normal. Je tenterai.
RépondreSupprimerIl n'est pas du même niveau que "Certaines n'avaient jamais vu la mer" mais il est quand même très bien, je l'ai lu il y a 4 ans et je m'en rappelle encore, c'est dire s'il m'a marquée :-)
SupprimerPareil pour moi. Son premier m'a vraiment marqué.
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